Grêmio impressionne, Flamengo s’amuse, Palmeiras enchaîne : Les grosses écuries sont bien lancées dans ce Brasileirão 2018. Aujourd’hui c’est Peixe à Dorê sur Lucarne Opposée !

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C’est le coup de tonnerre de cette quatrième journée : Le Grêmio a littérallement désarêté, levé les filets, découpé en fines lamelles puis servi avec un peu de sauce soja et du gingembre vinaigré, un Santos complètement aux fraises. Après son début (très) poussif début 2018, le Tricolor de Porto Alegre est en train de monter en puissance et de recouvrer les talents qui en ont fait le vainqueur de la Libertadores 2017. Luan, toujours fidèle au poste, est redevenu une épée de Damoclès pour défenses trop laxistes, Maicon est enfin revenu au top niveau après une longue période éloigné du rectangle vert, mais surtout Arthur en a fini avec ses pépins physiques et est plus monstrueux que jamais. Récupération, orientation, projection, le goianiense de vingt-et-un piges a littéralement broyé le jeu de santistas qui n’ont jamais pu servir correctement leurs atouts offensifs. Appliqués, intelligents, efficaces, notamment depuis l’extérieur de la surface, une sage décision devant ce qui, en principe, devrait être l’une des meilleures défenses du pays, les hommes de Renato Gaucho semblent s’être retrouvés, et Santos en a payé le prix fort (5-1). Les prochains adversaires du Grêmio sont prévenus, d’ailleurs qui sont les prochains ? L’Internacional ! Le rival de toujours, le frère ennemi qui revient à peine de Série B et qui s’est déjà pris deux roustes dans le classico en estadual ? Ho mince...

Non mais vraiment : « Ho mince », car la dernière sortie du Colorado face au leader Flamengo n’a pas été des plus rassurantes, tant les gauchos se sont montrés fébriles. Il faut dire qu’en face, les Rubro-negros ont tous la flèche rouge de PES, à l’image des deux gamins Vinicius Junior et Lucas Paquetà, qui ont souillé le Mythe D’Alessandro devant un Maracanã à guichets fermés.

L’évènement de cet affrontement entre empourprés, c’est également le retour sur les prés de l’idole incas Paolo Guerrero, dont la suspension de la FIFA est pour le moment terminée, en attendant la suite des rebondissements car le pauvre bougre n’est pas encore sorti d’affaire, qui a remplacé Henrique Dourado à la 59e minute. Avec une passe décisive pour le deux à zéro d’Everton Ribeiro à la 87e, l’on peut dire que son come-back est réussi (2-0). Le Pérou likes that. Au classement Flamengo garde donc seul la première place, en ignorant ses détracteurs qui ne se privent pas de rappeler le calendrier de patachon du Mengão en ce début de saison : Vitória, América, Ceará, un Inter en mode promu, puis la Chape à venir, c’est vrai qu’il y a pire me direz-vous.

Deux points derrière les cariocas, nous retrouvons Palmeiras, chez qui l’on sent également que la grosse machine est en ordre de marche. Le déplacement à Curitiba sur le terrain de l’Atlético Paranaese de Fernando Diniz était pourtant relativement périlleux, au regard des belles performances du Furacão. Mais Roger Machado avait visiblement bien préparé cette rencontre, face à un opposant dont on sait que la philosophie offensive sera maintenue vaille que vaille. Ainsi le Verdão n’a finalement eu qu’à se montrer patient et intransigeant défensivement, le talent faisant le reste : Bruno Henrique avant la pause, Marcos Rocha à l’heure de jeu, puis le moustachu Willian cinq minutes avant la fin du temps réglementaire, emballé c’est pesé, la réduction du score de Pablo Felipe n’en fut que plus anecdotique (1-3). Exactement le genre de performance qu’o Porco devra reproduire lors de la prochaine journée, pour prendre sa revanche dans le Derby Paulista, contre un Corinthians, certes, empreint de doutes.

Toute chose est relative et la situation est cependant encore loin d’être préoccupante pour le Timão. Mais les faits sont têtus : le champion 2017 marque le pas depuis quelques semaines, quelle que soit la compétition abordée. La tâche était en plus de cela, loin d’être insurmontable, puisqu’il s’agissait de la réception à l’Itaquera du fort modeste promu Ceará, qui les a cueillis à froid dès la neuvième minute de jeu par un sublime cachou de Wescley.

Les Nordestinos aurait même pu faire le break avant qu’Henrique ne ramène les équipes à égalité en fin de première mi-temps. Sans repères dans un nouveau schéma de jeu avec un attaquant – rappelons que jusqu’alors les hommes de Carille jouaient en 4-4-0 – l’ancien du Botafogo 2017 Roger en l’occurrence, le Corinthians a ensuite été bien trop brouillon pour prétendre à la victoire (1-1). C’est maintenant que l’on verra si le collectif du Timão est capable de surmonter ce genre de turbulence.

Pour compléter ce G6, l’on retrouve deux profils différents. D’abords un Vasco de Gama complètement schizophrène : Vendredi, coups de feu et invasion de l’entrainement au São Januario pour protester contre les déculottés reçues en Libertadores (4-0 et 0-4, respectivement contre le Racing et Cruzeiro) ; samedi, démissions volontaires de membres de la direction, laissant le nouveau président Alexandre Campello totalement isolé ; et dimanche... victoire écrasante, quatre buts à un contre le pourtant séduisant América Mineiro (4-1). Précisons que le Gigante da Colina possède un match de retard, et que le trône du rival Flamengo n’est qu’à trois points. Vol au-dessus d’un nid de Carioca.

Et ensuite l’Atlético Mineiro qui, sans faire de bruit, retrouve un certain allant. Cette quatrième journée opposait o Galo à un São Paulo qui se cherche encore, soit, mais qui ne manque pas de ressources. C’est d’ailleurs le Tricolor qui ouvrira la marque par Everton à la 25e, avant que Roger Guedes et Ricardo Oliveira ne donnent l’avantage aux atléticanos. Il faudra finalement un éclair de génie de Cueva, qui servira Diego Souza d’une subtile louche par-dessus la défense mineira, pour que les São paulinos arrachent finalement le point du nul (2-2). Attention toutefois pour le club de Belo Horizonte, à ne pas devenir trop dépendant d’un Roger Guedes que l’on sait, certes talentueux, mais terriblement irrégulier.

Sinon ? Sinon Fluminense se replace en embuscade du G6, en triomphant du Vitória, qui s’enfonce pour sa part à l’avant dernière place (1-2) ; Cruzeiro continue de retrouver des couleurs, en sortant vainqueur de la réception potentiellement délicate de Botafogo (1-0) ; le Sport Recife engrange de précieux points dans la course au maintien contre Bahía, un adversaire direct qui plus outre et non des moindres (2-0) ; Enfin, le Paraná Club célèbre son premier point de la saison mais reste lanterne rouge, en ramenant le nul de Chapecó, où l’on est altruiste (troisième nul de rang) mais premier reléguable (1-1).

Les buts

Résultats

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Classement

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Simon Balacheff
Simon Balacheff
Médiateur culturel, travailleur humanitaire et bloggeur du ballon rond tourné vers l'Amérique Latine. Correspondant au Brésil pour Lucarne Opposée