Tandis que Grêmio et Santos continuent de laisser filer les points, par choix, peut-être, le Corinthians renoue avec la victoire dans la difficulté et au bout d’une action polémique embarassante. Fair Play et feijoada sur Lucarne Opposée.
Recevant le Vasco da Gama à l’Itaquera, le Corinthians se devait réagir pour laver les dernières contre-performances et, surtout, pour chasser le doute, qui au final parait être le seul véritable obstacle sur le chemin du Brasileirão 2017. Chose promise, chose due. Dans l’intention du reste, car si le Timão prend rapidement le jeu à son compte et semble retrouver un allant offensif qu’on lui pensait perdu, l’efficacité n’est pas au rendez-vous. Alors que l’on est entré dans le dernier quart d’heure et que les vascaínos, leur portier charrua Martin Silva en tête, paraissent tenir le point du nul, Marquinhos Gabriel déborde sur la gauche de la surface carioca, balance un centre flottant au second poteau que Jô vient propulser au fond des filets... du bras. Incontestable.
Le Timão l’a donc finalement emporté sur ce fâcheux fait de jeu. D’autant plus fâcheux que l’ami Jojo, en début d’année, fût le principal bénéficiaire du Fair Play de Rodrigo Caio, pourtant joueur du rival honni São Paulo, lorsque celui-ci l’avait disculpé auprès de l’arbitre sur une faute imaginaire, l’empêchant de prendre un jaune et de rater la final du Paulistão. Un acte de gentilhomme, que l’on ne cesse de rappeler dans les médias, surtout après que le Cheick Diabaté du Brasileirão se soit justifié comme suit : « Je me suis jeté sur la balle, il n’y avait pas moyen de voir. (...) maintenant je ne sais pas où elle a tapé. Si vous (journalistes) avez dû analyser les images, l’arbitre lui n’a pas le temps pour cela. Si j’étais certain (qu’elle touche le bras), je l’aurais dit. Rodrigo Caio l’a dit car il en était certain. Moi je n’en étais pas sûr. (...) Mon nom est avec Dieu. (sic) C’est nul de gagner comme ça. Si j’avais vu, je l’aurais dit. Je dois être un exemple pour mon fils. »
L’attaquant des mousquetaires est depuis revenu sur ses propos, admettant avoir touché le ballon du bras de manière involontaire, après avoir lui-même vu les images. Gênant. La CBF de son côté, profite de cet incident pour employer les grands moyens : l’assistance vidéo sera à disposition du corps arbitral dès la prochaine journée. Quoiqu’il en soit, le Timão empoche les trois points et reprend le large.
Bon alors soyons clairs, c’est officiel : Grêmio et Santos n’en ont plus rien à carrer de la course au titre en championnat. Vous l’aurez compris, une fois de plus, gauchos et paulistas ont préservé leurs meilleurs éléments en vue de leur quart de finale de Libertadores, et une fois de plus, cela s’est traduit par un manque criant de compétitivité sur le pré ainsi que de précieux points envolés. A Porto Alegre, les gremistas ont fait pâle figure face à une Chapecoense luttant plus que jamais pour le maintien, et qui a pourtant lui aussi un important rendez-vous continental cette semaine, un huitième retour de Sul-Americana contre Flamengo en l’occurrence (0-1). Santos ne fait pas mieux, et s’incline sèchement à Rio face... à Botafogo, adversaire de Grêmio en Libertadores ! L’Etoile Solitaire a choisi, et tout l’honneur lui revient, de jouer le coup à fond en avançant, à un Pimpão près, son XI titulaire. Paris gagnant pour le Fogão, qui reste dans la course au G6 (2-0). Cet esprit de gagne-petit du Grêmio et de Santos, nous donne envie de citer l’illustre fils du boucher de Sail-sous-Couzan : « Vous avez peur de quoi ? Vous avez peur de qui ? Vous avez peur, eh bien vous allez perdre les gars... ». Ça serait bête de se retrouver le bec dans l’eau sur les deux tableaux en cas de faux pas continental...
Un sentiment que connait bien Palmeiras qui s’est retrouvé bien sot, une fois sorti à la surprise générale par le Barcelona de Guayaquil en huitième de Libertadores, et relégué à une quinzaine de points du leader en championnat. Mais o Porco a le cuir épais et est loin de s’avouer saigné, à en croire les déclarations de son coach et de ses cadres. Face à un Coritiba reléguable mais remuant, le Verdão a bataillé pour obtenir la victoire, se montrant comme d’habitude en grand défaut d’inspiration aux abords de la surface adverse. C’est finalement Jean qui trouvera la faille, bien servi par un Dudu gigotant plutôt bien pour un énième retour de blessure (1-0). On peut tout de même se demander à quoi aurait ressembler la saison de Palmeiras si son petit capitaine n’avait pas eu autant de pépin physique. Enfin avec des « si » on mettrait le Corcovado dans une bouteille de Devassa alors... Le G6 est complété par Flamengo et Cruzeiro, qui se sont tous deux imposés dans des rencontres à sens uniques, respectivement face au Sport Recife (2-0) et à l’Esporte Bahia (1-0). Deux bons résultats pour deux écuries en bonne forme qui s’affronteront la semaine prochaine à Belo Horizonte pour le match retour de finale de Copa do Brasil.
Sinon ? Sinon, São Paulo retrouve, un peu, le sourire en s’imposant à Salvador face au Vitória, concurrent direct au maintien ! Un rayon de soleil pour les são paulinos qui, en plus de cela, ont enfin livré un contenu à peu près correct. Insuffisant pour sortir du Z4 néanmoins, on se contente de ce qu’on peut hein (1-2) ; L’Atlético Paranaense garde le G6 à bonne distance grâce sa convaincante victoire sur Fluminense. Des cariocas qui n’ont plus fait vibrer grand monde depuis une éternité (3-1), Avaí aligne une 6e rencontre sans défaite en obtenant le nul contre l’Atlético Mineiro, qui préfère fêter le feu vert de son conseil d’administration pour la construction d’une Arena toute neuve rien que pour eux, voir photo ci-dessous (1-1) ; Enfin, avec sa très belle victoire contre Ponte Preta, à Campinas, l’Atlético Goianiense revient à 5 points du premier non reléguable, et se donne le droit de rêver. Le Dragon du Goias bouge encore, et comme le dit le papa des Hobbit : « Il n'est pas prudent d'écarter de ses calculs un dragon vivant, quand on est près de lui. » Les prétendants au maintien sont prévenus (1-3).
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