Vous êtes désormais incollables sur le fonctionnement de l’actuelle et la future élite argentine. Nous allons désormais entrer dans le vif du sujet par la présentation de la Primera B 2014.

22 équipes, 2 groupes, quasiment une chance sur 2 d’être promu, le sprint promet d’être intense en Primera B, d’autant que d’anciennes légendes vont chercher à en profiter.

Guide des surnoms

C’est désormais une habitude, afin de vous permettre de profiter pleinement du championnat argentin, petit cours de surnoms avec les 22 équipes de la B.

Groupe A :

-          Aldosivi : el Tiburón

-          Argentinos Juniors : el Bicho

-          Boca Unidos : el Bicolor

-          Colón : el Sabalero

-          Douglas Haig : los Fogoneros

-          Ferro Carril Oeste : el Ferro

-          Gimnasia y Esgrima (J) : El Lobo Jujeño

-          Guaraní Antonio Franco : La Franja

-          Instituto : La Gloria

-          Nueva Chicago : El Torito de Mataderos

-          San Martín (SJ) : el Santo

Groupe B :

-          All Boys : el Albo

-          Atlético Tucumán : el Decano

-          Crucero del Norte : el Colectivero

-          Huracán : el Globo

-          Independiente Rivadavia : la Lepra

-          Patronato : el Negro Santo

-          Ramón Santamarina : los Aurinegros

-          Sarmiento : los Guerreros

-          Sportivo Belgrano : la Verde

-          Temperley : los Gasoleros

-          Unión : los Tatengues

 

Riquelme, attraction numéro 1 d'Argentinos 

Groupe A : historiques et habitués.

Le groupe A reste celui de l’historique Argentinos Juniors. Tombé en Primera B à l’issu du dernier tournoi, le Bicho se reconstruit avec Borghi et frappe fort sur le marché : Ledesma, étincelant avec le River champion d’Argentine, Castillejos, valeur sûre qui tentera de se relancer, Caruzzo, l’un des protégés de Borghi (qui l’avait fait venir à Boca en son temps), Adrián Gabbarini, ancien excellent gardien d’Independiente, et surtout l’homme qui change tout, l’idole absolue Juan Román Riquelme, le Bicho fait office d’ogre du groupe A. On ne voit en effet pas vraiment comment l’ancien club du Pibe Diego ne terminera pas à l’une des cinq premières places du groupe. Reste que la concurrence est relevée. Autre relégué, Colón a terminé le dernier tournoi sur une toute autre dynamique, bien plus prometteuse (le Sabalero est passé tout près du maintien). Amputé par les départs du trio Luque – Graciani – Meli, le Sabalero reste compétitif (en atteste sa victoire en Copa Argentina face à l’un des favoris en Primera A, Lanús) et comptera sur l’expérience de Telechea pour décrocher l’une des cinq premières place qui lui est promise.

Reste qu’Instituto, San Martin, Gimnasia Jujuy et Boca Unidos, habitués de la B, feront d’excellents candidats à la montée dans ce groupe à commencer par les deux premiers nommés. Habituel maudit dans la course à la montée, Instituto s’était vu sortir de la promotion à la dernière journée en 2012, à trois journées de la fin lors du dernier tournoi et sera, avec San Martin l’un des grands outsiders du groupe. El Santo, descendu la saison passée, redonne les clés de la maison à Rubén Forestello et s’appuiera sur un groupe renforcé par les arrivées de Carlos Bueno devant et Oscar Carniello derrière, ancien joueur de Rafaela dont il avait été l’un des éléments clés de la montée en 2011.

Attention enfin à l’un des historiques du football argentin qui voit en ce tournoi l’occasion de revenir au plus haut niveau : le Ferro. Le grand Ferro qui anima les années 80, écrivant la grande histoire du football argentin (la défense de fer avec son trio Héctor Cúper, Juan Domingo Rocchia et Oscar Garré permettra à Carlos Barisio de décrocher le record d’invincibilité pour un gardien (1075 minutes) en 1981, Ferro sera sacré champion invaincu (le 2e de l’histoire) en 1982 puis en 1984 face au River de Francescoli), cherche depuis à revenir. Avec le quarantenaire Eduardo Tuzzio dans le rôle du guide de la défense, le Ferro accueille Damian Albil pour défendre ses buts et peut logiquement espérer de grandes choses dans ce groupe.

Dernier membre d’un groupe relevé, l’Aldosivi d’Alfredo Berti. L’ancien coach de Newell’s, qui a payé la succession de Martino, réalise un recrutement plus qu’intéressant. Lopez Macri, Carranza et Gandin en attaque, Lequi, Quilez et Ayr en défense, Vega dans les buts, el Tiburón a tout du parfait épouvantail, de l’invité de dernière minute venant déjouer les pronostics.

Objectif remontée pour le Globo de Kudelka

Groupe B : la voie royale pour Huracán ?

Face à un groupe A extrêmement dense, le groupe B apparaît moins délicat à gérer pour certains historiques du football argentin, à commencer par Huracán.

Si vous êtes amateurs de football argentin, vous vous souvenez probablement des Anges de Cappa, dernière époque dorée du Globo en Primera A, époque à laquelle, emmenée par des Defederico, Pastore et autre Nieto, Huracán frôla le titre de champion (battu sur le fil et au terme d’un match très controversé par Vélez). Depuis, le club n’a cessé de couler. Relégué en même temps que River, el Globo a mis deux saisons à digérer la relégation avant de manquer son retour dans l’élite argentine lors d’un match d’appui arraché à la dernière journée du dernier championnat (défaite 2-0 face à Independiente). Malgré le départ de Defederico, le groupe de Kudelka semble suffisamment armé pour enfin accomplir son retour en Primera A. Avec les « anciens » Cristian Milla, Iván Moreno y Fabianesi et Iván Borghello et quelques apports intéressants comme Gonzalo Marinelli, Agustín Torassa, Huracán fait figure de grand favori d’un groupe largement à sa portée.

Unión devrait être l’un des principaux concurrents du Globo. Descendu l’an passé, dixième du dernier championnat, les Tatengues et leur effectif encore assez jeune s’appuieront sur l’expérience acquise lors de la saison dernière pour mieux lutter dans la difficile antichambre de l’élite argentine. Le groupe de Leonardo Madelón a en tout cas largement de quoi parvenir à décrocher l’une des cinq premières places du groupe. Mais ce qui « facilite » la tâche du Globo est l’extrême instabilité de ses principaux concurrents. All Boys en est l’un des meilleurs exemples Relégué lors du dernier tournoi, el Albo change de coach avec l’arrivée d’Ángel Bernuncio et bouscule son effectif. 10 arrivées, 9 départs, difficile dans ces conditions de prédire ce que sera la saison d’All Boys. Constat similaire avec l’Atlético Tucumán, excellent cinquième du dernier tournoi (à trois petits points de la montée), avec ses 8 arrivées et 8 départs.

L’intérêt du groupe B reste que derrière le grand favori Huracán et avec des concurrents à la montée dans l’incertitude, est qu’il laisse la place aux habituels seconds couteaux. Mise à part la surprise du dernier championnat, Crucero del Norte, huitième du dernier championnat, les autres membres du casting du groupe sont tous issus de la deuxième moitié du classement et deux promus. L’occasion est donc rêvée pour le Sportivo Belgrano de l’ancien bordelais Juan Pablo Francia, qui n’a jamais connu l’élite et vivra sa deuxième campagne de Primera B, pour Temperley, promu qui n’a plus connu l’élite depuis près de 30 ans, Patronato, qui n’a connu qu’une seule fois l’élite (5e campagne en Primera B), Rivadavia (6 fois seulement en première division, dernière apparence en 1982) et pour Sarmiento, qui n’a connu que la Primera A qu’à deux reprises, d’écrire une des plus belles pages de leur histoire.

Vous l’aurez compris, la Primera B argentine offre deux groupes aux antipodes : un premier qui annonce une lutte acharnée entre gros, un deuxième qui pourrait permettre à un habituel « petit » de décrocher une place en Primera A. D’où l’incroyable intérêt qu’il suscite. Rassurez-vous, il sera bien évidemment à suivre sur LO.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.