Rendez-vous obligatoire du week-end, le 183e Superclásico a tenu toutes ses promesses. Disputé dans un Estadio Nacional en feu, le choc au sommet de la neuvième journée aura vu la U chuter, Colo-Colo rappeler qu’il reste vivant. Pendant ce temps, la Católica en profite.
Excitant, passionnant, bouillant, renversant, les adjectifs risquent vite de venir à manquer pour revenir sur ce 183e Superclásico de l’histoire entre une Universidad de Chile leader quasi invincible et un Colo-Colo dont beaucoup attendaient de célébrer les funérailles. Car au coup d’envoi, tout indiquait que la U allait pouvoir croquer son meilleur ennemi. Leader avec sept victoires de rang, auteure de bons résultats en Libertadores, la U était dans une dynamique plus que positive au contraire du Cacique qui, catastrophique en Libertadores, lâché en championnat, voyait planer sur lui les rumeurs de départ de son coach, Pablo Guede, rumeurs démenties quelques heures avant le match par le président sans que l’on sache s’il ne s’agissait pas là qu’une opération de communication pour calmer quelque peu les esprits.
Sur le terrain, les hommes d’Hoyos ont parfaitement débuté le match. Le 3-4-3 de la U cherchait à presser et asphyxier son adversaire, il y parvenait et provoquait une première erreur, signé Carlos Carmona, qui se faisait chiper le ballon par Matías Rodríguez qui servait alors Yeferson Soteldo dont la frappe à bout portant sortie par Agustín Orión profitait à Mauricio Pinilla. On jouait alors depuis cinq minutes, Pinigol faisait exploser le Nacional en scorant le but le plus rapide depuis quinze ans. On pensait alors que la U allait assommer son rival. Il n’en fut rien. Car finalement, ce but a fait bien plus de mal que de bien aux Azules. Ceux-ci laissaient le jeu à Colo-Colo qui s’installait alors dans le camp adverse, pensant les piéger en contre. Ç’aurait pu fonctionner, la percée de Reyes aurait pu finir par un golazo, mais finalement, ça n’a fait que relancer le Cacique. Valdivia à la baguette, Colo-Colo s’est alors installé, a commencé à se procurer quelques situations avant de revenir à la demi-heure, sur un but de l’inévitable Esteban Paredes qui mettait ainsi fin à cinquante-sept jours de disette et refroidissait le Nacional. Le match était tendu, Roberto Tobar avait déjà sorti cinq avertissements, quelques échanges muy caliente avaient été observés, notamment entre Pizarro et Valdivia. Déjà brûlant, le match allait gagner en intensité en seconde période.
Tout débuté par un poème, la percée du Tanque Paredes lancé par le Mago Valdivia, cette merveille de crochet sur Rafael Vaz et cette frappe enroulée qui terminait dans la lucarne opposée d’un Herrera qui avait compris qu’il venait d’encaisser un nouveau golazo du numéro 7 du Cacique. 199e but pour Paredes, le quatorzième lors d’un Superclásico, le match avait basculé.
Dix minutes plus tard, la U montrait alors qu’elle avait explosé. Jean Beausejour voyait rouge pour un coude envoyé au visage de Baeza, sa fureur, bien alimentée par Orión, se muait pratiquement en bagarre avec son propre coéquipier Mauricio Pinilla. Images d’une U alors perdue. En infériorité, les hommes d’Hoyos ne baissaient cependant pas les bras, parvenaient tout de même à se procurer quelques belles situations sur les buts d’Orión, Vilches trouvant par exemple la transversale sur corner, mais se pénalisaient eux-mêmes face à un Cacique patient qui attendait le bon moment pour frapper, Valdivia contrôlant tout au milieu. Le bon moment, c’était suite à l’exclusion de Lorenzo Reyes et Óscar Opazo. À dix contre neuf, les espaces s’ouvraient, Valdivia pouvait lancer Baeza qui s’amusait de la sortie d’Herrera et pliait l’affaire, le Superclásico allait encore être pour Colo-Colo. Les joueurs Albos pouvaient alors se ruer sur leur coach Pablo Guede. L’image était forte, l’Argentin reste invaincu en onze clásicos disputés face aux universités de Santiago, la U n’a plus gagné un Superclásico depuis cinq ans, elle n’est plus leader.
Car l’autre grand choc du week-end opposait O’Higgins, cinquième, à la Católica. Comme la U, les Cruzados n’ont pas mis bien longtemps avant d’ouvrir le score, un penalty d’Aued obtenu par Chapa Fuenzalida. Mais à la différence de la U, si les hommes de Beñat San José ont parfois souffert face aux Celestes de Milito, ils ont finalement tenu le choc sans concéder énormément d’occasions, même si la pression des Rancaguiños en deuxième période fut plus forte, et aurait pu (dû) déboucher sur une égalisation, Pablo Calandria se voyant par exemple refuser un but pour un hors-jeu plus que limite. Qu’importe, la Católica n’est probablement pas spectaculaire mais elle possède cette solidité collective qui lui permet de résister à tout et ainsi de récupérer seule la première place du tournoi. Le Clásico Universitario du 13 mai prochain s’annonce déjà excitant.
Derrière, le leader de la résistance se nomme Universidad de Concepción qui s’en va décrocher un cinquième succès consécutif en championnat (3-1 sur le terrain de La Calera) et pointe à quatre longueurs de la U, à sept donc du leader Universidad Católica, Huachipato étant freiné chez lui par Temuco. À noter le retour d’Unión Española qui s’impose face à Iquique et de Palestino qui fait chuter un Everton à la dérive totale. Pendant ce temps, Audax Italiano et son nouveau coach Juan Jose Ribera n’avancent toujours pas. Contraints au nul chez eux face à San Luis, les Itálicos sont toujours englués en queue de classement.
Les buts
Résultats

Classement




