River champion

Le grand jour était venu. Un Monumental plein à craquer, prêt à libérer six années de frustration. Pour cela, les millonarios ne devaient pas se manquer face à un Quilmes venu jouer les empêcheurs de tourner en rond.

Un Torneo argentin a d’unique que par son format, il offre des conclusions extraordinaires tous les six mois. Pour ce qui sera le dernier Torneo Final, l'Argentine n'a donc pas dérogé à la règle.

Premier point chaud de la soirée, la lutte pour la survie qui offrait trois matchs simultanés, trois équipes étant à la lutte pour éviter la dernière place dans la charrette. Godoy, Rafaela et Colón se préparaient donc pour un dernier duel, chacun pensant qu’une victoire serait synonyme de survie. Pour le Tomba, ce le fut. Une courte victoire face à un Racing et le maintien était assuré. Pour les deux autres, le final fut aussi épique qu’extraordinaire. Mené au score à la pause, la Crema s’en remet à une merveille de coup-franc d’Eluchans pour revenir dans la partie. 49e minute, Rafaela revient alors sur Colón encore dos à dos avec Olimpo. La tension monte sur les deux stades et franchit un premier palier lorsque Sarulyte ouvre le score pour Olimpo. Pendant 7 minutes, Rafaela est sauvé. 7 minutes car Gandin ramène le Sabalero en sauvant son penalty raté en reprenant le ballon. Nouvelle égalité à distance entre les deux dernières équipes à jouer le maintien. La tension, encore et toujours. Puis la minute finale, la folie pure. A Sarandi, Albertengo donne la victoire à Rafaela. Celle du maintien pense-t-on. Sauf qu’il reste alors 3 minutes à jouer à Santa Fe. Trois minutes, un dernier coup-franc, un coup de billard improbable et Luis Alario, 21 ans, donne la victoire à Colón. Conséquence ? Aucune conclusion ! A égalité de points, Rafaela et Colón vont donc se retrouver en fin de semaine pour définir qui sera le relégué. De quoi promettre une dernière émotion argentine.

Colon toujours vivant

D’autant que le desempate ne sera pas la seule affiche du week-end. Car la grande conclusion de la 19e journée est bien évidemment le verdict dans la course au titre qui allait donc nous révéler l’affiche de la Superfinal 2014. Toutes les conditions étaient alors réunies pour un final de rêve. River Plate leader devançant Estudiantes qui se déplaçait sur le terrain de Tigre et l’autre club de La Plata, le Gimnasia qui recevait un Boca que tout le monde voyait ne pas jouer le jeu (un succès du Lobo pouvant lui permettre de prendre le titre promis à River en cas de faux-pas des millonarios). Ajoutez à cela un Monumental en fusion et un Quilmes dirigé par Caruso Lombardi, l’une des plus « grandes gueules » du football argentin, jamais avare en paroles lorsqu’il s’agit d’allumer River et vous aviez le contexte de ce grand final. Sauf qu’il n’y aura jamais eu de suspense. Survoltée, la Banda n’a jamais donné la moindre occasion au Cervecero de s’exprimer. 5 buts, un doublé du capitaine-idole Cavenaghi, le Monumental a vécu une soirée magique. River champion, un vide de 6 ans est comblé. 6 années de frustration, de désillusions en désillusions, River était revenu de l’enfer, porté par d’anciennes gloires, ces anciennes gloires, d’abord écartées puis rappelée cet hiver avec le changement de présidence. Ramon Diaz avait alors pu s’appuyer sur un groupe peu remanié, bénéficiant alors d’une stabilité assez rare en Argentine, encore plus du côté de Nuñez.  L’émotion du Monumental et de ces anciennes gloires revenues au club ne trompait pas : River est redevenu River.

Clap de fin sur les émotions ? Pas vraiment car tout n’était pas encore terminé au moment où River célébrait son titre. Boca vainqueur à La Plata (les Xeneizes ont bien joué le jeu contrairement à ce que nombre de suiveurs pensaient) avait profité de la défaite d’Estudiantes pour mettre la pression sur San Lorenzo au classement général de la saison en lui prenant la première place, synonyme de Libertadores. Et pour dernier match du tournoi : San Lorenzo – Vélez avec un enjeu simple : le vainqueur irait en Libertadores. Emmené par un Zárate meilleur buteur du tournoi, Vélez réussi le coup parfait. Victoire au Gasometro, billet pour la Libertadores. Boca se retrouve en Sudamericana avec San Lorenzo qui devra remporter la Libertadores actuelle pour y participer de nouveau l’an prochain.

Plus que deux matchs donc et la saison 2013/2014 argentine sera terminée : Rafaela et Colón joueront leur survie en levée de rideau d’un énorme San Lorenzo – River, Superfinal 2014, super final d’une grande saison.

Les résultats :

All Boys 0 – 0 Belgrano

Rosario Central 3 – 2 Argentinos Juniors

Arsenal 1 – 2 Atlético Rafaela

Colón 2 – 1 Olimpo

Godoy Cruz 2 – 1 Racing

Gimnasia La Plata 0 – 1 Boca Juniors

Tigre 2 – 1 Estudiantes

River Plate 5 – 0 Quilmes

Lanús 1 – 1 Newell's Old Boys

San Lorenzo 2 – 3 Vélez Sársfield

Le classement :

L’ensemble des buts :

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.