Un leader bien vert, des géants qui s’imposent et une valse d'entraîneurs qui se prépare. Retour sur la dernière journée d’une fin d’année éprouvante.

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Avec une moyenne qui frise les 3,5 buts par match, cette troisième journée de la seconde phase de la Copa Diego Maradona avait de quoi ravir les (télé)spectateurs. Des attaques prolifiques qui font tomber le record du nombre de buts en une journée : les filets ont vibré à quarante-et-une reprises pour notre plus grand plaisir.

En route pour la finale

Le vert est la couleur à la mode en Argentine. Si elle est, fort logiquement, associée à la lutte (enfin victorieuse) pour le droit à l’avortement (comme quoi 2020 n’est pas si catastrophique), elle est également associée à un club, celui de Banfield. Après l’Atlético Tucumán et Gimnasia, c’est au tour de Colón de tomber face à un Taladro en pleine réussite. Une victoire 2-1 à Santa Fe malgré la somptueuse ouverture du score de Luis Miguel Rodríguez. « Si no es con golazo no valen para el pulga Rodríguez », El Pulga s’est donc offert un golazo, un pléonasme pour cet habitué du genre.

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Une frappe du droit en pleine lucarne dans une première mi-temps équilibrée qui aurait pu tourner à l’avantage des visiteurs si le poteau n’avait pas décidé de se mettre sur la route de Martín Payero. De poteau, il en sera question en deuxième période. Si Giuliano Galoppo permet aux siens d’égaliser de la tête, celle de Federico Lértora termine sur la transversale d’un Mauricio Arboleda en réussite. Sauvé par Jésus (Datolo) au bout de huit minutes d’arrêt de jeu la semaine passée, Banfield peut le remercier une nouvelle fois. Alors que le temps réglementaire touche à sa fin, le corner tiré par Jésus trouve la tête d’un Mauricio Asenjo tout juste entré en jeu. Les prières de Javier Sanguinetti fonctionnent à merveille et le drapeau vert du Taladro peut flotter fièrement. Banfield consolide sa première place du groupe B avec quatre longueurs d’avance sur son dauphin, Talleres.

Si Banfield s’échappe au classement, c'est que les Córdobes se sont fait accrocher à La Plata. Ce match nul 2-2, face à Gimnasia, troisième du groupe, n’arrange aucune des deux équipes qui voient la finale s’éloigner. Ignacio Méndez, buteur pour la T en fin de premier acte à fait sauter les plombs du Bosque au sens premier du terme. Le stade Juan Carmelo Zerillo (avant de s’appeler, lui aussi, Diego Maradona ?) se trouvant plongé dans le noir près d’une demi-heure avant la pause. Au retour des vestiaires, c'est au tour des joueurs du Lobo de mordre. D’abord par Leo Morales qui profite de l’erreur défensive d’Enzo Díaz pour placer une frappe puissante à la cinquantième minute. Puis par Bruno Palazzo, jeune défenseur central, qui inscrit un but pour son premier match en pro. Il ne reste qu’une dizaine de minutes à jouer et on se dit (je me dis) que les Triperos vont s’imposer, prendre trois points et se rapprocher du leader. Sauf que, Joel Soñora va y aller de son golazo cinq minutes avant la fin du temps réglementaire. Bien servi par un Nahuel Tanaglia qui profite des boulevards dans le cœur du jeu platense, l’Américain de la T égalise d’une frappe ajustée qui fige Jorge Broun. Gimnasia va bien tenter de réagir, une dernière fois, mais la frappe de Johan Carbonero termine sur le poteau du jeune Joaquín Blázquez. Talleres s’en sort bien et devra faire mieux, s’imposer, le 4 janvier prochain à l’occasion de la réception de Banfield pour ne pas voir le rêve d’une finale s’envoler avant l’ultime journée.

Dans la dernière rencontre du groupe B, San Lorenzo s’est imposé 3-1 à San Miguel grâce à Ángel Romero (encore), Juan Ramírez et surtout Nicolás Fernandez qui n’avait plus joué depuis dix mois et qui inscrit un but plein d’émotion pour le Ciclón. De son côté l’Atlético Tucumán n’est plus l’équipe irrésistible vue durant le première phase de la Copa Diego Maradona. Avec le départ programmé de son entraîneur et faiseur de miracles Ricardo Zielinski (un contrat l’attend du côté d’Estudiantes de La Plata), le Decano devrait vivre un début d’année délicat.

Veille de Superclásico

Dans le groupe A, la lutte pour la première place du groupe se joue entre les géants River Plate et Boca Juniors. Argentions Juniors ayant chuté à domicile 2-0 face à un Independiente qui mise tout ou presque sur son joyau Alan Velasco, la première place qualificative pour la finale du tournoi devrait revenir à l’un des deux géants. Si la priorité des deux clubs reste la Copa Libertadores (les deux équipes affrontent dans une semaine Santos pour les Bosteros et Palmeiras pour les Gallinas) où ils pourraient se retrouver en finale au Maracanã cette fois, il est une habitude avec laquelle on ne transige pas : remporter toutes les compétitions auxquelles ces équipes participent. De l’orgueil sûrement, de la fierté évidemment, ou simplement l’exigence des grands clubs. Tous deux vainqueurs contre Arsenal 2-1 pour Marcelo Gallardo avec un but pour Nacho Fernández qui régale ensuite avec une ouverture somptueuse de l’extérieur du pied pour Matías Suárez qui conclut d’un lob parfait et 3-0 pour Miguel Ángel Russo avec un doublé de Wanchope Ábila avant le golazo du pibe Agustín Obando contre Huracán. La place de finaliste devrait se jouer à l’occasion du Superclásico samedi. Les deux monstres, qui ne se sont plus rencontrés depuis octobre 2019 et la qualification de River pour la finale perdue face à Flamengo en Libertadores, devraient aligner une équipe mixte à trois jours de leur demie finale continentale. El Oso Pratto parti en prêt à Feyenoord pour alléger les caisses du Millonario (qui n’a que le nom) ajouté aux blessures de Milton Casco et Fabrizio Angileri qui laisse un grand vide au poste de latéral gauche, obligent Gallardo à composer une nouvelle fois alors que le juge de paix approche. Côté Xeneize, l’objectif sera de donner du temps jeu aux jeunes promesses du club (Gastón Àvila, Exequiel Zeballos, Alan Varela, Agustín Obando) tout en restant compétitif en associant quelques cadres (Carlitos Tévez ?) qui doivent retrouver l’intensité d’un match avant le sprint final en Libertadores.

Un clásico rosarino sinon rien

Dans la phase de complementación (comprendre : les éliminés de la première heure qui peuvent se refaire en s’offrant une finale et une place en Sudamericana contre le perdant de la vraie finale), les deux clubs de Rosario gardent la tête. Un petit but du pibe Alan Marinelli suffit au bonheur de Kily González qui permet à Central de rentrer de Mar del Plata avec trois points et une victoire face à Aldosivi, tandis que Newell’s s’impose 3-1 grâce à ses jeunes talents (Maxi Rodríguez compris évidemment) dont Juan Sforza, merveilleux milieu de dix-huit ans, buteur pour la première fois en équipe première. La Lepra profite de la défaite 3 à 2 à domicile de Vélez face à Estudiantes avec des golazo de Ricardo Álvarez pour le Fortín et de Lucas Rodríguez pour les Pinchas pour prendre une avance de trois points. Eliminé de la Libertadores après son non match à la Bombonera, Racing s’est vengé face à un Godoy Cruz qui a réveillé la bête. Une victoire 6-1 pour les joueurs d’un Sebastián Beccacece qui, sur un siège éjectable depuis des semaines, a annoncé qu’il quitterait le club en fin de Copa. Si mathématiquement, rien n’est encore joué, une qualification de Racing serait surprenante. Dans le groupe A, Defensa s’accroche aux Canallas. Alors que les demi-finales de Sudamericana approchent, le Defe, d’un Crespo qui pourrait rejoindre Racing dans les prochains jours, a disposé de Patronato sur un doublé de Nicolás Leguizamón. En embuscade pour ravir la première place, Unión profite de sa victoire 2-0 contre Lanús pour se replacer au classement. Le Granate davantage concentré sur la Sudamericana avait aligné une équipe mixte et laisse s’échapper le duo Central - Defensa.

Les buts

 

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca