Vainqueur en ouverture de la journée, l’Universidad de Chile profite de la première défaite de la Católica pour prendre les commandes du championnat. Mais derrière, si l’écart reste important, ils sont trois à s’accrocher et guetter le moindre relâchement.

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Pour le retour du championnat après les deux premières sorties d’un intéressante Roja version Rueda, le Chili avait droit à une ouverture en fanfare, le court déplacement de la U à La Florida pour y affronter un Audax Italiano quelque peu à la dérive. L’occasion était donc donnée aux hommes d’Hoyos de mettre la pression sur les autres universitaires de Santiago, la Católica qui avait au programme un délicat déplacement au Monumental en guise de septième sortie. Tout avait pourtant mal commencé pour le Chuncho qui se retrouvait sous pression et mené au score après un penalty (quelque peu généreux) transformé par Bryan Carrasco et ne parvenait pas à développer son football, bien bloqué par l’intense pressing des Itálicos. Mais la U ne désespérait pas et cherchait avant tout à imposer son jeu, simple et efficace, combinant souvent sur les côtés. Cela allait payer sur un mouvement d’école côté gauche qui permettait à Fabián Monzón de servir en retrait Isaac Díaz dont la reprise était ensuite redressée vers le but par Vilches au cœur d’une défense plus occuper à réclamer un hors-jeu inexistant qu’à faire son travail. Le plus dur était fait, la U allait prendre les devants en début de second acte sur un coup de canon de l’ancien lyonnais et niçois qui scotchait Nicolás Peric sur sa ligne. Fabián Monzón était de tous les bons coups, l’avantage au score permettait à la U de bénéficier de plus d’espaces sur les côtés. L’ancien de Boca allait s’illustrer une nouvelle fois peu après l’heure de jeu lorsqu’il s’échappait côté gauche et offrait à Isaac Díaz le but du break. De quoi être à l’abri ? Pas vraiment. Car la U se mettait toute seule en danger, Cornejo volait le ballon dans les pieds d’Echeverría et offrait à Carrasco le but du doublé. Suffisant pour offrir une fin de match à suspense, les deux équipes se rendant alors coup pour coup, la plus belle restant le poteau trouvé par Renato Tarifeño sur un face à face avec Herrera, insuffisant donc pour priver la U d’un sixième succès de rang, un succès qui mettait alors une énorme pression sur la Católica.

Privé de son coach, resté chez lui car suspendu, Colo-Colo entendait bien aussi mettre la pression sur les invincibles Cruzados de Beñat San José. Ses Colocolinos l’ont parfaitement réussi. Avec un Valdivia en rampe de lancement, Valdes et Baeza en perforateurs sur les ailes, un duo Rivero – Paredes parfaitement huilé, Colo-Colo a totalement dominé la rencontre au Monumental, se créant plusieurs situations franches de but, notamment par Rivero, une fois n’est pas coutume, bien maladroit. Le malheur pour les hommes de San José est que la défaite concédée, la première, est venue d’un penalty bien litigieux, Ampuero semblant surtout dévier le ballon de la poitrine (le joueur affirmera après match qu’après déviation de la poitrine, le ballon a heurté son poignet). L’autre malheur, c’est que les Cruzados ont eu quelques situations soit de faire la course en tête, soit de revenir dans la partie, à l’image de la barre trouvée par Buonanotte à 0-0. Mais au final, les Albos ont été bien plus conquérants, bien plus fluides et efficaces que les leaders du championnat et ont ainsi décroché un succès mérité – Juan Tagle, président de la Católica le reconnaîtra en fin de rencontre – qui leur permet de revenir à cinq points de la tête. De chez lui, Pablo Guede peut sourire, ses hommes lui permettent de garder son incroyable série lors des clásicos : depuis son arrivée sur le banc, l’Argentin a vu Colo-Colo remporter huit des dix clásicos face à la U ou à la Católica, pour deux nuls.

Colo-Colo n’est pas seul lancé à la poursuite des deux universitaires. À ses côtés, Huachipato qui profite d’une défense indigne du niveau d’une première division côté Everton pour s’imposer tranquillement au CAP avec notamment un septième but en autant de matchs du Panaméen Gabriel Torres. À ses côtés également, le convaincant O’Higgins qui n’a fait qu’une bouché d’un San Luis totalement dépassé et plus prompt à mettre des coups qu’à essayer de lutter footballistiquement parlant. La Celeste sauce Milito prend bien, le milieu à trois cœurs Matías Vera, Ramón Fernández, Nicolás Oroz est efficace et joueur, O’Higgins combine vite et bien et dispose d’une marge de progression qui peut en faire l’une des belles surprises de la saison, à la condition notamment de confirmer au Santa Laura lors de la prochaine journée face à une Unión Española à la dérive. Les hommes de Palermo se sont en effet inclinés face à La Calera et ont ainsi conclu une semaine de cauchemar marquée par des rumeurs de bagarre dans le vestiaire et une ambiance autour du club des plus néfaste. Reste un fait, incontestable pour sa part : avec une victoire en six matchs et une élimination dramatique en Sudamericana, l’avenir de l’Argentin est de plus en plus sombre. La fin de cycle n’a jamais été aussi proche.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.