Pas le temps de douter en Primera División. Tout juste tombée lors de la journée précédente, l’Universidad Católica avait l’occasion de rectifier le tir en accueillant son dauphin. Pour se rapprocher d’un titre qui lui tend les bras.
Mise en danger par une défaite concédée dans le Sud, l’Universidad Católica retrouvait son San Carlos de Apoquindo pour le premier des deux grands rendez-vous d’octobre, ceux qui seront décisif dans la course au titre. Le visiteur du soir, son dauphin Universidad de Concepción. L’objectif était donc de distancer un Campanil toujours aussi dangereux et ainsi se donner de l’air avant le Clásico universitario du week-end prochain. Pour cela, les Cruzados de Beñat San José ont appliqué ce qui fait leur succès et peut être résumé en un mot : équilibre. Dans un match assez fermé, le leader du championnat a fait plus que son adversaire, pressant et se montrant plus entreprenant, visant comme toujours à l’efficacité. Les meilleures situations étaient donc pour les locaux même si elles étaient souvent repoussées sans trop de difficultés par Cristián Muñoz. De leur côté les hommes de Francisco Bozán ne parvenaient que rarement à s’approcher des cages des Cruzados et lorsqu’ils y parvenaient, générant un véritable danger, ils butaient sur un énorme Matías Dituro auteur de deux parades exceptionnelles (une en première, une en seconde – sans doute l’une des parades de la saison sur la frappe enroulée de Figueroa). Entre temps, Andrés Vilches a mis fin à plus d’un an et demi de mutisme en reprenant une frappe de Buonanotte repoussée par le Tigre Muñoz. Ce sera le seul but du match, malgré d’autres situations pour des Cruzados supérieurs (et un poteau repoussant une tentative de Sebastián Sáez). Suffisant donc pour les hommes de San José afin de reprendre le large en tête du championnat et s’offrir un matelas avant le Clásico universitario du week-end prochain.
D’autant que derrière, alors que tout rêve s’est définitivement envolé pour La Calera tombée pour la cinquième fois consécutive en championnat, nouvelle victime d’un Huachipato que plus rien ne semble pouvoir arrêter (cinq victoires consécutives pour des Acereros désormais dans les places qualificatives pour la Sudamericana), Antofagasta a encore laissé des points en chemin, piégé chez lui par Audax. L’écart est désormais important, seul l’Universidad de Chile peut un temps entretenir l’espoir en cas de succès lors du prochain Clásico universitario. Au Nacional, les hommes de Kudelka s’en sont remis sur un grand Ángelo Henríquez qui s’est offert un doublé, pour écarter Everton et fondre sur le podium. La U n’est finalement plus qu’à deux points de la U de Conce, à sept de la Católica. Autant dire qu’une victoire le week-end prochain lors du Clásico et l’écart ne serait alors plus « que » de quatre points, soit mathématiquement la possibilité de s’accrocher encore à un rêve assez fou (il ne restera alors plus que trois journées).
Des rêves, Colo-Colo n’en a plus et cela commence à se voir. À Rancagua, le Cacique a livré une prestation plus qu’irrégulière et s’en tire avec un point qui le met clairement en danger ne serait-ce pour conserver une compétition continentale la saison prochaine. Le plus inquiétant pour les hinchas de l’Albo est le contenu proposé par les hommes de Tapia : peu de cohérence tactique, des occasions qui se résument souvent à des exploits individuels (souvent liés au talent de Valdés ou Valdivia) et surtout, à l’image des 25 dernières minutes, une équipe coupée en deux. Il reste désormais quatre matchs et la peur du vide devrait envahir quelques esprits car pendant que Huachipato est passé devant au classement, Colo-Colo doit essayer de s’accrocher à sa huitième place fortement menacée par Unión Española désormais revenu à égalité de point après son succès face à Temuco. Le Cacique n’a plus gagné depuis le fin août lors du Clásico face à la U (soit huit matchs toutes compétitions confondues) et se retrouve avec un programme délicat : les deux finalistes de la Copa Chile Audax Italiano et Palestino, puis deux équipes du top 8, Huachipato et la U de Conce.