Dix-neuvième journée de Primera División où tout s’est joué à Sausalito. Alors que la U de Conce est tombée en ouverture, la Católica en a profité pour reprendre les commandes. Mais tout se resserre au sommet du football chilien.
Arrivé pour tenter de sauver Everton, Javier Torrente a connu ses premières joies en ouverture de la 19e journée du championnat. Certes les Viñamarinos ne sont pas encore redevenus la belle machine offensive et efficace qui avait réalisé une belle année 2017 (dixième du Clausura après avoir longtemps occupé la quatrième place, quatrième du Transición), mais la confiance semble enfin revenir comme l’illustre notamment la tentative lointaine de Camilo Rodríguez en première période, en même temps que la sérénité apportée par Christofer Toselli dans les buts. Dans un match avec finalement peu d’occasions, la lanterne rouge de la Primera División a donc renversé le leader Universidad de Concepción et a ouvert de la plus belle des manière la journée, promettant de l’animation dans les pas du Campanil.
Cela n’a pas manqué. Le lendemain, toujours à Sausalito, Universidad Católica et Unión La Calera s’affrontaient avec comme ambition pour le premier cité de retrouver son trône, pour le deuxième, de revenir à hauteur de la tête. En première période, les hommes de Beñat San José ont avant tout cherché à passer maître du ballon, se retrouvant menacés par les longs ballons cherchés par les locaux à destination de Barbieri et Abán. C’est grâce à Abán que la première émotion de la soirée allait intervenir lorsqu’il s’écroulait dans la surface devant Raimundo Rebolledo et voyait l’arbitre de la rencontre, Roberto Tobar, siffler un penalty finalement peu évident. Une décision qui passera mal auprès des joueurs et du staff cruzado, jusqu’au président José María Buljubasich qui, en conférence de presse a demandé une réunion avec les arbitres, rappelant les « préjudices » subis par sa Católica depuis le début du championnat et évoquant la perte de l’Apertura 2007 pour un point comme pour rappeler à quel point chaque détail, chaque décision risque de compter, encore plus cette saison. Carlos Discoteca Núñez ne se posait pas de question et ouvrait le score pour La Calera. Menés au score, les Cruzados ont alors appuyé en deuxième période, Aued et Lanaro ont retourné le match en milieu de second acte en six minutes, le plus dur semblait fait. Mais au-delà des polémiques, les détails qui comptent, ce sont aussi ces erreurs de marquages comme celle qui laissait Gonzalo Abán seul au deuxième poteau à la 89e et qui prive la Católica des trois points. Les Cruzados devront ainsi se contenter de récupérer leur fauteuil de leader pour un point et de laisser La Calera à quatre points.
Mais derrière, ça revient fort à l’image d’Antofagasta. Les Pumas s’en sont allés écraser un O’Higgins bien pâle à Rancagua et signent ainsi un troisième succès consécutif, leur meilleure série de la saison qu’ils avaient initiée lors du 4-0 face à la U qu’ils avaient alors plongé dans la crise. Cette crise n’est pas encore totalement résorbée mais il semble que Frank Kudelka a définitivement pris les commandes du Chuncho. La U laisse derrière elle les novelas comme celle de Mauricio Pinilla, Kudelka sort Jara du onze et forme un nouveau trident offensif Francisco Arancibia, Angelo Henríquez et Yeferson Soteldo. Ce trio a fait basculer la rencontre, profitant des largesses de la défense des Hispanos de Palermo et montrant aussi l’étendue de son talent. Soteldo a été de tous les bons coups, ne cessant de faire paniquer le couloir droit de Unión Española, Henríquez a réussi ses débuts en s’offrant un doublé de pur avant-centre, Arancibia a été le parfait pendant de Soteldo, provoquant même le penalty (inexistant) du break juste avant la pause. La U passe quatre buts à une Unión Española à la dérive et au sein de laquelle les jours de Martin Palermo semblent comptés, surtout après les déclarations d’après match dans lesquelles El Titán a vertement critiqué les décisions de ses dirigeants sur le marché des transferts, indiquant notamment qu’il n’avait « pas demandé » la venue de Luis Pavez, un profil dont il « n’avait pas besoin ». Les Hispanos restent sur cinq matchs sans victoire alors que côté U, cette victoire permet de rester au contact de son meilleur ennemi, Colo-Colo qui, au lendemain de sa belle victoire face au Corinthians s’est remis dans le bon sens, non sans se faire peur, face à San Luis avec un doublé de l’immortel Esteban Paredes qui n’est désormais plus qu’à huit buts de devenir le meilleur buteur de l’histoire du championnat chilien. Le tout à quinze jours du Superclásico.