Le Chapecoense – Corinthians, prévu pour cette 20e journée, a été reporté au 28 août prochain en raison de la tournée international des indiens du Santa Catarina. Voilà qui laissait donc aux poursuivants du Timão une bonne occasion de réduire leur retard sur le leader, au moins pour un temps, pour le mental quoi. Brasileirão e decepção sur Lucarne Opposée.

« C’est bon pour le moral ! », enfin ça l’aurait été si Grêmio, Santos et Palmeiras savaient béguiner. Au lieu de profiter de l’absence du Corinhtians et de s’éclater sur un zouk lascif, les trois prétendants au titre de doudou suprême ont balancé du pas de danse tout coincé. À commencer par les grêmistas, en déplacement à Rio pour y affronter Botafogo, que l’on pensait la tête encore pétillante après sa belle qualif’ en quart de Libertadores. Que nenni ! Les coiffeurs de l’Etoile Solitaire ont fait un match très sérieux, ouvrant le score dès la 7e minute par le jeune Leandro. Pas non plus dénués de talents les gauchos, qui avaient également aligné leur équipe B après leur match continental de la semaine passée, ne se sont pas montrés dociles pour autant, mais quand ce n’était pas l’efficacité qui faisait défaut, c’était tout simplement le bloc des noirs et blancs qui se montrait infranchissable (1-0).

Ayant également joué la Libertadores quelques jours auparavant, Santos recevait en son port le pavillon tricolore de Fluminense, roi du nul cette saison. Résultat de ce choc entre des rorquals fatigués et de grands adeptes du compromis ? On vous le donne en mille : Un bon vieux score vierge des familles (0-0). Enfin, Palmeiras, qui avait aussi titularisé les remplaçants parce que... ha non ? Et non, c’était pourtant un groupe solide que le Verdão a aligné à Volta Redonda face au Vasco da Gama, malgré leur piteuse élimination de la Libertadores mercredi dernier. En vain, au bout d’une rencontre apathique et pauvre techniquement, Guerra a pensé donner la victoire aux cochons d’une jolie tête plongeante à la 77e, avant qu’Escobar n’arrache le nul à deux minutes de la fin du temps réglementaire (1-1). Si le Corinthians reste invincible et que, en plus de cela, ses poursuivants continuent de se saborder : Le Brasileirão 2017 va être vite réglé...

Ce n’est en revanche pas le cas de la course au G6 qui s’annonce plus serrée que jamais : 7 petits points séparent le Sport, 5e, de Chapecoense, 17e et premier reléguable avec un match en moins. Le lion de Recife, malgré son nul face à Ponte Preta (0-0) et son coup de moins bien des trois dernières rencontres, attrape d’ailleurs cette 5e place à la faveur de la nouvelle défaite de Flamengo. O Urubu est tellement en crise qu’il arrive même à faire sourire les autres équipes en crise ! Après son humiliante élimination contre les boliviens de Jorge Wilstermann en Libertadores, o Galo avait plus que jamais besoin d’un gain de confiance : un pénalty, une expultion de Trauco et un but du break de Rafael Moura plus tard, les mineiros remerciaient chaleureusement le Mengão de les replacer à 3 points des strapontins continentaux (2-0). Places de luxes sur lesquelles monte l’Atlético Paranaense, qui a pulvérisé l’Esporte Bahia (4-1). Le Furacão enchaine une 4e victoire de rang. Une belle série qui est d’ailleurs la seconde des Paranaenses : Sur leur 8 succès, les 4 premiers avaient également été remportés d’une traite. Le rouge, le noir, la loi de Murphy : ça philosophe à Curitiba.

Le gros match de cette 20e journée fut incontestablement le São Paulo – Cruzeiro de dimanche matin. Dans un Morumbi comble (56 052 spectateurs, un record en 2017), le SPFC avait à cœur de faire oublier leur mauvaise saison à ses torcedores. Pourtant, ce sont les cruzeirenses qui, bien organisés, vont dominer la première mi-temps. Heureusement pour les são-paulinos, leur nouveau capitaine/sauveur/meneur/héros Hernanes, l’ancien juventino, va sortir sa patte magique juste avant le repos pour propulser d’une frappe limpide sur coup-franc, le ballon dans la lucarne droite de Rafael. Oui mais voilà, côté bleu, Sassà a passé la première mi-temps à donner des sueurs froides aux paulistanos, et revient de la pause chaud comme la braise : À la 51e, l’ancien trublion de Botafogo s’impose dans la surface et égalise d’un retourné opportun. Pas rassasié, l’attaquant de la Raposa remet le couvert 6 minutes plus tard, souille la dignité de Rodrigo Caio en lui chipant la balle au physique puis trompe Renan avec sang-froid. 1 à 2 pour Cruzeiro, le SPFC est en pleine déprime. Mais Hernanes, encore lui, ainsi que le peuple Tricolor, ne comptent pas mourir sans se battre. Poussé par une arène incandescente, le n°10 de São Paulo mène seul ou presque la révolte, et c’est lui qui, sur un corner à la 71e, dépose le ballon sur le crâne d’Arboleda qui remet les compteurs à zéro. Mieux encore ! Le Prophète permet finalement aux siens de remporter 3 points précieux, en transformant un pénalty généreux dans les dix dernières minutes. Certes, cette victoire fut compliquée, mais le SPFC a montré du caractère, une qualité que l’on croyait disparue chez cette institution brésilienne, et qui peut donner l’espoir de lendemains meilleurs pour les são-paulinos.

Enfin, dans les bas-fonds du classement, les petits gigotent encore : Avaì prend le dessus sur Vitória, un concurrent direct pour le maintien qu’il dépasse par la même occasion sans sortir du Z4 (0-1), et la lanterne rouge, l’Atlético Goianiense, s’impose à domicile devant la Coxa de Curitiba (1-0). Chapecoense, avec son match de retard et la victoire du SPFC, entre donc pour la première fois dans la zone rouge. C’est bien beau les vacances, mais le Verdão do Oeste aura du pain sur la planche à son retour. 

Les buts

Résultats

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Classement

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Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée