Il aura fallu attendre la fin de la dernière mi-temps du Torneo Transición 2017 pour que le Chili se trouve un champion. En s’imposant 3-0 face à Huachipato, Colo-Colo a résisté aux attaques à distance d’Unión Española et de l’Universidad de Chile pour décrocher le 32e titre de son histoire. Mais la saison n’est pas encore tout à fait terminée.

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Colo-Colo, Unión Española ou Universidad de Chile ? Au coup d’envoi de la 15e et dernière journée du Transición 2017, trois équipes pouvaient encore être couronnées championnes et allaient donc se livrer à un duel à distance des plus intense. Pour le leader Colo-Colo, il fallait se rendre à l’Ester Roa de Concepción, le CAP de Talcahuano étant jugé incapable de gérer un possible titre des visiteurs par les dirigeants de Huachipato. Ils étaient donc plus de 27 000 à l’Ester Roa venus pour assister au duel entre Acereros et Albos alors qu’au même moment, les Hispanos de Palermo accueillaient Everton au Santa Laura et la U accueillait un Deportes Iquique en vacances au Nacional. Colo-Colo devait s’imposer ou espérer qu’aucun de ses deux rivaux ne s’impose également pour être sacré. Le décor était planté.

Alors les hommes de Guede ont immédiatement cherché à prendre le match à leur compte, mais la pression haute des Acereros pour bloquer les relances du Cacique fonctionnaient, Colo-Colo ne se créait pas de véritables situations dangereuses mise à part la chevauchée de Jaime Valdés qui terminait par une parade de l’excellent Carlos Lampe. Le plan de Huachipato passait à un rien de fonctionner lorsque, servi plein, axe, Javier Urzúa forçait Agustín Orión à sortir le plus bel arrêt du match, sa parade permettant d’envoyer le ballon sur son montant droit. Reste qu’à la pause, Colo-Colo et Huachipato étaient encore dos à dos. La chance du leader était qu’aucun de ses concurrents n’avait fait trembler les filets. Au Santa Laura, le match avait été surtout marqué par l’horrible blessure de Sebastián Leyton, cheville à angle droit, qui valait de longues minutes d’interruption suivies d’une évacuation par ambulance. Sur le terrain, Everton aurait pu bénéficier d’un penalty, s’en était sorti sans dégâts de quelques situations chaudes (une frappe d’Aránguiz qui tutoyait la lucarne opposée, quelques sauvetages de Lobos ou une tête non cadrée de Canales). Au Nacional, la U n’y arrivait pas plus face à Iquique au sein duquel le duo Torres – Dávila ajoutait quelques soucis aux conditions indigne d’une pelouse massacrée par les divers concerts et autres show organisés ces dernières semaines.

Il allait donc falloir attendre le second acte pour que tout ce petit monde se décide. Les premiers à agir allaient être les hommes de Martín Palermo. A l’heure de jeu, Jaime centrait de la droite, l’inévitable Gustavo Canales surgissait et trompait Lobos, à ce moment, les Hispanos revenaient à hauteur de Colo-Colo, on se dirigeait vers une finale pour le titre. D’autant qu’à l’Ester Roa, Colo-Colo dominait le second acte mais était freiné soit par les montants, soit par Lampe toujours impeccable. L’annonce du but des Hispanos poussait le Cacique à davantage de pression. Huachipato ne respirait plus, Benjamín Berríos gâchait une nouvelle occasion à la 67e minute, la tension montait d’un cran au fur et à mesure que le chronomètre défilait. Du côté du Nacional, la U jouait en supériorité numérique depuis près d’un bon quart d’heure mais butait désespérément sur Brayan Cortés, infranchissable sur sa ligne. C’est à ce moment que Pablo Aránguiz décidait de tuer le suspense au Santa Laura en doublant la mise pour Unión Española sur une merveille d’enchaînement crochet exter – frappe enroulée petit filet opposé. L’idée de la finale faisait davantage son chemin. Pas longtemps. 72e minute à Concepción, Berríos débordait côté droit, son centre était contré par les côtes de Baeza mais Julio Báscuñán voyait un mouvement du bras et accordait un penalty polémique à Colo-Colo. Le mal était fait, Jaime Valdés ouvrait le score, le titre se rapprochait, les hinchas des concurrents de rappeler alors que Colo-Colo a gagné huit de ses neuf derniers matchs arbitrés par Julio Báscuñán. Libérés, les Albos laissaient alors les Acereros monter sur le terrain pour mieux les contrer et lorsque Valdés servait Rivero pour le 2-0, la fête pouvait alors battre son plein. Qu’importait alors l’ouverture du score de la U au Nacional, Colo-Colo se dirigeait vers sa 32e étoile, définitivement scellée par le but de Nicolás Orellana.

Dix victoires, trois nuls, deux défaites, Colo-Colo décroche son 32e titre, Pablo Guede son tout premier. Sous pression toute la saison, devant trouver la formule permettant d’assembler deux créateurs Valdés – Valdivia à une machine à but Paredes, l’Argentin a changé à trois reprises de système mais a finalement trouvé le bon, celui qui lui aura permis de résister à toutes les tempêtes et surtout de prouver que ses idées de jeu, auxquelles il a toujours été fidèle, peuvent être synonyme de succès. Côté Hispanos, Sebastián Jaime devra rapidement sécher ses larmes car l’avenir proche du club se jouera encore du côté de Concepción. Vice-champion Unión Española se retrouve ainsi à devoir jouer un match aller retour face à Universidad de Concepción afin de déterminer qui accompagnera Santiago Wanderers, Colo-Colo et Universidad de Chile en Libertadores en 2018 (le perdant sera reversé en Sudamericana 2018).

Ce ne sera tout de même pas le dernier temps fort de l’année chilienne, l’autre concernera évidemment la lutte pour la survie. Ils étaient trois à se bagarrer pour éviter la dernière place de la table, celle qui serait synonyme de match de barrage. Pendant que le promu Curicó Unido assurait sa survie dans l’élite en s’imposant chez lui face à O’Higgins, les regards se tournaient vers La Cisterna pour le duel direct entre Palestino et Santiago Wanderers, destin joueur, le retour de Nicolás Córdova dans son ancienne maison. La tension était palpable, elle aura totalement pris le dessus sur le jeu. Les Árabes se seront créé les plus belles situations (et encore, mise à part une frappe sur la barre, rien de véritablement dangereux) alors que les Wanderers n’ont absolument rien tenté d’intéressant pouvant leur permettre d’envisager une victoire. Au final, les deux formations se sont quittées sur un résultat nul et vierge sans saveur qui permet à Palestino de conserver ses deux points d’avance sur le Decano et donc envoyer celui-ci jouer un barrage face à Unión La Calera. Les Wanderers se retrouvent désormais face à deux matchs qui leur faudra parfaitement négocier s’ils ne veulent pas devenir le premier club chilien de Primera B à disputer la Libertadores, le 6e dans l’histoire de l’épreuve.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.