Alors que la Católica continue à enchainer les victoires, dans ses pas, l’Universidad de Concepción réussit à suivre le rythme fou en signant une historique série de succès. Le football est souvent une affaire de dynamique, au Chili plusqu’ailleurs.
Qui pourra arrêter les hommes de Francisco Bozán ? Au terme de la douzième journée la question commence à manquer de réponses. En déplacement à La Cisterna, l’Universidad de Concepción a montré qu’elle était totalement insubmersible. Pourtant, le Palestino de Germán Cavalieri y a cru et a fait ce qu’il fallait pour la pousser dans ses derniers retranchements. Après un premier acte fermé et uniquement marqué par l’interruption du jeu en raison d’un plaisantin venu au stade avec un sifflet – qui entrainera donc la suspension du match et un message dans les hauts parleurs du stade avisant qu’au prochain arrêt, le match sera purement et simplement arrêté – les émotions sont arrivées en seconde période. En grande partie car d’entrée de second acte, Enzo Guerrero a surgi au second poteau pour placer une tête parfaite sous la barre de Cristián Muñoz et permettre aux Árabes de prendre les commandes du match au tableau d’affichage. Mené au score, le Campanil est donc montré d’un cran sur le terrain et a pu compter sur son homme du moment, Jean Meneses. Le petit attaquant a d’abord ramené les siens au score d’une bonne frappe croisée du gauche. Il restait alors un quart d’heure, la partie gagnait encore en intensité. Elle allait gagner en tension lorsque dans la foulée, Roberto Gutiérrez était fauché par Cristián Muñoz sans que Carlos Ulloa, l’arbitre de la rencontre, ne siffle un penalty pourtant évident. L’énervement était palpable dans les rangs du Tino, il allait exploser définitivement en toute fin de partie lorsque Meneses lançait Santiago Garcia qui s’en allait tromper Darío Melo. On jouait alors la 92e minute, le Campanil, pourtant à dix contre onze après l’exclusion de Francisco Camargo arrachait un huitième succès consécutif en championnat.
Ce succès permet à la U de Conce de maintenir la pression sur la Católica. À San Carlos de Apoquindo, les hommes de Beñat San José, souvent critiqués pour leur contenu, ont livré une solide prestation pour se débarrasser d’un bon Huachipato. À l’image du mouvement collectif qui a conduit à l’ouverture du score en milieu de première période, emmené notamment par la nouvelle pépite du club, César Munder, joyau cubain de seulement 18 ans, qui offrait le but à Chapita Fuenzalida. Avec un Buonanotte replacé au cœur du jeu, les Cruzados ont ensuite parfaitement su exploiter les failles adverses, même si le duo Paraguez – Torres leur a causé bien des soucis, le Panaméen refroidissant même San Carlos de Apoquindo en égalisant en fin de premier acte. Mais le travail du technicien espagnol avec un groupe très jeune, fortement composé de purs produits de la maison, est impressionnant. La Católica est intelligente dans sa capacité à s’adapter à l’adversaire, dans sa capacité à savoir quand frapper. Un délice de passe de Reboledo, un amour de balle piquée par Buonanotte et les Cruzados reprenaient la tête en seconde période. David Llanos pouvait alors y aller de son but, le leader signe sa dixième victoire en douze journées, meilleure série depuis Santiago Morning en 1942. Sur un tournoi court, la Católica aura pu être sacrée dès ce dimanche lors du clásico universitario. Seul souci pour elle, on n’est plus sur un tournoi court.
Reste que ce clásico de dimanche s’annonce passionnant car malgré le fait qu’elle ne sait pas encore qui la dirigera et qu’Esteban Valencia poursuit l’intérim, la U de Chile semble avoir définitivement rebondi. En déplacement à Rancagua, la U a souvent souffert face à des Celestes de Milito qui ont souvent gâché quand ils ne sont pas tombés sur un excellent Fernando De Paul. Mais la U a laissé passer l’orage et petit à petit est revenue dans la partie en fin de premier acte. Seymour a réclamé un penalty, Isaac Díaz a raté un but dit immanquable, Matías Rodríguez a fini par faire trembler les filets et les hommes de Valencia rentraient aux vestiaires devant au score. Le scénario était identique en seconde période, O’Higgins a dominé de la tête et des épaules mais les Oroz, Fernández, Mazzola et autres Cereceda sont tous tombés sur De Paul ou sur Vaz, auteur de deux sauvetages sur la ligne. Si dans le jeu la U a encore du travail, dans l’état d’esprit, le groupe de Valencia est convaincant, il se rassure quelque peu en mettant fin à sa série noire. De bon augure avec le clásico.
Derrière, Colo-Colo s’en est encore remis à Esteban Paredes pour écarter un Everton toujours à la dérive et au sein duquel Pablo Sánchez semble sans solution, Antofagasta remporte le match au scénario fou de la semaine face à Temuco, La Calera continue de surfer sur son 6-1 en enchaînant les succès. Tout ce petit monde guette la moindre chute de la U pour lui voler sa place sur le podium. Attention aussi à Unión Española qui se replace également en atomisant San Luis, prouvant par la même que les soucis sont désormais derrière la bande à Palermo.