Cette phase retour du Brasileirão 2017 a définitivement du mal à passer pour le Corinthians qui cale encore une fois. Mais, et cela devient une mauvaise habitude, la plupart de ses poursuivants n’en ont à nouveau pas profité. C’était la fête de l’Indépendance sur Lucarne Opposée, Parabens Brasil !

Troisième revers en 4 rencontres pour le Timão, cette fois il n’y a plus de doute, la belle dynamique est enraillée. Sur ces trois défaites, le Corinthians semble avoir perdu tous les atouts qui ont fait son succès sur la phase aller, l’attaque ne montre plus ce sang-froid létal qui la rendait si efficace, ses leaders du milieu, Rodriguinho et Jadson, ne mettent plus un pied devant l’autre, et la défense est actuellement d’une fébrilité préoccupante. La faiblesse de cette dernière a été criante face à Santos, à l’image du côté gauche des mousquetaires, où Fagner, Gabriel puis Camacho ont été martyrisés durant tout le match par un Bruno Henrique intenable. C’est d’ailleurs lui qui, à la 58e minute, servira indirectement Lucas Lima, autre santista en mode flèche rouge ce week-end, pour l’ouverture du score. O Peixe, dans son bassin de Vila Belmiro, contrôlera gentiment la seconde période, achevant même son adversaire à la 93e par ce vieux squale de Ricardo Oliveira (2-0). Une chouette copie et un plein de confiance pour Santos, idéal avant d’effectuer un voyage de tous les dangers à Guayaquil en Equateur pour son quart de Libertadores. Le leader en revanche, doit sérieusement se remettre en question pour ne pas dévaler la pente des matchs retour comme Haddock celles des sommets tibétains.

Par chance pour le Corinthians, le dauphin Grêmio continue de perdre des points précieux. Les gauchos n’avaient pourtant pas l’excuse du turn-over ce coup-ci, la grosse équipe ayant été alignée pour affronter Vasco à Rio. Toute la grosse équipe ? Non, la pièce maitresse Luan a été préservée, or un seul être vous manque et la charrue avant la peau de l’ours, comme aurait presque dit Lamartine ! Clairement dominateur, le Tricolor de Porto Alegre n’est jamais parvenu à faire la différence aux abords de la surface adverse en l’absence de son meneur de jeu. Pire, les gremistas se sont même inclinés sur un petit but de Mateus Vital juste avant la pause (1-0). On notera que Vasco retrouvait enfin son antre du São Januario après la longue période de suspension qui avait suivi les rixes du derby face à Flamengo. Une forteresse qui leur réussi toujours aussi bien visiblement.

L’étau se resserre sur Palmeiras et Flamengo en ce qui concerne les places d’honneur et le G6. Si le Verdão a perdu deux points à Belo Horizonte face à l’Atlético Mineiro, il l’a fait avec panache. À 10 puis 9 contre 11, la bande à Cuca a sorti son plus beau caractère de cochon et a fait plus que résister, passant à un pénalty près de l’emporter. Le geste du match restera le mouvement d’humeur du moustachu Willian : un magnifique chassé volontaire dans les acarajés de Valdivia. La gente masculine est unanime, c’est rouge direct (1-1). Le Mengão a, pour sa part, réalisé un double mauvais coup ce week-end, en s’inclinant face à Botafogo, rival local et concurrent direct aux places continentales. C’est la première défaite des Rubro-Negros sous la houlette de Rueda, qui laissent revenir l’Etoile Solitaire à un petit point (2-0). C’est d’ailleurs également le cas de Cruzeiro, adversaire de Flamengo en finale de Copa do Brasil, qui a dominé Chapecoense à l’Arena Conda, notamment grâce à De Arrascaeta, pour qui la rupture des ligaments du début de saison semble un lointain souvenir (1-2).

En bas, tout en bas, et c’est toujours terrible à écrire : São Paulo continue de se morfondre dans le Z4. À domicile, devant 43 000 torcedores acquis à leur cause, face à une certes toujours facétieuse mais également largement prenable guenon de Ponte Preta, le SPFC a réussi l’exploit de concéder le nul en ayant obtenu une avance de deux buts à la 57e minute. Si le prophète Hernanes a encore marqué, portant son ratio à 7 buts en 7 matchs, le système défensif dans sa globalité est aussi rassurant qu’un tweet de Trump sur la Corée du Nord, à l’image de Caio ou Jucilei, clairement responsables de la réduction du score et expulsé à la 63e (2-2). « Dans l’abîme sans fond mon regard a plongé » analyserait l’ami Alphonse.

Sinon ? Sinon l’Atlético Paranaense et Coritiba, qui s’opposent dans le derby de Curitiba, « l’AtlétiBa », se quittent sur un nul polémique qui nous laisse baba (1-1) ; Vitória continue sa folle remontée en accrochant Fluminense à Salvador de Bahia, revenant à une longueur du premier non-reléguable (2-2) ; Même topo pour Avaí, vainqueur dans le Nordeste d’un Sport Recife qui ne gagne plus depuis 6 matchs (0-1) ; Enfin, pour en terminer avec cette obsession pour le sieur de Lamartine, parce qu’en fait Fonfon avait une particule, on a vérifié entre temps, l’Atlético Goianiense obtient le nul à la maison face à l’Esporte Bahía, mais reste lanterne rouge car : « Je ne veux pas d'un monde où tout change, où tout passe ». Quel pessimiste cet Alphonse...

Les buts

 

Résultats

brej23r

Classement

brej23c

Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée