Jeudi 19 octobre, São Paulo fait la gueule. Le São Paulo FC est une nouvelle fois passé au travers avec une défaite face au Fluminense au Maracanã et le choc entre le leader Corinthians et son dauphin Grêmio a accouché d'un triste 0x0. Reste alors le match entre Palmeiras et la Ponte Preta pour égayer la capitale pauliste. Inside.
Fraîchement arrivé à São Paulo, je me dirige au Pacaembu pour visiter le Museu do futebol, situé à l'intérieur du stade. A ma sortie, trois heures avant le début du match, les premiers maillots verts du Palmeiras commencent à apparaître sur la place Charles Miller. Le match a en effet lieu au stade Pacaembu, l'Allianz Parque n'étant pas disponible avec la réalisation de concerts. Pas un problème pour Eduardo, supporter quadragénaire. « J'aime les deux stades, mais le Pacembu, c'est des souvenirs d'enfance. Le Pacaembu appartient à toutes les équipes de São Paulo, c'est plus démocratique et c'est moins cher que l'Allianz Parque. » Un avis partagé par la majorité des supporters, même si pour Ricardo, le vote va à l'Allianz Parque. « Je suis plus habitué à ce stade. C'est plus confortable et c'est notre propre stade. » Les plus nostalgiques rappellent que c'est au Pacaembu que le Palmeiras a remporté le Brasileirão 1994 face à l'ennemi Corinthians, et pour les plus anciens, le Supercampeonato Paulista 1959, face au Santos de Pelé.
Quelque chose fait cependant l'unanimité dans les travées du Pacaembu. La saison « frustrante » du Palmeiras. Ici, on ne parle pas du départ de Gabriel Jesus, meilleur joueur du Brasileirão 2016, mais plutôt du retour raté de Cuca, champion en 2016. « C'était une mauvaise idée de se séparer de Cuca, c'était une mauvaise idée de le rappeler et c'était une mauvaise idée de le virer à nouveau » note Eduardo. Les problèmes relationnels avec certains cadres de l'équipe ont perturbé une saison en deçà des objectifs, au vu des investissements réalisés par le club. « Muito dinheiro para pouco obrigação ». Pourtant, ici, on croit encore au titre, le G-4 étant une obligation. Le Corinthians est moins impressionnant en cette deuxième partie de saison et Júlio, venu assister au match avec ses cousins, fait le pronostic le plus osé : « pour la dernière journée, Sport va battre le Corinthians 1x0. On sera champions et São Paulo sera relégué. »
Ici, Palmeiras, c'est une histoire de « famille et tradition ». On supporte Palmeiras de père en fils, et donc entre cousins, puisque Júlio est venu au stade avec Ricardo et Lineker. Palmeiras, c'est la tradition, on aime rappeler que Palmeiras a tout gagné, y compris le « mundial » avec la Copa Rio 1951, permettant au Brésil de retrouver son estime après le Maracanazo. Palmeiras, c'est aussi la « Arrancada Heroica », où lorsqu'en 1942, le Brésil venant d'entrer en guerre, Palestra Itália est devenu Palmeiras, entrant sur le terrain avec le drapeau brésilien avant de battre São Paulo, là-aussi au Pacaembu, pour remporter le championnat paulista. Palmeiras, c'est aussi la sélection brésilienne, où pour l'inauguration du Mineirão, le Brésil, représenté par les joueurs et la commission du Palmeiras, bat l'Uruguay 3x0. Une fois les comptes Instagram échangés et une bière avalée, je peux me diriger vers l'arquibancada verde, l'un des deux blocs situés derrière les buts, à distance raisonnable de la Mancha Alvi Verde, le groupe d'ultras du Palmeiras.
Dans les tribunes, tout le monde voit une victoire du Palmeiras sur la Ponte Preta, même si on respecte Eduardo Baptista, passé par le banc du Palmeiras cette saison. Après l'hymne national, où les paroles sont remplacées par « O Palmeiras, meu Palmeiras », le match peut commencer, avec sur le banc Felipe Melo et Borja. Le Verdão a la maîtrise du match sans se montrer dangereux, et le premier frisson du match a lieu au quart d'heure de jeu avec une contre-attaque de la Ponte Preta, obligeant Fernando Prass à s'employer. La délivrance intervient à la 27e minute, lorsque Keno, auteur de trois passes décisives lors du match précédent, permet au Palmeiras d'ouvrir le score. Ce but ne permet pas d'enflammer le match, et la mi-temps est sifflée sur ce score de 1x0 alors que Willian a dû sortir sur blessure et a été remplacé par Borja. A la mi-temps, j'ai un peu froid, il faut dire que l'architecture du stade encourage le vent. Je profite donc du mouvement des supporters pour troquer la tribune verte par la tribune jaune, me rapprochant des supporters les plus chauds, tous vêtus de blanc. Les chants se font plus forts, l'odeur de maconha également.
Borja se crée une belle occasion dès le début de la seconde période et le Palmeiras est bien plus convaincant lors de la seconde période. Le Verdão enchaîne les corners sous les chants « É é Palmeiras, minha vida é você ». Après de nombreuses occasions, Palmeiras double logiquement la mise en milieu de seconde période. Borja s'offre un coup du sombrero sur le gardien Aranha avant de réaliser une tête qui vient mourir dans le but, avec l'aide du poteau. Un soulagement pour Palmeiras, pour les supporters mais aussi pour Borja, qui n'avait plus marqué depuis le 12 juin ! La fin du match est plus tranquille, Palmeiras a accompli sa mission et profite du match nul de Santos pour prendre la troisième place et se rapprocher à neuf points du leader Corinthians. Les tribunes se vident tranquillement et j'ai pour ma part pris mes marques au Pacaembu avant le São Paulo x Flamengo de dimanche. Un Flamengo qui a réalisé l'autre bonne opération de la journée avec une victoire dessinée sur le tard mais convaincante, 4x1 face à Bahia, Rever et Diego s'offrant chacun un doublé. Une journée qui aura globalement souri aux Cariocas puisque Vasco s'est également imposé, à l'extérieur, et colle Botafogo, dernier club présent dans le G-7, à seulement deux points. La prochaine journée aura lieu ce week-end avec plusieurs chocs comme Grêmio x Palmeiras, le Derby Mineiro entre l'Atlético-MG et Cruzeiro, et donc São Paulo x Flamengo.
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