Il y a un mois, le suspense était encore de mise en Primera División. Mais en cinq matchs disputés depuis, Colo-Colo a écrasé une concurrence qui peine à enchainer.
Douze points sur quinze. Avec un tel bilan, Colo-Colo n’a pas laissé grande place à la concurrence. Parmi ces quatre victoires en cinq matchs, la plus marquante reste bien évidemment celle acquise lors du superclásico de fin juillet. Après un premier acte plutôt bouillant et face à une U de Chile contrainte d’aligner de nombreux U21 dans son onze de départ, le Cacique a d’abord eu chaud. D’entrée de partie, la U bénéficiait d’un penalty pour une main d’Esteban Pavez mais Cristián Palacios manquait le cadre sur sa tentative. Les hommes de Diego López luttaient pourtant à armes égales durant le premier acte, contenant Colo-Colo et parvenant à menacer les lignes arrière. Mais l’efficacité faisait la différence. Juan Martín Lucero obtenait un penalty qu’il transformait en milieu de premier acte et passait à un Cristóbal Campos près de doubler la mise. La U n’était pas encore KO, elle réagissait par son envie à l’image du ballon gratté par Cristián Palacios à l’épaule sur Matías Zaldivia et son centre que Ronnie Fernández transformait en golazo. 1-1, le premier acte était équilibré, il se terminait sur un but annulé à Agustín Bouzat pour un hors-jeu d’Oroz sur l’action. L’avertissement n’était pas reçu par les universitaires qui allaient peu à peu perdre leur intensité et s’exposer. Les offensives du Cacique se multipliaient alors, s’abattant sur une défense azul totalement livrée à elle-même, l’écart allait se creuser : el Colo Gil à la suite d’une action tranquillement construite à quatre contre quatre dans la surface de la U puis de nouveau Lucero laissé seul à six mètres du but, Colo-Colo dominait un nouveau superclásico et continuait de creuser l’écart.
Car ensuite, deux autres succès, plus accrochés, ont permis aux hommes de Gustavo Quinteros de prendre neuf points d’avance sur leur poursuivant direct. De là à penser que tout est joué ? Pas sûr. Car l’équilibre reste précaire, l’élimination en Copa Chile face à Ñublense puis la défaite face à La Calera sont autant de signaux d’alerte alors qu’un choc se prépare face à Unión Española.
La « chance » de Colo-Colo vient surtout du fait que personne n’arrive à enchaîner derrière. Les Hispanos, qui étaient virtuellement à quatre points fin juillet, sont désormais à douze (avec toujours un match de retard), mais ne parviennent pas à se montrer régulier, que ce soit dans leurs performances sur le terrain, alternant jeu léché et jeu brouillon – à l’image du dernier clásico de colonias perdu face à Audax au terme d’un match qui a plus ressemblé à un combat qu’à une partie de football –, ils sont désormais cinquièmes et semblent surtout préoccupés par l’un des accessits continentaux. Devant, Curicó Unido alterne également bon et moins bon (deux victoires au cours des cinq derniers matchs), Ñublense et Palestino – où Gustavo Costas a pris les commandes de la sélection bolivienne mais devrait rester jusqu’à la fin du championnat à la tête du Tino – en faisant de même. Tous s’exposent désormais au retour de la seule équipe qui suit le rythme de Colo-Colo : Audax Italiano (quatre victoires et un nul).
Reste donc le cas des deux universités de Santiago. La situation la plus préoccupante – une fois encore – est bien évidemment celle de la U. Après la déroute lors du superclásico, les hommes de Diego López n’ont pris qu’un point sur neuf, face à Unión Española. Pire, ils ont de nouveau explosé lors d’un clásico : celui face à la Católica. Il faut dire que les Cruzados sauce Holan commence à avoir un sacré goût et ont sans doute livré leur meilleur match alors que la U retrouvait le Nacional. On peut évidemment insister sur le but du 2-0, conclusion de plus d’une minute de possession et de vingt-cinq passes et des joueurs azules courant après un ballon qu’ils n’ont jamais touché avant d’aller le chercher au fond des filets. Le score final, 3-0, a reflété l’écart entre un champion sortant pourtant dixième – mais finalement « qu’à » neuf points de la deuxième place – et un Chuncho qui doit encore vivre avec le spectre d’une relégation qui semble encore se rapprocher : la U ne compte désormais qu’un point d’avance sur La Serena, trois sur Coquimbo Unido. Son prochain adversaire…