À peine le temps de digérer les Estaduais, le Brésil retrouve son championnat national et ses géants sont désormais parés pour se ruer à l’assaut du Corinthians, champion 2017. Place donc au guide complet de l’édition 2018.

banlomag

Les favoris

corinthiansCorinthians

Ok, j’vais demander à Carille de faire un schéma simple
Parce que décrire le Corinthians c’est simple
Parce que les autres y sont trop cons
OK, simple, solide, basique
Ok, Cassío est un mur, 341 matchs et 8 titres majeurs, solide
Bordeaux s’est planté, ce n’était pas Pablo mais Balbuena le plus solide des deux, simple
Avec Henrique, ex-capitão du Flu, la charnière a pris un sacré shot d’expérience, basique
Fagner et Sidcley, en provenance de l’Atlético Paranaense, sur les côtés, les contre-attaques seront bien lancées, simple
Question transmission, le jeune et talentueux Maycon est épaulé par le retour de Ralf, champion en 2015, solide
Devant même pas besoin d’attaquant : Rodriguinho, Jádson, Clayson et Romero ne tremblent que très rarement, basique

Le champion Paulista 2018 est reparti, vous l’aurez compris, sur les mêmes bases qu’en 2017 : un collectif puissant, solidaire, et une capacité à placer des contre-attaques létales. Leur victoire en Estadual en est un parfait exemple : Palmeiras a dominé les rencontres de manière relativement stériles, le Timão n’a de son côté pas eu besoin de grand-chose pour faire mouche, tir au but, merci, au revoir. Pas de recrutement ronflant donc – Renê Junior (Bahía), Henrique (Fluminense), Sidcley (Atlético Paranaense) ainsi que le retour de Ralf – la belle mécanique du groupe de Fabío Carille continue de tourner silencieusement, mais efficacement, et est donc tout à fait logiquement candidate à sa propre succession pour ce Brasileirão 2018. Simple, Basique.

XI type en Estadual : Cássio, Sidcley, Henrique, Balbuena, Fágner, Ralf (Gabriel Girotto), Maycon, Rodriguinho, Jádson, Ángel Romero, Clayson

cruzeiroCruzeiro

Voilà quatre ans qu’il lui échappait, le Mineiro a bel et bien fini entre les mains du Cruzeiro. Il y a quatre ans, en 2014, les bleus de Belo Horizonte avaient également terminé sur le toit du Brasileirão, avant d’entamer une traversée du désert, conclu par une renaissance en 2017 avec une chouette cinquième place et la Copa do Brasil en poche. Un renouveau, nous l’avons déjà dit et redit, en grande partie dû à l’excellent travail de son technicien Mano Menezes, qui continue donc d’officier avec succès. Diogo Barbosa est parti à Palmeiras en échange d’Egidio, Hudson s’en est retourné au Morumbi tenter de remettre sur pied son São Paulo FC, et c’est à peu près tout pour les départs notables. Outre Egidio – qui n’est pas forcément une top plus-value, surtout en comparé à Diogo Barbosa – les arrivées paraissent assez judicieuses. Zeiro récupère ainsi Edilson (Grêmio), Bruno Silva (Botafogo), Mancuello (Flamengo) et surtout Fred, qui a trahit le rival atléticano pour se faire Raposo ! Le Karma, on y croit, on n’y croit pas, toujours est-il que l’avant-centre s’est fait les croisés en demi de Campeonato Mineiro... Enfin bref pour résumer : En 2018, notre Fantastic Mr. Fox Mineiro est plus que paré pour voler dans les plumes des prétendants au Brasileirão. 

XI type en Estadual : Fábio, Egidio, Murilo, Léo, Edilson, Henrique, Cabral, Rafinha, De Arrascaeta, Thiago Neves, Rafael Sóbis (Sassá)

flamengoFlamengo

Après une saison 2016 réussie mais sans titre, le cheirinho a été encore plus fort en 2017 avec deux défaites en finale (Coupe du Brésil et Sudamericana). Flamengo a parfaitement débuté la saison 2018 en remportant la Taça Guanabara (invaincu, un seul but encaissé) avant de craquer par la suite : une défaite 4-0 contre Fluminense, une élimination en demi-finale de la Taça Rio puis en demi-finale du championnat carioca. Résultat, la direction a fait le grand ménage en se séparant de la moitié du staff technique, dont l’entraîneur Paulo César Carpegiani, ainsi que du directeur sportif Rodrigo Caetano. Flamengo ciblait Renato Gaúcho pour prendre la suite sur le banc, mais ce dernier a décliné pour rester au Grêmio et c’est finalement Maurício Barbieri qui devrait commencer la saison sur le banc du Mengão. Cette instabilité caractéristique du club n’est pas idéale pour débuter le Brasileirão alors que l’impatience des supporters se fait de plus en plus forte. Car Flamengo a un effectif de qualité, mélangeant joueurs d’expérience (Diego Alves, Rever, Juan, Diego) et jeunes joueurs à fort potentiel (Vinicíus Jr, Lucas Paquetá). En attendant le retour de Paolo Guerrero, Flamengo a l’effectif pour aller chercher le titre, mais c’était déjà le cas l’an passé. Est-ce que cette saison sera la bonne pour le Mengão, qui n’a plus remporté le Brasileirão depuis 2009 ? On en saura plus dans quelques mois.

XI type en Estadual : Diego Alves, Renê, Rever, Rhodolfo, Rodinei (Pará), Jonas, Everton Ribeiro, Diego, Lucas Paquetá, Everton, Henrique Dourado

gremioGrêmio

Encore un titre dans la besace du Grêmio avec ce championnat gaúcho 2018. Après un début de championnat catastrophique où le Grêmio a même été dernier, le dernier vainqueur de la Copa Libertadores s’est rattrapé, battant le rival Internacional en quart de finale avant d’écraser en finale Brasil de Pelotas (7-0 au cumul des deux matchs). Très bonne nouvelle pour le club, l’entraîneur Renato Gaúcho, courtisé par Flamengo, a décidé de prolonger l’aventure dans le Rio Grande do Sul. L’objectif sera évidemment de remporter le Brasileirão, seul titre majeur qui manque à son palmarès puisqu’il avait également remporté la Coupe du Brésil 2016. Le calendrier du Grêmio sera surchargé jusqu’à la Coupe du monde avec trois compétitions à jouer, avant de voir partir Arthur vers le Barça. Luan pourrait être l’un des autres joueurs majeurs du club à faire ses valises, mais le Grêmio compte sur un effectif imposant et la meilleure charnière centrale du Brésil avec le duo Geromel – Kannemann. Si tout le monde est en forme et les recrues (Maicosuel, André, Hernane) s’adaptent bien, le Grêmio pourrait bien décrocher un titre auquel il court après depuis 1996.

XI type en Estadual : Marcelo Grohe, Bruno Cortez, Kannemann, Geromel, Madson (Leo Moura), Maicon, Arthur, Ramiro, Jael, Everton, Luan

palmeirasPalmeiras

Frustrés par une année 2017 loin d’être catastrophique, mais désespérément vierge malgré les importants investissement effectués, les palmeirenses n’y sont pas allés par quatre chemins pour 2018, et ont ressorti le chéquier comme jamais : Weverton (gardien olympique 2016, Atlético Paranaense), Lucas Lima (Santos), Diogo Barbosa (Cruzeiro), Marcos Rocha (Atlético Mineiro) et Gustavo Scarpa (Fluminense). Voici donc un arsenal qui, en plus de ce le Verdão comptait déjà comme joueurs de qualités, donne déjà des sueurs froides à de nombreux adversaires. Le tout est piloté par le toujours énigmatique Roger Machado, dont on attend toujours que la réputation d’habile technicien se vérifie. Sur le terrain, tout fonctionne à merveille, Borja s’est par exemple enfin mis à enchaîner les buts, c’est vous dire ! O Porco, qui brille déjà en Libertadores, a en effet roulé sur le championnat Paulista. Enfin jusqu’en finale en tout cas, où le Verdão s’est donc cassé les dents sur le roc corinthiano. EncFore ratFé, Fzut ! Mais pas de soucis, Palmeiras y reviendra, cette fois avec un dentier en or et des mâchoires en titane, incassables, pour enfin venir à bout de ce satané Timão, et retrouver la couronne nationale. 

XI type en Estadual : Jailson (Weverton), Marcos Rocha , Antônio Carlos, Thiago Martins, Victor Luis (Diogo Barbosa), Felipe Melo, Bruno Henrique (Tchê Tchê), Dudu, Lucas Lima, Willian, Borja

santosSantos

Ha, l’éternel jeunesse de Santos... C’est en attaque que le légendaire club portuaire avait péché l’an passé, et c’est donc très logiquement à cet endroit que se trouve le principal chantier santista pour 2018. Et les chantiers, le nouveau coach Jair Ventura, ça le connait, c’est en effet avec peu de moyen que le fiston de Jairzinho avait bâti un Botafogo super compétitif. Prime à la jeunesse donc pour reconstruire une armada offensive à ce Peixe 2018 : Gabriel Barbosa (21 ans), de retour de son échec européen, Arthur Gomes (19 ans) et Rodrygo (17 ans), voici les trois patronymes porteurs d’espoir pour la Torcidam Jovem. La mayonnaise a pour le moment du mal à prendre, et le parcours estadual des santistas s’en est ressenti. Mais les belles prestations aperçues en Libertadores, ainsi que la bonne intégration des transfuges Dodô (Sampdoria) et Eduardo Sasha (Internacional), laissent penser que le travail de maçon de Jair peut porter ses fruits, à condition de lui laisser du temps. Les santistas le savent : Il faut s’armer de patience pour pêcher de beaux poissons, alors...

XI type en Estadual : Vanderlei, Daniel Guedes, Braz, Verissimo, Dodô, Renato, Alison, Arthur Gomes, Eduardo Sasha, Rodrygo, Gabriel Barbosa

Les outsiders

atmineiroAtlético Mineiro

O Galo a vécu un championnat mineiro compliqué, terminé par une défaite en finale face au rival cruzeirense malgré une victoire 3-1 au match aller. O Galo ne sait pas encore s’il doit reconduire pour de bon son actuel coach Thiago Larghi, ancien assistant d’Oswaldo de Oliveira, censé au départ n’effectuer qu’un simple intérim en attendant l’arrivée d’un grand nom sur le banc atléticano. Grands noms qui soit dit en passant lui mettent râteau sur râteau. Fred s’est barré chez l’ennemi, Robinho tente de se faire oublier de la justice du côté de la Turquie, le caractériel Roger Guedes, la recrue phare à cette heure, commence déjà à faire du ramdam en interne. Voilà, voilà, ça ne va pas fort donc. Mais il y a du talent et de l’expérience chez les mineiros – Victor, Leo Silva, Fabio Santos, Elias, Cazares, Otero, Ricardo Oliveira et le susdit Roger Guedes donc – alors qui sait, le football étant une science des plus inexacte, l’espoir d’une saison pleine d’émotion est permis. O Galo é doido !

XI type en Estadual : Victor, Fabio Santos, Gabriel, Leonardo Silva, Patric, Adilson, Elias, Cazares, Otero, Roger Guedes (Luan), Ricardo Oliveira

paranaenseAtlético Paranaense

Vous savez cher amis, il faut bien prendre conscience que Curitiba, avec tout le respect que l’on doit à ses habitants, n’est pas la ville du fun : Y fait pas beau, c’est tout gris, y a pas grand-chose à y faire – un superbe musée Niemeyer et un sympathique jardin botanique tout de même, mais bon – enfin bref, on est loin de Rio quoi. Si les clubs de la ville tentent bien de réchauffer l’atmosphère, en 2017 l’un est descendu quand l’autre, qui nous intéresse ici, a livré autant d’émotion à ses supporters qu’un épisode de Derrick. Pour 2018, le Furacão a donc bien l’intention de se réveiller et de secouer un peu les curitibanos ! Avec son 3-4-3 alléchant, le nouveau coach Fernano Diniz, novice en Série A, a déjà rempli le contrat régional en remportant l’Estadual, en se permettant de tester avant tout les minots. Si le titre national n’est pas à leur porter, voyons maintenant si la bande à Lucho parviendra à ambiancer le dancefloor en Copa do Brasil ou en Sulamericana, où de beaux parcours sont très sérieusement envisageables. 

XI type en Copa do Brasil et SulAmericana : Santos, Paulo André, Thiago Heleno, Pavez, Renan Lodi, Lucho González, Camacho, Matheus Rossetto (Raphael Veiga), Nikão, Guilherme, Pablo Felipe

botafogoBotafogo

Botafogo a donc remporté le championnat carioca en venant à bout du Vasco grâce à un but à la 95e minute de Joel Carli puis une séance de tirs au but victorieuse, remportant son premier championnat carioca depuis 2013 et un certain Clarence Seedorf. L’an passé, Botafogo a effectué une saison correcte, terminant en milieu de tableau et présentant un jeu convaincant, au point de perdre son entraîneur Jair Ventura, parti du côté de Santos. Pour le remplacer, le club de l’étoile solitaire a fait appel à Felipe Conceição puis Alberto Valentim, ancien latéral droit, et qui connaît avec Botafogo sa première réelle expérience avec un grand club. Adjoint de Cuca lors du titre remporté par Palmeiras en 2016, il avait remplacé ce dernier en octobre 2017 en intérim jusqu’à la fin de saison. Arrivé au Botafogo en février 2018 après l’échec Conceição, Alberto Valentim a donc remporté son premier titre en tant qu’entraîneur. Avec une attaque Brenner – Kieza qui pourrait ramener son lot de pions, le Fogão devrait une nouvelle fois terminer la saison au milieu de tableau.

XI type en Estadual : Gatito Fernandez (Jefferson), Moíses, Carli (Marcelo Conceição), Igor Rabello, Marcinho, João Paulo, Rodrigo Lindoso, Luiz Fernando, Rodrigo Pimpão, Brenner, Valenciá

chapecoenseChapecoense

La Chape a raté la passe de trois, s’inclinant en finale du championnat catarinense 2-0 contre Figueirense, après avoir remporté les éditions de 2016 et 2017. Chapecoense a dû gérer les nombreux retours de prêt, perdant notamment Túlio de Melo, précieux l’an passé où Chapecoense avait créé une nouvelle surprise en terminant à une inespérée huitième place. Les dossiers seront nombreux pour les dirigeants qui espèrent prolonger les prêts de Canteros et Douglas. Malgré la qualification en pré-Libertadores l’an passé, la saison avait été compliquée, avec de nombreux coachs consommés sur le banc et un passage dans le Z-4 au cours du championnat. L’entraîneur Gilson Kleina est en poste depuis octobre 2017 et devrait apporter la sérénité nécessaire à la Chape pour se reconstruire. L’avantage par rapport à l’an passé sera le calendrier bien plus allégé et le poids de l’histoire sera moins fort sur les épaules des joueurs, un an et demi après la tragédie de Medellín. À condition de démarrer correctement le Brasileirão, le club pourra espérer de belles choses dans ce championnat.

XI type en Estadual : Jandrei, Apodi, Rafael Thyere, Bareiro, Bruno Pacheco, Marcio Araujo, Amaral, Elicarlos, Nadson (Arthur Caike), Guilherme, Wellington Paulista

fluminenseFluminense

Nous sommes seulement en avril et la saison du Fluminense a déjà été mouvementée après un exercice 2017 décevant, stressant, le Flu terminant à seulement quatre points de la zone de relégation. En proie à des difficultés financières, la direction a décidé de faire le ménage, se séparant des gros salaires (pour certains, légendes du club) comme Diego Cavalieri, Henrique, Marquinho ou encore Pierre. Le gardien Diego Cavalieri, au Fluminense depuis 2011 pour qui il a disputé 352 matchs, a durement critiqué le président Pedro Abad, dénonçant le « manque de respect et de professionnalisme » de ce dernier, excluant toute responsabilité d’Abel Braga. Car la chance du Fluminense est sûrement d’avoir comme entraîneur Abel Braga, qui connaît et aime le club. Fluminense a très mal démarré le championnat carioca, échouant à se qualifier pour les demi-finales de la Taça Guanabara, avant de se rattraper lors de la Taça Rio, terminant invaincu et battant Botafogo 3-0 en finale. Fluminense a finalement été éliminé en demi-finale du championnat carioca par Vasco avec un but dans le temps additionnel, mais avec de jeunes joueurs talentueux comme Sornoza, Pedro ou Marcos Júnior, le Flu peut espérer se qualifier pour la Sudamericana, voire un tour préliminaire de Libertadores si tout se passe bien. Dans le cas contraire, la saison pourrait être très compliquée et ressembler à l’année précédente.

XI type en Estadual : Julio César, Gilberto, Renato Chaves, Gum, Ayrton, Ibañez, Sornoza, Jádson, Richard (Robinho), Marcos Junior, Pedro

spfcSão Paulo

Fini de rêvasser du côté du Tricolor. C’est désormais clair dans toutes les têtes, le Grand SPFC n’est plus, et c’est avec l’humilité d’un outsider qui cherchera avant tout à réaliser de bons matchs que le club de capitão Raí, nouveau directeur exécutif, débute son année 2018. Gros coup de ménage dans le vestiaire également, qu’ont quitté Lucas Pratto (River), Buffarini (Boca), Denis (Figueirense), Gilberto (Malatyaspor) et bien d’autres, mais surtout Hernane (Hebei), que São Paulo n’a pas réussi à garder malgré les désirs de rester du Prophète, contrat oblige. Pour remplacer ce dernier, le SPFC a misé sur des recrues d’expérience : Nenê (Vasco), Diego Souza (Sport), Hudson de retour (Cruzeiro), Reinaldo (Chapecoense) ou encore le colombien Tréllez (Vitória). Pour la jeunesse l’on se tournera vers Valdivia (Atlético Mineiro) ou Gonzalo Carneiro (Defensor Sporting), cher à M. Jérôme Lecigne. Débarqué au soir d’une sale déroute face à Palmeiras, Dorival Junior a cédé sa place à l’uruguayen Diego Aguirre, que le Brésil avait déjà croisé du côté de l’Atlético Mineiro et de l’Internacional, et qui est parvenu à faire frissonner le Corinthians en demies d’Estadual, en vain. Non, il n’y a pas grand-chose à dire de ce São Paulo 2018, ni beaucoup de blagues à faire (pour le moment), il n’y a qu’à attendre de voir la tournure que prendra les choses, voir si le travail est bon, ou pas.

Le XI type en Estadual : Sidão, Eder Militão, Rodrigo Caio, Arboleda, Reinaldo, Petros, Jucilei, Marcos Guilherme, Nenê, Cueva (Valdivia), Tréllez (Diego Souza)

vascoVasco

Si Vasco a, comme en 2014 face au Flamengo, perdu le championnat carioca à l’ultime seconde lors de la finale face au Botafogo, le Gigante da Colina semble avoir digéré le départ de son maître à jouer Nenê, parti à São Paulo. Après une très bonne septième place l’an passé pour son retour parmi l’élite du football brésilien, Vasco s’est qualifié pour la Copa Libertadores, non sans quelques frayeurs, puisqu’après avoir remporté le match aller du tour préliminaire 4-0 face à Jorge Wilstermann, Vasco a obtenu sa qualification lors des tirs au but après une improbable défaite 4-0. Si certains joueurs comme Paulão sont décriés par les supporters, l’entraîneur Zé Ricardo semble être l’homme de la situation pour gérer cet effectif, s’appuyant notamment sur deux Argentins : le milieu de terrain Desábato et l’attaquant Andrés Ríos. La confusion du début d’année lors des élections pour la présidence est désormais oubliée, Alexandre Campello est bien le président du Vasco avec le soutien de l’éternel Eurico Miranda. Sur le terrain, on suivra de près les performances de Paulinho, 17 ans et élu révélation du championnat carioca. Il faudra pour cela patienter puisque Paulinho a été opéré du coude avant la finale du championnat carioca et devrait être absent environ quatre mois.

XI type en Estadual : Martín Silva, Henrique, Paulão, Erazo, Yago Pikachu, Desábato, Wellington, Wagner, Evander, Ríos, Riascos

Opération maintien

americamgAmerica Mineiro

Vous n’imaginez pas à quel point la rédaction de Lucarne Opposée est heureuse de revoir le Coelho du Minas pointer à nouveau le bout de ses petites oreilles trop kawai dans le Brasileirão ! Sa promotion, l’América ne l’a pas gagné n’importe comment, puisqu’il a remporté la Série B 2017 haut la patte, devant le géant Internacional Porto Alegre, s’il vous plait. Alors, évidemment pour 2018 les lapinous joueront, sauf grande surprise, leur survie parmi l’élite, mais la solidité et le sérieux aperçus l’an passé et lors de l’Estadual – élimination en demi-finale par le Galo, malgré de bons matchs et de nombreuses polémiques – laissent présager une saison moins galère que celle de 2016, lors de laquelle ils avaient terminé bon dernier. Et comme dirait le Général : « La guerre c'est comme à la chasse sauf qu'à la guerre, les lapins tirent. »

XI type en Estadual : João Ricardo, Norberto Neto, Giovanni, Rafael Lima, Messias, Zé Ricardo, Aylon, Serginho, David, Luan, Rafael Moura

bahiaBahia

Véritable surprise en 2017, tant dans le jeu que dans ses résultats, et ceux malgré le passage de quatre entraineurs différents durant la saison, le Tricolor bahianais s’est fait dépouiller de la plupart de ces meilleurs éléments : Jean (SPFC), Mendoza (Corinthians/Amiens), Renê Junior (Corinthians), Juninho Capixaba (Corinthians), Matheus Reis (SPFC), Thiago Martins (Palmeiras), toute ces jolies épices qui avaient fait la saveur du Bahêa de l’an passé ont quitté le navire. Alors pour 2018, l’Esporte a ressorti les même ingrédients, composé de prêt et de fins de contrat, pour attirer Douglas Friedrich (Avaí/Corinthians), Douglas Grolli (Chapecoense), Nino Paraiba (Ponte Preta), João Pedro (Palmeiras), Léo (Fluminense), Mena (Sport) ou encore Elber (Cruzeiro). Un groupe tout nouveau tout beau qui s’est déjà mis l’Estadual bahianais dans la poche, mais qui, soyons réalistes, devra avant toute chose lutter à nouveau pour son maintien. Et pour accomplir cet objectif, c’est l’ami Guto Ferreira, revenu de son expérience en terre gaucha, qui a repris place sur le banc, tout comme début 2017. Après tout, c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures moqueca. (Corinthians)

XI type en Estadual : Douglas Friedrich, João Pedro (Nino Paraiba), Lucas Fonseca, Tiago Pagnussat, Léo, Gregore, Zé Rafael, Vinicius, Elton, Marco Antonio (Allione), Edigar Junio

cearaCeará

Voilà sept ans qu’on ne l’avait pas vu en Série A, devinez qui revient : C’est Papy Ceará ! O Vovô, « le papy » en langue de Molière donc, s’est tranquillement classé troisième de la Série B 2017 et compte bien trouve le schmilblick du maintien en 2018. Le Cearà Sporting Club, messieurs-dames, c’est 103 ans d’existence, sans jamais avoir connu la troisième div’, 45 Estaduais cearenses, dont le dernier en date, une troisième place de Brasileirão en 1964 et une place de finaliste de la Copa do Brasil 1994. Le Ceará Sporting Club, messieurs-dames, c’est le plus grand club de Fortaleza et de l’Etat du Ceará, et l’un des géants du Nordeste, si, si, c’est wikipedia qui le dit, alors. Donc il ne paie pas de mine comme ça le Vovô, mais il en a vu d’autres ! Bon. Enfin toujours est-il que les espoirs alvinegros reposent majoritairement sur l’ancien artilleur de Ponte Preta et du Sport, Felipe Azevedo... Ça risque fort d’être léger pour Pépé, qui en plus de cela est détenteur du record de saisons jouées en Série B. Quand c’est dans les gènes en plus...

XI type en Estadual : Everson, Leandro Silva, Patrick, Ernandes (Luiz Otavio), Romario, Juninho, Wescley, Raul, Pio, Arthur (Roberto), Felipe Azevedo

internacionalInternacional

Après une saison au purgatoire, la première de l’histoire du club, l’Internacional est de retour parmi l’élite du football brésilien. Le début du championnat gaúcho a été convaincant, mais l’Inter a ensuite baissé de rythme avant de se faire éliminer par le Grêmio dès les quarts de finale. L’effectif de l’Internacional est assez peu impressionnant, avec quelques paris en attaque comme Wellington Silva ou William Pottker. La star se nomme Andrès D’Alessandro, idole du club où il joue depuis 2008 (avec un prêt à River Plate en 2016). Le génial milieu argentin a presque tout gagné avec l’Inter et à 36 ans, il est encore impliqué dans un tiers des buts de l’Internacional, qui s’appuie donc beaucoup sur son meneur. Est-ce que cela tiendra sur toute la saison ? On peut se poser la question et l’objectif pour l’Inter sera avant tout d’éviter de faire l’ascenseur.

XI type en Estadual : Marcelo Lomba, Fabiano, Rodrigo Modelo, Cuesta, Iago, Rodrigo Dourado, Edenílson, Patrick, D’Alessandro, Roger, Nico Lopéz

paranaParaná

Le Paranà Club, c’est l’extrême inverse du Vovô puisque, né en 1989 de la fusion de deux clubs de Curitiba, il est plus jeune que l’auteur de ces lignes. Mais le petite oiseaux bleu et rouge n’a perdu de temps : Avec déjà sept Estaduais du Paraná, seize participations au Brasileirão et une huitième de Libertadores en 2007, carrément, o Tricolor da Vila s’est rapidement fait une place de choix derrière les deux historiques de sa région, Coritiba et l’Atlético Paranaense. Son ticket pour le Brasileirão 2018, le Paraná a cependant attendu la dernière journée pour le valider, et son parcours en Estadual fut plutôt mitigé, sauvé de la cata par une embellie en mars. Alors c’est bien beau tout ça, mais il s’agirait de se montrer à la hauteur de ses ambitions, et Rogerio Micale, le coach des médaillés d’or aux JO de Rio qui a pris les rênes de l’équipe en Janvier, aura forte à faire pour maintenir ce collectif dépourvu de vedettes parmi l’élite brésilienne.

XI type en Estadual : Richard, Alemão, Neris, Rayan, Mansur (Baez), Leandro Vilela, Carlos Eduardo, Diego Gonçalves, Jhonny Lucas (Zezinho), Thiago Santos, Vitor Feijão

sportSport Recife

Il y a encore deux ou trois saison, Recife nourrissait quelques ambitions d’outsider, à raison d’ailleurs. Oui mais voilà, depuis lors, c’est la dégringolade pour le Leão du Nordeste, dont le maintien en 2016 et en 2017 est passé ric-rac. Et à l’heure de débuter ce Brasileirão 2018, il n’est plus question de penser à autre chose comme priorité qu’aux 42 points. Preuves de cette revue à la baisse des objectifs : la vente des cadres Diego Souza (SPFC), Régis (SPFC), André (Grêmio), Rithely (Inter) ou encore Mena (Cruzeiro). Aujourd’hui l’unique vedette se prénomme Marlone (Corinthians), qui tentera de retrouver les sensations qui lui avaient permises de remporter le prix Puskas en 2016. L’année a d’ailleurs bien mal commencée, puisque le Sport a laissé la suprématie régionale au Nautico, vainqueur de l’Estadual pernambucano. Bon... en partant d’aussi bas, les leoninos peuvent au moins se dire qu’ils ne pourront qu’être agréablement surpris.

XI type en Estadual : Magrão, Raul Prata, Ronaldo Alves, Leo Ortiz, Sander, Anselmo, Neto Moura, Fabricio, Marlone, Gabriel, Rogerio

vitoriaVitória

Le Vitória Bahía – et non l’Esporte Bahía, on vous a à l’œil monsieur Roustan – repart donc pour une nouvelle campagne en vue du maintien, après s’être fait le spécialiste du sauvetage de dernière minute en 2016 puis en 2017. Marinho avait endossé le rôle de sauveur en 2016, Tréllez l’avait remplacé l’an passé, mais aucun des deux ne sera là en 2018 pour faire trembler les filets. Alors qui sera le nouveau héros du Leão da Barra ? Pourquoi pas Neilton, l’ancien du Botafogo et de São Paulo était déjà présent la saison dernière, et avait déjà inscrit la bagatelle de sept buts. C’est déjà ce qu’il affiche à son compteur au bout de cet Estadual bahianais, perdu en finale face au rival Tricolor. Si la tâche s’annonce une nouvelle fois sacrément ardue pour les hommes de Vagner Mancini, gageons tout de même pour la santé des supporters Vitórianos qu’ils n’attendront pas l’ultime journée pour se mettre à l’abri.

XI type en Estadual : Fernando Miguel, Lucas (Bruno), Kanu, Wallisson, Bryan (Juninho), Uillian Correia, Filipe Scoutto, Nickson, Yago,  Jonatas Belusso, Neilton

Le programme de la 1ère journée

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Par Simon Balacheff et Marcelin Chamoin

Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée