À deux journées de la fin du championnat, l’impensable pourrait se produire. Au fond du gouffre il y a quelques semaines, l’Universidad de Chile pourrait bien venir coiffer tout le monde sur le fil et décrocher un titre totalement inespéré.

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Leader pendant vingt-quatre des vingt-huit journée de championnat, commandant la Primera División depuis la neuvième journée, avec un seul intermède, le temps de la seizième journée, l’Universidad Católica peut décrocher le titre ce week-end mais court aussi et surtout le risque de tout perdre sur le fil. La faute à quatre petits points pris sur douze possible lors des quatre dernière sorties, les Cruzados ne prenant qu’un point à Antofagasta. La faute aussi et surtout à l’incroyable série réalisée par l’Universidad de Chile. En déplacement à Quillota pour y affronter la lanterne rouge San Luis, la U n’a pas livré le match de l’année (surtout en première période) mais est allé arracher la victoire dans les ultimes secondes sur penalty, signant ainsi son cinquième succès de rang et donc revenant à deux points du leader. Conséquence, si la Católica peut être sacrée ce week-end en cas de succès couplé à une non victoire de la U, un résultat inverse pourrait tout faire basculer. Les Cruzados accueillent un O’Higgins à la lutte pour une place en Sudamericana pendant que la U reçoit un Iquique qui ne joue plus rien cette saison. Le risque est donc grand.

Ce sera l’un des points chauds du week-end avec la lutte pour les accessits et la course au maintien. En cas de succès ce week-end, les deux universités seront qualifiées pour la prochaine Copa Libertadores, elles pourraient être rejointe par celle de Concepción qui devrait réussir un meilleur résultat qu’Antofagasta pour cela (la U de Conce accueille San Luis, les Pumas reçoivent Unión Española). Là encore, la faveur des pronostics est pour le Campanil puisque le visiteurs d’Antofagasta, Unión Española joue une place en Sudamericana. Huitièmes à égalité de point avec Huachipato, à un point d’un Colo-Colo qui n’a jamais été aussi proche du vide -les Albos n’ont plus gagné le moindre match de championnat depuis le mois d’août, soit une série de sept matchs !-, les Hispanos peuvent encore y croire. Attention aussi à La Calera qui, bien que placée à la cinquième place, n’avance plus du tout depuis près de trois mois (sept défaites consécutives) et n’a finalement plus que trois points d’avance sur ce groupe. Ils sont ainsi cinq à lutter pour trois places et tout devrait se jouer jusqu’à la dernière minute de la dernière journée.

En queue de classement, la 29e journée de ce week-end pourrait sceller le sort de Temuco et de San Luis. En cas de défaite à Concepción, San Luis sera officiellement relégué, Temuco pourrait suivre s’il s’incline également et que pendant ce temps, Everton et Palestino se neutralisent. Un Palestino qui n’a plus qu’un dernier effort à faire pour clore une année qui restera dans l’histoire du club.

Palestino quarante ans plus tard

Quatre longues décennies d’attente pour enfin célébrer une joie immense. Après la victoire obtenue à La Florida en match aller de la finale de Copa Chile, Palestino accueillait Audax Italiano à La Cisterna pour un Clásico de colonias passionnant et passionné. Car le premier acte a été une course poursuite effrénée au cours de laquelle le Tino s’est attaché à se repaître des espaces laissés par les Itálicos avant que ces derniers, qui ont multiplié les situations, parviennent à revenir au score. Tout a commencé par une merveille d’ouverture de César Cortés pour Matías Campos López qui s’échappait et s’en allait fusiller Joaquín Muñoz d’entrée de partie. La suite, un Audax qui presse, emmené par un Sergio Santos de tous les bons coups, un Palestino qui attend, patiemment, l’heure de frapper. Elle arrive à la 38e minute, encore avec le duo Cortés – Campos López. Lancé par Luis Jiménez, le second s’échappait côté droit et centrait vers Roberto Gutiérrez qui offrait le but du 2-0 à César Cortés. On pensait alors l’affaire réglée. Mais Audax revenait en trois minutes, d’une frappe du gauche de Sergio Santos puis d’une frappe du droit d’Ignacio Jeraldino. 2-2 à la pause, tout était encore possible. C’est alors qu’el Mago Jiménez allait entrer en piste. Récupération dans son camp, percée dans l’axe et au bout d’une course de quatre-vingt mètres, une mine que Joaquín Muñoz ne pouvait stopper. On n’avait pas encore atteint l’heure de jeu, cette fois-ci l’affaire était pliée. Quarante ans après l’équipe de 78, celle dirigée par Caupolicán Peña et commandée par la légende Elías Figueroa, Palestino décroche un titre et surtout, se qualifie pour la prochaine Copa Libertadores. Ne reste désormais plus qu’à assurer le maintien.

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.