Le football est enfin revenu à l’Arena Condá, la Chapecoense accueillait le dernier champion du Brésil pour son premier et dernier match amical avant de se lancer dans les compétitions officielles la semaine prochaine.

Soirée riche en émotions à l’Arena Condá pour le match amical opposant la nouvelle Chape à Palmeiras. Après avoir rendu de longs et émouvants hommages à ses héros, le peuple vert a pu de nouveau penser au football 54 jours après le drame qui a coûté la vie à 71 personnes. Après avoir remis le trophée de la Sudamericana à ses survivants Neto, Alan Ruschel et Jackson Follmann dont c’était la première sortie publique, l’heure était venue de découvrir la nouvelle Chapecoense version Vágner Mancini.

Le club l’avait annoncé, Chapecoense restera Chapecoense, portant les mêmes valeurs, évoluant avec les mêmes principes. Alors Vágner Mancini a suivi ces principes : solidité défensive, un jeu de contre rapide passant par les ailes et surtout une efficacité de tous les instants dans les airs, on aurait pu croire que rien n’avait changé à Chapeco. Pour son premier onze de la nouvelle ère, le nouvel entraîneur de la Chape offrait une alliance de jeunesse et d’expérience. Artur Moraes, ancien de la Roma et du Benfica, dans les buts, João Pedro, prêté par Palmeiras à droite, un axe central Douglas Grolli – Fabricio Bruno, deux prêtés par Cruzeiro et Reinaldo, autre prêt venu de São Paulo mais qui sortait d’une belle saison à la Ponte Preta, à droite. Au milieu l’expérience d’Amaral, ancien du Verdão était associée à l’ancien du Kyoto Sanga Girotto et chargée de fournir les balles de contre au trio Neném – Rossi – Nitinho qui pour sa part devait alimenter le buteur expérimenté Wellington Paulista, prêté par Fluminense.

Le premier à frapper sera Palmeiras, qui alignait Antônio Carlos, Felipe Melo et Raphael Veiga dans son onze de départ. C’est ce dernier qui surgissait au cœur de l’axe de Chapecoense pour ouvrir le score dès la 11ème minute. Ce but poussait les hommes de Vágner Mancini à se lancer à l’attaque. Les latéraux, João Pedro et Reinaldo apportaient sur les côtés, le classique de la Chape se mettait en place et sur la première occasion dangereuse, les locaux allaient égaliser. Sur un coup-franc de Nitinho, Girotto remettait de la tête, Douglas Grolli surgissait, l’Arena Condá vibrait de nouveau.

Le score n’évoluait plus et les deux équipes regagnaient les vestiaires dos à dos. En début de second acte, l’heure des changements était venue. Eduardo Baptista modifiait totalement le Verdão avec huit changements quand Mancini cherchait à donner du temps de jeu à une grande partie de son onze et prenait ainsi son temps, Dodô et Elias n’étant que les seules modifications. La conséquence était que Chapecoense se montrait plus précis, bien aidé par le deuxième but inscrit d’entrée de mi-temps après une combinaison sur corner bien coupée par Amaral.

Avec l’avantage au score et l’effet des matchs de reprises, les minutes suivantes voyaient le rythme de la partie baisser assez rapidement. Mancini conservait son 4-2-3-1 malgré les modifications dans son effectif et Chapecoense restait solide même si Palmeiras exploitait quelques espaces créés en défense. Après une pause le temps de rendre hommage aux 71 victimes de l’accident d’avion lors d’une émouvante 71e minute, le match reprenait. Elias qui avait résisté à deux reprises aux offensives du champion sortant ne pouvait rien sur la merveille du jeune Vitinho qui offrait l’égalisation au Verdão. 2-2 score final, Chapecoense a rejoué, l’Arena Condá a retrouvé le plaisir d’un match de football avec l’impression que l’avenir s’écrira dans une magnifique continuité avec le passé.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.