Dix matchs, neuf victoires. Avec un tel bilan, la Católica assomme littéralement le tournoi chilien et profite également du fait que les autres géants s’offrent des crises dont eux seuls ont le secret pour s’échapper en tête.

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Qu’importe que l’adversaire s’adapte, pose des problèmes, semble enfin avoir trouvé comment la faire déjouer, la Católica reste inarrêtable. À San Carlos de Apoquindo, Audax Italiano et son nouvel entraîneur Juan José Rivera, en place depuis un tout petit match, a longtemps privé les Cruzados de Beñat San José du moindre espace, de la moindre possibilité de s’approcher des buts de Nico Peric (une seule occasion en première période pour les locaux quand les visiteurs passaient à un rien d’ouvrir le score sur une tête de Bosso). Les Itálicos ont parfaitement suivi le plan, ont semblé ainsi contraindre le leader à laisser des points sur le bord de sa route tant on pensait l’équation insolvable. Puis Audax Italiano s’est tiré une valle dans le pied. Son jeune coach l’avouera ensuite, le moment pour les joueurs de La Florida fait que dès qu’une chose peut mal tourner, elle tourne mal. Manuel Fernández s’est écharpé avec Aued sur un coup de pied arrêté, les deux hommes ont été avertis, incapables qu’ils étaient de se calmer. Puis, sur le contre qui s’en suivait, le numéro 3 d’Audax « se devait » de bloquer Henríquez qui filait droit vers le but de Peric, deuxième avertissement dans la minute et rouge aussi logique que stupide. Et là, tout changeait. Car les Cruzados allaient trouver quelques espaces qui leur avaient jusqu’ici tant manqué et surtout, Beñat San José allait montrer son inspiration en lançant sur le pré David Llanos, renard des surfaces capable d’exploiter la moindre miette. Elle arrivait à l’entrée des dix dernières minutes, sur un centre venu de la droite, Llanos trainait dans la surface, contrôlait et fusillait Peric, 1-0, rideau, la Católica signe un neuf sur dix qui lui permet de creuser l’écart sur ses poursuivants.

À commencer par la U, victime d’un naufrage sans précédent face à La Calera. Le calendrier chargé, les suspensions et la peur de se blesser sur le synthétique de l’Estadio Municipal Lucio Fariña Fernández de Quillota, tout cela avait forcé Ángel Guillermo Hoyos à modifier ses plans avant un déplacement coincé entre deux énormes rendez-vous de Libertadores. Mal lui en a pris. Car la U n’a pas failli, elle a totalement explosé en vol, à l’image du choc entre Lorenzetti et Saavedra d’entrée de match qui permettait à Retamal d’aller lancer le festival des locaux. Mauricio Pinilla, seul buteur côté U dira après le match qu’une des deux équipes n’est pas venue jouer à Quillota, désignant évidemment la sienne, La Calera s’est régalé des espaces béants offerts par les universitaires, Brian Fernández a régalé, la U est rentrée de Quillota avec six buts dans la musette. Six comme l’écart qui la sépare désormais d’une Católica prochain adversaire en fin de semaine. Le tout quelques jours après avoir joué une grande partie de son avenir en Libertadores au Brésil face à un Cruzeiro qui l’a tant fait souffrir la semaine passée.

Du côté du troisième géant, on aurait pu penser qu’une belle victoire lors du Superclásico aurait permis de ramener le calme en coulisses. Il n’en fut rien. Car entre-temps, les rumeurs de départ de Pablo Guede sont devenues officielles. L’arrivée à la tête de Blanco y Negro de Gabriel Ruiz Tagle a précipité le départ du coach argentin. C’est donc un Colo-Colo en quête d’un nouvel entraîneur qui s’est présenté au Monumental pour y affronter Temuco. Le Cacique peut cependant s’appuyer sur quelques certitudes, la principale, celle de compter dans ses rangs un joueur hors norme, Esteban Paredes. Le numéro 7 albo s’est offert un doublé (ou presque), a signé une nouvelle merveille, un délice d’enchaînement technique conclu par un lob pour signer son 200e but en Primera, le 134e avec Colo-Colo, et a donc permis aux siens de s’imposer 2-0 chez eux et ainsi recoller à la U.

Colo-Colo est toujours dans la roue de l’autre équipe du moment, la U de Conce qui s’est imposée chez elle devant un Everton à la dérive totale et pour lequel Pablo Vitamina Sánchez ne semble plus avoir la moindre solution. Concepción en est désormais à six victoires consécutives et n’est plus qu’à un point de la U. Pendant ce temps, alors qu’O’Higgins cale chez lui, sauvé sur le fil de la défaite face à Curicó Unido par une merveille de coup franc signé Ramon Fernández, Unión Española semble enfin lancé. Les Hispanos de Palermo s’imposent au Santa Laura face à Huachipato et reviennent dans la première moitié du tableau, à quatre points de Colo-Colo.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.