L'Atlético Mineiro, équipe la plus titrée de ces dernières années au Brésil, accueillait dans son Mineirão le Grêmio de Porto Alegre, en lose de trophée national depuis 15 ans. ROUND ONE ! FIGHT !

Sur le papier, Marcelo Oliveira côté mineiros et Renato Gaucho côté gauchos, semblaient avoir tout deux opté pour un 4-2-3-1 symétrique. Mais ceci n'est qu'un système, et la tactique mis en place par les deux entraineurs a donné un visage tout autre à chacune des équipes. Ainsi, l'Atlético s'est rapidement retrouvé dans un 4-2-4 étiré à l'extrême, où Robinho, Maicosuel et Cazares se plaçaient quasiment sur la même ligne que Pratto, laissant Leandro Donizete et Junior Urso dans le vide intersidéral au milieu de terrain. A l'inverse, l'escouade de Renato Gaucho a totalement resserré ses lignes en faisant descendre Ramiro et Douglas assez bas lors des phases défensives. 

Dans les faits ça donne quoi ? Une leçon tactique de la part du Tricolor de Porto Alegre. Effectuant un pressing bas, le Grêmio a laissé les mineiros s'empaler à 25/30 mètres de ses cages. Avec un jeu trop direct et un véritable embouteillage aux avant-postes, la possession de balle de l'Atlético (61% au total) a été d'une stérilité sans nom. Patients et appliqués, les gauchos ont placé intelligemment leurs offensives, Douglas et Maicon temporisant habilement au milieu pour faire monter le bloc autour d'eux : c'est d'ailleurs par une passe lumineuse de ce dernier que Grêmio va logiquement ouvrir le score à la 30e minute. Pedro Rocha, une véritable machine à appels, reçoit la chique dans la course, contrôle, crochète sans aucune forme de respect Gabriel, et ajuste Victor.

Pas complètement orphelin de son style tout en individualité, o Galo s'est tout de même procuré des occasions de but, mais fera preuve d'un manque cruelle de précision. Que ce soit avec Robinho, Maicosuel ou surtout Cazares, totalement paumé sur le pré tout au long du match, les pigeons de Belo Horizonte ont passé une sale soirée. Même cadré, comme sur cette reprise à bout portant aux 6 mètres de Junior Urso, il fallait encore faire fi de Marcelo Grohe, le dernier rempart des bleus-blancs-noirs : parade réflexe sur sa ligne sur la tentative de "petit ours". Heureusement pour les locaux, Victor et Gabriel sur sa ligne s'emploieront à atteindre la mi-temps sur ce score de 1 à 0, en stoppant respectivement Pedro Rocha et Ramiro, partis pour faire le break.

L'Atlético est revenu des vestiaires avec une détermination toute autre, étant plus incisif à la récupération notamment, Maicosuel et Robinho redescendant enfin aider Donizete et Urso dans l'entrevue. Mais le mal était fait : toujours solide et rigoureux, à l'image de la charnière Pedro Geromel et Kannemann, Grêmio a laissé les atléticanos se couper en deux pour mieux les prendre en contre-attaque. C'est ce qui arriva dès la 55e : Maicon, toujours, pour Pedro Rocha, encore, qui passe l'arrière garde du Galo en revue et ne tremble pas devant les bois mineiros. 2 à 0, les sudistes peuvent gérer leur fin de match. Les belo-horizontinos retrouveront un peu d'espoir en profitant de l'exclusion stupide de ce diable de Pedro Rocha (c'est pour toi CJP), pour revenir au score sur une volée "à la Fernandez/McManaman" de Gabriel à la 82e. Mais, sur une ultime contre-attaque dans les arrêts de jeu, le défenseur central Pedro Geromel déboulera sur le couloir droit pour effectuer un centre qu'Everton taclera habilement dans les filets du Galo.

1 à 3 score final, l'Atlético Mineiro va devoir réaliser un exploit au match retour, prévu à Porto Alegre le 30 novembre prochain. Pour cela il faudra en tout cas se ressaisir de manière significative dans le domaine collectif. Un vaste défi pour le remplaçant de Marcelo Oliveira, viré à la fin du match. En attendant : GRÊMIO, WIN !

ROUND TWO ! ...

 

Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée