La prise de pouvoir des outsiders poursuit sa route pendant que les favoris galèrent toujours en seconde partie de tableau. Seul Grêmio fait honneur à son statut. Le Brasileirão est décidément l’un des plus imprévisible du monde, et la 6e journée est sur Lucarne Opposée.
Avec cette cinquième victoire de rang, obtenue, en plus de cela, avec caractère lors du classico Majestuoso qui l’oppose à São Paulo, le Corinthians s’installe clairement en tête du Brasileirão. Dirigé par un Fabio Carille en poste par défaut, le Timão se trouve dans un état de confiance extatique ces derniers temps, et le jeune paraguayen Ángel Romero en est la parfaite illustration. Encore irrésistible ce week-end, l’ailier a tout simplement rendu fou tout são-paulinho assez audacieux pour penser l’empêcher de se balader dans son couloir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est justement le jumeau d’Óscar qui ouvrait le score dès la 7e minute de jeu. Mais cette victoire est d’autant plus goûteuse que le SPFC n’était pas venu pour beurrer les tartines. Alignés dans un 3-4-3 fort ambitieux, les hommes du M1TO Ceni se sont montrés à la hauteur, revenant au score à peine dix minutes plus tard grâce à Gilberto. Malheureusement, trahi par un craquage collectif, le Tricolor va se faire prendre en contre et céder juste avant le retour au vestiaire face à un plat du pied-sécurité de Gabriel Girotto. São Paulo pressera tout au long de la seconde période sans être récompensé, concédant même le but du K.O. à la 63e sur un pénalty transformé sans trembler par Jádson. La réduction du score de Wellington Nem ni fera rien, et le Timão s’impose, à nouveau, confirmant, à nouveau, son début de saison canon.
Mais les pensionnaires de l’Itaquera de São Paulo ne font pas totalement course en tête en solitaire. Un petit point derrière nous retrouvons Grêmio, seul favori de début de saison à ne pas décevoir en ce début de parcours. Dans son Arena Grêmio – pour l’originalité, on repassera – le Tricolor gaucho a dû se défaire Bahia, jolie surprise de ce premier mois de compétition. Si Luan et ses coéquipiers ont rapidement pris le jeu à leur compte, se créant les occasions les plus dangereuses, la défense des bleus-blancs-rouges de Salvador leur a donné du fil à retordre. Il leur faudra attendre la 86e pour trouver la faille sur coup de pied arrêté, par le latéral Bruno Cortez bien placé au second poteau. On avait été bluffé par la performance en Copa do Brasil 2016 du Grêmio, il nous confirme pour le moment qu’ils sont sérieusement candidat au titre.
Le podium de cette 6e journée est complété par l’autre surprise, Coritiba, invaincue depuis quatre matchs désormais. Ce coup-ci, la Coxa est allé grapiller un sacré petit point sur le pré de l’Engenhero de Botafogo. Alors, certes, le déroulé du match peut paraitre frustrant quand l’on observe que le Verdão du Paraná a mené la marque par deux fois, mais au regard de la physionomie de la rencontre, c’est en réalité une affaire tant les cariocas auraient pu l’emporter. Au final, le grand protagoniste de la partie est le défenseur argentin du Fogão Joel Carli : Coupable sur les deux pénaltys transformés par l’adversaire, il aura tout de même le mental pour égaliser à la 66e. Si Coritiba ne devrait probablement pas jouer les trouble-fêtes encore trop longtemps, ces points s’avèrent déjà précieux dans la course au maintien.
Toujours installé dans le G6, Chapecoense s’est tout de même incliné pour la seconde fois consécutive. En déplacement dans l’antre de la guenon de Ponte Preta, les indiens ont pris l’eau par trois fois avant de revenir à un petit but en deux minutes. De faux espoirs pour la Chape qui ne parviendra pas à égaliser. Côté Macaca, Renato Cajá et Lucca sortent encore de la partie avec le prix d’excellence, et installent l’équipe de Campinas à la 5e place. Cruzeiro s’adjuge le dernier strapontin continental en retrouvant la victoire face à l’Atlético Goianiense. Doublé d’Ábila, les dragons rouges et noirs n’ont pas vu le jour : ceci est clairement un non-évènement.
Enfin nous en arrivons à nos gros patauds pataugeurs. Tenant du titre muet devant le but depuis quatre journées, Palmeiras respire mieux après ce week-end. Le Verdão est sorti vainqueur de la grosse affiche de la journée qui l’opposait au Fluminense, notamment grâce à un Guerra en feu dans l’entrejeu. Couplé aux superbes performances de Keno et Roger Guedes – dans le viseur de l’Inter Milan – cela débouche sur une victoire 3-1 qui devrait remettre o Porco sur les bons rails. Également en délicatesse jusqu’alors, Santos aussi se refait la cerise. Les petits poissons ont intelligemment pris en contre l’Atlético Paranaense dans son Arena Baixada, sévissant à deux reprises par l’intermédiaire de Kayke. Qu’ils en profitent avant de voir filer Thiago Maia et Lucas Lima de l’autre côté de l’Atlantique.
Si ces deux-là retrouvent le sourire, ce n’est en revanche pas le cas de Flamengo et de l’Atlético Mineiro. Les premiers cités réalisaient pourtant un déplacement en apparence facile sur le terrain d’Avaí, mais s’en sortent au final avec un nul (1-1) chanceux et litigieux, après un cafouillage de l’homme en noir pour un pénalty qu’aurait pu/dû obtenir l’équipe de Florianopolis. L’affront est encore pire pour le Galo, qui s’est incliné sur le terrain du Vitória, lanterne rouge d’alors, en étalant une fois de plus son dilettantisme et son manque de rigueur. 2 à zéro score sec. La situation commence à être fort tendue pour Roger Machado.
Enfin, grâce à sa victoire 3-1 sur le terrain de Recife, Vasco prend distance avec le Z4. Peinant dans le jeu en première mi-temps, les vascainos ont montrés un tout autre visage en seconde dès l’entrée en jeu de Nenê. L’ancien parisiano-monégasque cire chaque fois le banc au coup d’envoi. Incompréhensible quand on observe son poids dans les performances du Gigante da Collina. Recife pour sa part, replonge en lisière lointaine d’un Z4 dans lequel barbotent désormais : Avaí, Vitória, l’Atlético Goianiense et l’Atlético Paranaense, qui devient la seule équipe du Brasileirão 2017 à ne jamais avoir connu la victoire. Pour le moment, le Furacão du Paraná n’est qu’un vilain courant d’air.
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