Colombie – Finalización 2016 : guide du tournoi

A peine le temps de célébrer son sixième titre et Independiente Medellín doit déjà remettre sa couronne en jeu. Et les prétendants sont nombreux.

C’est reparti en Colombie avec le deuxième et dernier tournoi de la temporada (comprendre saison) 2016, celui qui va déterminer les derniers accessits continentaux et la relégation. Avant de nous lancer dans la présentation du tournoi, prenons le temps de rappeler le format d’une saison colombienne.

Le format

Comme dans de nombreux autres pays sud-américains, une temporada est divisée en deux temps, deux tournois : un tournoi d’ouverture, ou Apertura, et un tournoi de clôture, nommé Finalización. Chaque tournoi correspond à une phase aller (Apertura) et retour (Finalización) d’une saison classique en Europe. Le championnat comprenant 20 équipes, il y a donc 19 journées auxquelles vient s’ajouter un 20^e dit journée des clásicos. A l’issue de ces 20 journées, les huit premiers se qualifient pour les cuadrangulares, play-offs sauce colombienne. Après les quarts, les demies et la finale, le pays peut donc couronner son champion.

Chaque champion décroche une place en Libertadores, il y sera accompagné par la meilleure équipe au classement annuel (somme des deux tournois). Pour la Sudamericana, la Colombie dispose de quatre places : une pour le vainqueur de la Coupe, une pour le vainqueur de l’équivalent de notre Trophée des Champions opposant vainqueur de l’Apertura au vainqueur du Finalización (en Colombie, on appelle ce match la Superliga de Colombia) et deux pour les deux meilleures équipes du classement annuel (et qui ne sont ni championnes, ni déjà qualifiées en Libertadores). Concernant la relégation, on joue l’affaire comme dans bien d’autres pays sudams, en prenant la moyenne de points décrochés lors des 3 saisons précédentes, la petite subtilité étant que les équipes promues lors de la saison en cours, se voient attribués les points acquis par le premier non relégué lors des deux saisons précédentes. Au terme de la temporada, les deux derniers sont relégués.

La chasse au puissant

Une fois les clés en main pour bien suivre une saison colombienne, quelles seront les forces en présence pour ce dernier tournoi de l’année ? Entre les géants, les valeurs sûres et les traditionnels invités surprise, elles seront nombreuses. Premier candidat au titre, le champion sortant Independiente Medellín mise sur la stabilité, chose suffisamment rare en Amérique du Sud pour être soulignée. Leonel Álvarez procède à quelques petites retouches et récupère notamment l’excellent Carlos Ibargüen passé brièvement par Santa Fe, prêté par Tigres à qui il appartient. Même stabilité chez le dernier finaliste Junior qui devra tout de même faire sans Guillermo Celis, parti exporter son talent à Benfica mais qui rapatrie Sebastián Hernández après trois saisons passées en Europe.

Les grands mouvements sont donc à trouver du côté des autres grands et habituels prétendants au titre. Alors que du côté de l’Atlético Nacional, on profite d’une fin de Libertadores pour savourer les derniers instants au club de l’excellent Alexander Mejía ou de la pépite Davinson Sánchez, Victor Ibarbo et Jonathan Copete déjà partis, les nouveaux venus ont déjà pris place. On suivra ainsi avec attention Jhon Mosquera qui va enfin évoluer au pays après avoir fait ses 10 premières années de carrière en Europe et surtout la sensation Miguel Borja, auteur d’un tournoi de fou avec Cortuluá. Une fois la Libertadores terminée, les Verdolagas devraient se concentrer sur le championnat et redevenir dangereux, ils seront évidemment l’un des principaux candidats au titre.

Du côté d’Independiente Santa Fe, un cycle s’est terminé sur une énorme vague de départs, Yerry Mina et Luis Manuel Seijas partis au Brésil, deux des piliers des dernières saisons, symbolisant cette fin de cycle. Alexis García se retrouve avec un groupe à reconstruire. On suivra avec attention les anciens « français » Juan Falcón et Joao Rodriguez mais les questions demeurent encore trop importantes pour faire des Cardenales des favoris pour le titre. Alors on se tournera du côté du Deportivo Cali de Mario Yepes. Les Verdes avaient prévus de perdre Santos Borré et Casiera, venus rejoindre l’Europe, auront du mal à retenir la pépite Harold Preciado, mais leur recrutement est dense : Camilo Vargas dans les buts, Aquivaldo Mosquera et Jeison Angulo en défense, Ronnie Fernández devant et surtout Abel Aguilar venu encadrer les jeunes du centre, le groupe de Yepes a tout du parfait prétendant au titre.

Quelle place pour les autres ? Celle des « surprises ». Il faudra ainsi faire attention au Millonarios de Ruben Israel et son joli recrutement (Harrison Henao, la fusée Dairon Asprilla, la machine à buts Ayron del Valle, auteur d’une année de tous les records à l’étage inférieur avec América Cali et l’excellent Enzo Gutiérrez) qui a tout de l’outsider que personne ne voit venir. On s’intéressera aussi au parcours de l’ancien marseillais Javier Torrente, toujours à la tête d’Once Caldas et aux deux belles surprises de l’Apertura, Cortuluá et Rionegro Águilas.

Première journée 

Difficile de tirer des enseignements après seulement 90 minutes de disputées. Reinaldo Rueda envoie l’équipe bis de son Atlético Nacional et ramène un point de son déplacement à Barrancabermeja face à l’Alianza Petrolera, Santa Fe arrache sa première victoire en toute fin de rencontre face à Boyacá Chicó alors qu’Once Caldas réussit la belle opération en s’imposant à Pasto. Le champion sortant et son dauphin joueront cette journée en septembre prochain et s’affronteront ce week-end pour ouvrir leur tournoi.

Résultats

Classement

_{Photos : RAUL ARBOLEDA/AFP/Getty Images}

Nicolas Cougot

Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.