São Paulo qui neutralise le Timão au cours d’un derby en négatif, Grêmio qui n’a plus d’yeux que pour la Libertadores, Santos et Palmeiras qui ne désespèrent pas : Le Brasileirão entame son dernier tiers-temps, entérinant un peu plus encore le destin de chacun. Maís um dia de bola no Lucarne Opposée !

Du côté du São Paulo FC, si quelqu’un a vraiment répondu présent cette année, c’est bel et bien le public du Morumbi. Si le Tricolor paulistano éprouvait certaines difficultés à remplir son stade ces dernières années, ce n’est plus le cas depuis que le spectre de la relégation a pointé le bout de son ectoplasme, chaque match à domicile se jouant depuis deux ou trois mois devant une foule de fidèles chaque fois un peu plus nombreux. Avec 61 000 torcedores, le Majestoso, le derby qui oppose le SPFC au Corinthians, n’a pas dérogé à cet agréable constat. Comme quoi, pas besoin d’une enceinte ultra-moderne pour doper son affluence...

Bref ! C’est donc un São Paulo moribond, en proie au doute et luttant de manière historique pour le maintien, qui accueillait un Corinthians, rival de toujours, incontestable leader du championnat. Figurez-vous chers lecteurs que c’est un strict négatif de l’image décrite ci-dessus que l’on a observé ce dimanche. Confirmant les belles choses entraperçues la semaine passée, les paulistanos ont clairement dominé les débats, ouvrant très logiquement le score à la 28e, d’un magnifique extérieur du droit de Petros, placé sur la droite de la surface, qui terminera sa course dans le petit filet droit de Cássio. Malheureusement, le Tricolor va se rendre coupable d’un brin de suffisance sur le dernier quart d’heure. Or il n’en faut pas beaucoup plus aux mousquetaires pour porter l’estocade et égaliser par Clayson à la 78e (1-1). On notera que le SPFC s’est vu refuser un but totalement valable, pour une faute imaginaire de Pratto sur Cássio, qui eut fait le break pour les locaux. À quoi bon ? Personne n’ignore au Brésil, les médias et les spécialistes sont formels, que les arbitres ne sifflent que très rarement en défaveur contre le Corinthians, qui a d’ailleurs gagné l’intégralité de ses titres de cette manière, le salaud. Pas étonnant quand l’on sait que le Corinthians est dirigé par des francs-maçons Illuminati judéo-islamo-reptilien... Blague à part, ce que l’on retiendra réellement de ce derby de São Paulo, c’est que les hommes de Dorival Junior paraissent, enfin, avoir trouvé le déclic mental pour exprimer pleinement leur talent, ce qui pourrait être la clé de leur salut. De son côté, le Corinthians continue d’inquiéter dans le contenu de ses matchs, tout en s’en tirant plus ou moins bien au coup de sifflet final, gardant sa belle avance à peu près intacte. Seul l’avenir nous dira si cela sera suffisant pour rafler le magot.

Derrière les dynamiques ne sont sensiblement pas les mêmes. On l’annonçait depuis quelques semaines, le Grêmio a fini par perdre sa place de dauphin. Pas besoin de vous faire un dessin : Libertadores, préservation des titulaires, alignement des remplaçants, jeu sans idées ni talent et donc défaite à l’Arena Fonte Nova de Salvador, face à l’Esporte Bahia, qui n’a rien à voir avec son ennemi juré du Vitória Bahia, que l’on ne vous y reprenne plus monsieur Roustan (1-0). Ce sacrifice des gauchos n’est pas vain pour le moment, les grémistas étant désormais qualifiés pour les demi-finales de la prestigieuse compétition continentale. Ce qui n’est pas le cas de Santos, piteusement éliminé chez lui par les surprenants équatoriens du Barcelona de Guayaquil, qui profite cependant des résultats du Grêmio, s’emparant de la seconde place du podium à la faveur d’une victoire nette et sans bavure, sur l’Atlético Paranaense, grâce à un nouveau but de Bruno Henrique que l’on arrête plus (1-0). Bon, l’ailier du Peixe a également été expulsé contre le Barcelona pour un stupide et lâche crachat sur un adversaire. Nous voilà déçus Bruno, déçus. Enfin, Palmeiras, dont l’objectif reste officiellement le titre malgré ses onze points de retard, parait avoir retrouvé la solidité qui l’avait conduit au titre en 2016, grâce à son trident Jean-Tchê Tchê-Moises enfin reformé. Intraitable dans l’entrejeu, le Verdão a tout simplement marché sur Fluminense au Maracanã, mais ne l’emporte au final que d’un petit, mais superbe, but du latéral Egidio, faute de posséder un réel tueur devant les buts (0-1). Ha si seulement Borja... Toujours est-il que la mission commando d’o Porco est pour le moment sur les bons rails. Objectivement l’auteur de cet article estime que Palmeiras va faire une remontée historique, et conquérir le titre au nez et à la barbe du rival corintiano lors de la dernière minute de la dernière journée. Objectivement.

Totalement remanié en perspective de sa finale retour de Copa do Brasil, Flamengo se laisse accrocher à l’Ilha do Urubu par Avaí, candidat au maintien et proie pourtant facile, à priori (1-1). Reinaldo Rueda a d’ailleurs totalement assumé après la partie, expliquant en conférence de presse qu’au regard de l’importance de la coupe nationale, le Mengão ne pouvait prendre aucun risque contre les bleus ciel du Santa Catarina. Un faux pas des cariocas qui profite... à son adversaire de cette fameuse finale ! Le Cruzeiro de Mano Menezes, qui l’a emporté face à l’Atlético Goianiense grâce à De Arrascaeta et Sobis, s’adjuge la cinquième place et se présentera devant Flamengo avec le plein de confiance (1-2). Pire encore pour les rubro-negros, Botafogo, toujours aussi convaincant sur le plan collectif, a bien digéré sa cruelle élimination de la Libertadores et boute le rival flamenguista hors du G6, en arrachant la victoire à Coritiba (2-3).

Et sinon ? Sinon Vitòria – et non l’Esporte Bahía, compris monsieur Roustan ? – domine l’Atlético Mineiro de la tête et des épaules à Belo Horizonte, s’extirpant ainsi du Z4. Grise mine en revanche côté Galo, qui se sépare de Micale, son second coach de la saison (1-3) ; Chapecoense prend un bon bol d’air frais en enchainant une deuxième victoire consécutive, aux dépens de la guenon de Ponte Preta qui plonge dans la zone rouge, ce qui nous attriste de manière to-ta-le-ment objective (1-0) ; Enfin, le Sport Recife enraye sa série de défaites en obtenant un nul polémique, à la maison, face à Vasco da Gama (1-1)

Les buts

Résultats

brej25r 

Classement

brej25c

Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée