Pris à partie par l’exigence sans borne de sa torcida, Flamengo répond avec la manière et s’empare de la première place, tandis que le Corinthians se fait déplumer dans le Minas Gérais par l’Atlético Mineiro. Paixão Brasileirão sur Lucarne Opposée !

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Guide du Brasileirão 2018

L’avantage, quand on est le club le plus populaire du pays, et que cette passion dépasse les frontières de sa propre région, c’est que l’on trouve des groupes d’Ultras où que l’on aille. Le désavantage en revanche, quand en plus de cela on est un club aussi fou et instable que l’est Flamengo, c’est que quand ça se passe mal, et bien ça se passe mal partout. Les joueurs de Mauricio Barbieri ont donc été sacrément chahutés à leur embarquement à l’aéroport de Rio, mais également à leur arrivée à Fortaleza pour y affronter Ceará, où les y attendaient un groupe de menguistas du nordeste prêts à en découdre. Leur tort ? Ne pas jouer correctement, bien que le légendaire club de Rio n’est pas connu la défaite depuis six rencontres.

Principale cible des invectives du peuple, Diego a répondu de la plus belle des manières : Sur le terrain, bien évidemment. Auteurs d’un très bon match, les Rubros-Negros ont écrasé un Ceará relativement faible, il faut bien l’admettre. Si les jeunes du cru ont une nouvelle fois brillé, à l’image d’un Lucas Paquetá de feu et d’un Vinicius Junior se fendant d’un doublé (42e et 53e), c’est finalement ce bon vieux Diego qui a conclu la marque (71e), d’une rageuse tête plongeante, avant de traverser entièrement le pré du Castelão pour se jeter à cœur perdu dans les bras d’une torcida reconquise (3-0). Grâce à ce joli succès, Flamengo s’empare de la tête du classement. En attendant la prochaine crise.

Si le Mengão monte sur le trône du Brasileirão, c’est parce que le Corinthians est enfin tombé ! L’on commençait à les croire à nouveaux invincibles ces mousquetaires. En déplacement à l’Independencia de Belo Horizonte pour affronter l’Atlético Mineiro, les hommes de Carille ont, comme souvent, laissé le contrôle du jeu à leur adversaire pour mieux procéder en contre-attaques et attaques placées. Une tactique perdante ce coup-ci, tant le Timão n’a pas vu le jour. Le Galo s’impose donc logiquement sur une réalisation en fin de partie de son fuoriclasse Roger Guedes, qui s’est également vu refuser un but en première période (1-0). Un décision arbitrale controversée, qui ajoute encore un peu plus d’eau au moulin des adeptes du fameux complot « Corinthians-faveurs des hommes au sifflet ».

Une théorie qui trouve de nombreux fans parmi les rangs palmeirenses, dont le club a de nouveau été victime d’une décision polémique face à Chapecoense. Alors que l’on s’acheminait vers un match nul fort logique au regard des quatre-vingt-dix minutes soporifiques écoulées jusque-là, le défenseur central de Palmeiras Antonio Carlos croyait donner la victoire aux siens d’une belle tête, sur un centre de l’incontournable Capitão Dudu. En vain, ce but sera donc refusé pour un hors-jeu inexistant. Injustice factuelle, soit, mais justice morale pour la Chape, tant les indiens du Paraná se sont montrés vaillants, son dernier rempart Jandrei en tête, impassable à l’Allianz Parque (0-0).

Si l’on peut assez facilement excuser Palmeiras pour sa méforme, après que Roger Machado a reconduit contre Chapecoense le onze héroïque vainqueur du grand Boca à la Bombonera, le Grêmio de Renato Gaucho a pour sa part, à nouveau joué petit bras, en alignant une équipe bis, voir ter, pour affronter Botafogo tout en préservant ses cadres pour les rencontres de Libertadores et de Copa do Brasil. Résultat : Une défaite amplement méritée pour le Tricolor de Porto Alegre, et une belle opération pour le Fogão (2-1). Si maintenant les gremistas lâchent carrément le Brasileirão dès la troisième journée... voilà qui ne serait pas sport, non, pas sport du tout.

Pour en finir avec les erreurs d’arbitrages de ce week-end qui, vous l’aurez compris, fut assez compliqué pour les Men in Black, évoquons le match nul entre Fluminense et São Paulo. Alors que le SPFC menait au Maracanã, d’un but d’Eder Militão, Sornoza voyait l’un de ses centres être intercepté dans la surface de manière irrégulière par la main d’Arboleda. Si cela nous fait un beau pléonasme, pour ce qui est du pénalty, on repassera. Les cariocas parviendront finalement à égaliser à une minute de la fin du temps réglementaire par Petros (1-1). Ces deux géants dans le doute auront, quoi qu’il en soit, livré une partition des plus correctes. L’on attend pas grand-chose de ces deux-là cette saison, si ce n’est de garder la tête haute, et c’est peut-être bien là que se trouve la clé de leur salut.

L’on passe rapidement sur les deux autres nuls et vierges, en plus du Palmeiras-Chapecoense, qui ont opposé l’Internacional aux réservistes de Cruzeiro, qui était donc « en mode Grêmio », ainsi que Bahía à l’Atlético Paranaense, sauvé par son portier Santos, littéralement arrosé comme un beau ficus tout au long de la partie par des avants bahianais pas réalistes pour un sous (0-0 et 0-0).

Enfin l’on termine par deux rencontres qui sentent bon le Z4. Á Curitiba, le Paraná Club continue son délicat retour parmi l’élite en s’inclinant une troisième fois de suite, face à un Sport Recife qui a donc bien réagi à la démission de Nelsinho Baptista et à l’arrivée de l’ancien coach d’Avaí, Claudinei Soares (1-2). Le petit oiseau bleu du Paraná garde son compteur à zéro, et Rogerio Micale pourrait d’ores et déjà faire ses valises en cas de nouveau revers contre Chapecoense lundi prochain. Tout va en revanche pour le mieux du côté du chouchou de Lucarne Opposée, notre lapinou adoré de l’América Mineiro. Les vert et blanc ont retrouvé la victoire après leur défaite pleine de panache la semaine passée face à Flamengo dans un Maracanã des grands soirs, en disposant sans trembler d’un Vitória de Salvador déjà sous pression (2-1). Mais on le sait pertinemment, les solteropolitanos attendront comme toujours les dernières journées pour se réveiller. Comme le dit si bien l’ami Jean : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point », un adage que devront garder en tête les Americanos. Parce que leur symbole c’est un lapin. Ha vous aviez compris ? Pardon, pardon, ça va...

Les buts

Résultats

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Classement

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Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée