Il n’aura fallu attendre qu’une petite semaine pour que les Cruzados de Poyet reprennent leur fauteuil de leader. La faute à deux prétendants qui se sont neutralisés.

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Une semaine, il n’aura fallu qu’une semaine à la Católica pour retrouver son fauteuil de leader du championnat chilien. Pourtant, la UC version Poyet ne montre pas la supériorité que celles qui lui ont précédé montraient. Face à Curicó, les Cruzados se sont imposés et c’est bien la seule chose qu’ils retiendront tant les visiteurs ont dominé la rencontre. Les Torteros auraient pu(dû) ouvrir la marque d’entrée de partie, sur un contre éclair conclu par Byron Oyarzo mais refusé par le VAR et un révélateur extrêmement discutable. D’autant plus que quelques minutes plus tard, si le service d’Aued pour Buonanotte était aussi magnifique que la conclusion de petit argentin, la genèse de l’ouverture du score des Cruzados se faisait sur une récupération limite de Gonzalo Tapia. Mais si Curicó Unido méritait mieux, il payait surtout son manque de réalisme, l’une des qualités de cette Católica, Zampedri frappant de nouveau en fin de premier acte après une combinaison Fuenzalida-Buonanotte. De quoi donner de la tranquillité aux pensionnaires de San Carlos de Apoquindo ? Pas vraiment, car le deuxième acte a vu les visiteurs réduire rapidement l’écart et acculer des Cruzados qui s’en sont ensuite remis en Matías Dituro pour préserver leur courte victoire. Bien insuffisant donc dans le jeu pour convaincre, mais suffisant pour reprendre les commandes.

La Católica le doit aussi au fait que les deux leaders s’affrontaient ce week-end au Nicolás Chahúan et se sont parfaitement neutralisé, chaque équipe ayant sa mi-temps. Les Cementeros d’Unión La Calera ont ainsi dominé le premier acte, imposant une pression haute qui a rapidement permis de prendre les devants, mais n’ont pas réussi à se mettre à l’abri, avant que Pablo Sánchez réagisse et modifie ses plans. L’entrée de Manuel Fernández à la place de Roberto Cereceda a permis à Audax Italiano d’abord de rééquilibrer sa défense, puis, l’équilibre et la respiration retrouvée, de prendre le match en main. Les choix tactiques de l’entraîneur des Itálicos s’avéraient payants, Holgado et Álvarez entraient en piste, les visiteurs dominaient le deuxième acte, égalisant peu après l’heure de jeu. Mais personne n’a réussi à s’adjuger la victoire et La Calera comme Audax doivent donc céder la première place.

Mais l’événement que tout le monde attend, c’est bien évidemment le Superclásico prévu ce dimanche. Un Superclásico qui va voir s’affronter deux équipes sur une pente ascendante, ce qui est suffisamment rare ces derniers temps pour le noter. Côté Colo-Colo, si les coulisses sont très agitées avec l’élection d’Edmundo Valladares à la tête de Blanco y Negro, sur le terrain, le sourire est de retour en même temps que le niveau du Cacique de Quinteros s’améliore. En déplacement au Sausalito, Colo-Colo a quelque peu souffert sur chaque début de période, concédant même deux occasions franches, les deux seules d’un Everton finalement peu dangereux en dehors de celles-ci, mais s’est montré finalement supérieur à son adversaire, emmené notamment par le duo Bolados-Morales. Le duo Soto-Gil fonctionne parfaitement au milieu, apporte l’équilibre qui manquait à Colo-Colo qui peut ainsi piquer, Costa et Rodríguez notamment en profitant dans les couloirs. On s’éloigne ainsi petit à petit de la catastrophique année 2020 du côté de Colo-Colo, les Albos signant un deuxième succès en trois matchs qui leur permet de rester dans les pas des leaders.

Le succès est aussi de retour du côté de la U. Après deux matchs nuls sans relief qui mettent Dudamel en position délicate, après des membres de l’équipe pris dans leur indiscipline face aux règles sanitaires, le sourire est aussi revenu chez les universitaires. Là encore, les débuts de mi-temps ont été des plus compliqués face à un Unión Española qui n’a pas eu grand mal à annihiler toute volonté de créer du jeu en bloquant le circuit conduisant à Marcelo Cañete et s’est montré malchanceux à l’image de la machine à but Cristián Palacios qui a trouvé deux fois les montants, une frappe monumentale de près de quarante mètres et une volée dans la surface. Avec un Víctor Méndez toujours seul et un Patricio Rubio qui posait des problèmes à la U en décrochant comme le faisait Palacios, les visiteurs auraient mérité bien mieux. Ils se sont faits finalement piéger sur un coup de pied arrêté, parfaitement exploité par un Joaquín Larrivey fraichement entré, et sur un golazo de Cañete consécutif à un ballon bêtement rendu par Juan Pablo Gómez, passé de héros après son égalisation, à vilain à la suite de cette perte de balle. Cette victoire fait un bien fou à l’Universidad de Chile, qui se replace au général à deux longueurs de son rival du week-end prochain, et coule davantage une Unión Española candidate au titre désormais avant-dernier avec trois défaites de rang.

Ailleurs, signalons le match fou du week-end entre Huachipato et Ñublense, formidable chassé-croisé à huit but (5-3 au final pour les Acereros), le premier succès de Palestino dans le tournoi 2021 face au promu Melipilla et le très mauvais départ des Wanderers, qui enchaînent une troisième défaite en autant de sorties face à Cobresal et restent englués à la dernière place.

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.