Alors que les frimas austraux s’apprêtent à faire place aux bourgeons printaniers, le Brésil achève sa phase aller, toujours sous le joug d’un Corinthians glaçant d’efficacité. La 19e journée du Brasileirão c’est sur Lucarne Opposée meus irmões !
14 victoires, 5 matchs nuls et aucune défaite. La performance du Timão est tout simplement renversante. Ce week-end c’est le Sport Recife qui a fait les frais des corsaires d’albâtre de São Paulo. Menant depuis la 9e minute de jeu par le très prisé Guilherme Arana, les mousquetaires vont transpercer le Lion du Nordeste pour de bon au bout de quelques secondes après le retour des vestiaires par le futur moscovite Rodriguinho. Le Sport n’a pas été sans se défendre durant ce match, mais rien n’y fait, ce Corinthians là parait invincible. Pedro Henrique en calera un troisième pour la route avant que Thallyson ne sauve l’honneur dans les dix dernières minutes. Avec 8 points d’avance sur le dauphin, Grêmio, le Timão remporte donc une moitié de Brasileirão. Sa dynamique survivra-t-elle au retour des beaux jours ? Attention belle armée blanche : Spring is coming.
Si le Corinthians arrive à mi-parcours avec un sans-faute, ce n’est clairement pas le cas des grands favoris, trahis par une affreuse irrégularité. Jouant tous deux à la maison, Palmeiras et Flamengo se sont tous deux faits surprendre comme des poussins. Les premiers cité avaient certes alignés une équipe réserve face à l’Atlético Paranaense, gardant des forces pour leur huitième de final retour de Libertadores à venir, mais cette défaite (0-1) est tout de même la septième ! Beaucoup trop, pour imaginer garder son titre. Les cariocas pour leur part, ne comptent que 4 défaites certes, mais 8 matchs nuls et 7 petites victoires. Ce coup-ci ce sont les bahianais du Vitória qui se sont joués du grand Urubu (0-2). Une contre-performance de trop pour Zé Ricardo, qui devient donc le 11e entraineur démis de ses fonctions en 2017. Respectivement 4e et 5e, un trou d’air ne suffira pas à Palmeiras et Flamengo pour refaire leur retard, il leur faudra avant tout retrouver de la rigueur et de l’efficacité.
Car devant eux, Grêmio et Santos réalisent un parcours tout à fait correct pour prétendre au titre, seule la performance d’extraterrestre du Timão biaise le regard que l’on porte au classement. Meilleur attaque du tournoi avec 32 caïpis dans le gosier, le Tricolor de Porto Alegre sort de l’hiver avec les honneurs et une nouvelle victoire face à l’Atlético Mineiro (2-0). Le Peixe miraculeux perd certes deux précieux points sur le terrain de la petit Avaí (0-0) mais, pour une équipe qui se fait désosser chaque année par les clubs européens, cette 3e place est une jolie acrobatie. Si l’attaque s’exprime autant qu’une carpe avec 22 unités, la défense est aussi tenace que Moby Dick, Feraz-Braz-Verissimo-Mota, c’est solide et talentueux. Grêmio et Santos, deux prétendants au rendez-vous à mi-chemin de la ligne d’arrivée, le Corinthians a la pression avec ça. De loin. Mais quand même.
Avec 6 écuries se tenant en trois points, la bataille pour les dernières places du G6 fait rage. Aujourd’hui c’est le Sport Recife qui squatte le dernier strapontin juste derrière Flamengo. Si le Sport s’est donc incliné face au leader, comme tout le monde nous direz-vous, son parcours n’en est pas moins louable : Tout semblait indiqué que c’est pour le maintien que le Leão allait se battre cette saison. C’était sans compter sur Diego Souza et son jeune acolyte André, qui font de Recife la troisième meilleure attaque du tournoi. Même son de cloche pour Coritiba, qui s’est calmé après un départ canon, mais dont l’actuelle 9e place est clairement une surprise. La Coxa s’est imposée ce week-end face à Chapecoense (2-0), et semble donc confirmer que la mauvaise passe est derrière eux. Et puis l’on retrouve, sans surprise, Cruzeiro, 7e, et Botafogo, 11e, qui se sont neutralisés à Belo Horizonte (0-0), l’Atlético Paranaense pourfendeur de cochon, 8e, qui signe tout de même une troisième victoire de rang, et enfin Fluminense, 10e avec un match en moins. Les joueurs de Laranjeiras ont facilement défait le petit Atlético Goianiense à Rio, mais le cœur n’était pas à la fête et l’on retiendra surtout l’hommage vibrant rendu par la torcida au défunt fils de l’entraineur Tricolor Abel Braga.
Avec ses 24 points, l’on pourrait presque placer Vasco de Gama dans la catégorie du dessus, mais o Gigante da Colina a pas mal perdu de sa superbe depuis que son mythique São Januario a été suspendu pour 25 rencontres (!), après de violents heurts et la mort d’un supporter lors du clássico contre Flamengo. Le fantôme de la Série B refait ainsi son apparition chez les Vascaínos, même si on est encore loin de tirer la sonnette d’alarme, en atteste ce bon nul ramené de Campinas face à Ponte Preta (0-0). La Guenon justement, habituelle poil gratter du Brasileirão, est un peu rentrée dans les rangs et flirte désormais un peu plus avec le Z4 qu’avec la canopée. Même topo pour Chapecoense, l’indien rebelle que l’on aime tant depuis le drame aérien qui l’a touché en 2016. Cette saison délicate était prévisible, et nous sommes tous derrière pour la terminer sains et saufs. C’est subjectif oui, mais c’est comme ça. Prévisible également était la mission maintien de l’Esporte Bahía. Ni sauvés, ni en grande difficulté, les solteropolitanos réalisent pour le moment un bon tournoi, coloré de coups d’éclat comme la victoire de ce week-end face à São Paulo (2-1). Ce qui n’était en revanche pas prévu c’est la saison pourrie qu’est en train de nous livrer l’Atlético Mineiro. Taillé pour le titre, le Galo termine ce premier tour de piste avec 4 défaites en 5 journées. Nous savions les mineiros irréguliers et dilettantes, mais ce coup-ci la question n’est plus d’être ou non dans la course au titre, mais bien de ne pas se retrouver à jouer le maintien dans le money time.
Car un gros qui à force de cultiver la morosité, à finit par voir clairement le ciel s’obscurcir, il y en a déjà un : Le São Paulo FC. Le mythique club paulistano achève cette moitié de saison dans le Z4, à 3 points du premier non reléguable, avec 5 victoires, 4 nuls et 10 défaites. Sale. Bien sûr, les são paulinos ont l’effectif pour relever la tête et se sortir de ce mauvais pas, mais tout est une question de dynamique et, comme nous l’annonçons depuis un moment, cette dernière est en berne du côté du Morumbi. Le légendaire São Paulo, triple champion du monde des clubs, triple vainqueur de la Libertadores, sextuple roi du Brésil, n’est jusqu’à ce jour jamais descendu à l’étage inférieur. C’était également le cas de l’Internacional Porto Alegre l’an passé, actuel second de... Série B. Juste derrière, le Vitória galère mais ne perd pas espoir, terminant cette première partie de championnat sur deux victoires. Il n’en est pas moins que les rouges et noirs de Bahía vont clairement devoir montrer un autre visage dans la phase retour s’ils souhaitent rester parmi l’élite.
Ha oui, et sinon l’Atlético Goianiense et Avaí sont respectivement dernier et avant-dernier. Et l’eau mouille.
Les buts
Résultats

Classement



