Alors que le Corinthians éprouve toutes les peines du monde à terminer son championnat et décrocher le titre, personne ne semble vouloir l’inquiéter. Alors le suspense se concentre sur les accessits.
Pourtant, Bahia a tout tenté pour relancer l’intérêt de la course au titre. Après avoir accroché Palmeiras au Pacaembu (2-2), ce qui est déjà une sacrée perf, surtout quand on sait que le Verdão a mené 2-0, s’est procuré de nombreuses situations mais une performance acquise par cette volonté de toujours jouer de la part du Tricolor et surtout d’être toujours intéressant dans le jeu. Ce volonté, le Corinthians, qui ne semble pas être un apôtre de l’intensité folle, l’a découverte et en a fait les frais. Organisé dans son classique 4-2-3-1, Bahia a ainsi démontré plus d’ambition dans le jeu face au leader. Un comble. On pourrait alors se demander pourquoi donc une équipe aussi intéressante à voir d’après ces lignes ne pointe qu’en milieu de tableau. La réponse est simple : d’une part, il ne faut pas non plus surinterpréter, Bahia n’est pas non plus le Brésil de 1970 mais surtout si Bahia construit proprement, passe d’un côté à l’autre, le club de Salvador a oublié une chose, pour marquer des buts, il vaut mieux finir devant le but. Ainsi, les joueurs de Carpegiani ont mis du temps à le comprendre, ne faisant briller Cássio qu’en de rares occasions en fin de premier acte. Ils auraient pu le payer si le Corinthians s’était montré un peu plus impliqué dans son match, Jô manquant une tête à bout portant sur l’un des rares contres du leader. Cette implication allait finir par être récompensée. D’une part lorsque Edigar Junior volait le ballon dans les pieds de Fágner pour offrir le 1-0 à Vinicius, d’autre part en toute fin de partie lorsque Regis s’en allait marquer dans le but vide en contre. Et voilà comment Bahia enchaîne invaincu face au champion en titre et son futur successeur.
Car autant le Corinthians n’impressionne pas, autant il peut se reposer sur l’incapacité de ses poursuivants à être capables d’enchaîner de bons résultats. Parce que pour le reste, à l’image de Santos, ils savent enchaîner les contre-performances. Le Peixe n’a pas été capable de s’imposer face à Ponte Preta, premier relégable, il s’est ensuite retrouvé à devoir sauver le nul au Pacaembu (décidément) face à Vitória, étant mené au score à deux reprises. Deux points sur six, Santos est scotché et perd sa deuxième place, doublé par un Grêmio sur courant alternatif en attendant sa demie de Libertadores. Tous deux sont à 9 points du leader.
Alors si vous voulez du suspense au Brésil, il va donc falloir regarder derrière. Si Grêmio et Santos ne semblent pas décidés à jouer le titre, il va leur falloir tout de même s’accrocher pour ne pas perdre leur place dans le G6. Car derrière, si Palmeiras a donc viré Cuca après le nul face à Bahia (21e mouvement sur un banc cette saison), il n’est qu’à deux petits points entraînant dans sa roue la fusée de fin de saison, Cruzeiro. La Raposa, qui s’est adjugée la Copa do Brasil face à Flamengo, ne s’arrête plus en s’offrant deux victoires sur les deux journées du week-end, dont une face au Grêmio, et pourrait bien venir coiffer tout ce petit monde bien enfermé dans son train-train. Ces quatre équipes se tiennent en deux points, elles ont déjà creusé un léger écart avec Botafogo, actuel 6e qui s’accroche avec son courage habituel et celui qui pourrait bien devenir le cocu de la saison, Flamengo, qui a d’abord tout misé sur la Libertadores, puis le championnat, puis la Coupe, puis le Championnat, puis maintenant la Sudamericana…bref, qui a tout priorisé mais jamais quand il le fallait et va devoir maintenant sauver son année.
Ce groupe de six (derrière le Corinthians donc) devrait rester inaccessible aux poursuivants, Vasco, huitième, pointant à quatre points de l’étoile et du rubro-negro et devant regarder dans son rétro, le charme du Brasileirão étant qu’on peut passer de jouer la Sudamericana à devoir lutter pour éviter la relégation. C’est le cas de São Paulo, longtemps enterré mais qui désormais se retrouve en position de se qualifier pour la prochaine Sudamericana tout en n’ayant que deux points d’avance sur Ponte Preta, premier relégable. Le suspense sera donc là, car vous l’aurez compris, au pays des caïpis, le ventre mou n’existe pas.
Les buts
Résultats

Classement




