Le Clásico paisa était le match au sommet de cette dix-septième journée de la Liga Aguila II. Il a tenu toutes ses promesses, au moins en terme de suspense.

292e Clásico paisa (119 victoires du Nacional, 91 matches nuls et 81 victoires du DIM) dans un Atanasio Girardot majoritairement rouge, comme le DIM reçoit. Les joueurs de Leonel Alvarez avaient besoin d'une victoire pour éviter de se faire peur sur les dernières journées, l'ancien sélectionneur de la Colombie a donc aligné son équipe type, malgré le ¼ de finale retour de la Copa Sudamericana au Paraguay mardi. Moins dans l'urgence, Reinaldo Rueda a fait tourner, en vue de son ¼ retour aussi, face à Coritiba à la maison, seul le capitaine Alexis Henriquez est titulaire. Voilà pour le contexte, le tout joué dans une ambiance évidemment très chaude. Trop certainement puisque à la 21e minute le match a dû être arrêté pendant quelques minutes après qu'un projectile ait touché l'arbitre assistant. Et le match dans tout ça me dirait vous. Si la première période a été équilibrée, et finalement assez pauvre en occasion, les champions de la Liga Aguila I se sont montrés très efficaces. Peu après la demi-heure de jeu, sur une merveille de centre de Peidrahita (excellent latéral droit si ça intéresse des clubs), Caceido s'est jeté pour ouvrir le score d'une belle tête plongeante. Ce qui a presque fait oublier son incroyable raté en début de match. Seul face au but vide, à l'entrée de la surface, il a trouvé le moyen de viser l'oiseau (pas celui de Botero mais celui qui passait au-dessus du stade). Certainement vexés d'être menés au score los Verdalogas ont accéléré en deuxième période, avec un homme qui est sorti de sa boîte, Ezequiel Rescaldani. Transparent lors du premier acte, l'attaquant argentin a tout d'abord égalisé sur pénalty, laissant éclater une joie démonstrative, avant d'offrir une superbe passe décisive à Juan Pablo Nieto. Même avec son équipe type, le DIM n'a jamais semblé en mesure de trouver la solution pour inquiéter le vainqueur de la Libertadores. Alors qu'on se dirigeait vers une victoire méritée du leader de cette Liga Aguila II, un cadeau est arrivé du ciel. À l'entrée du temps additionnel, Dayron Mosquera a concédé un pénalty suite à une faute inutile à l'angle de la surface. Pénalty transformé par le capitaine Christian Marrugo (passé par le Nacional entre 2003 et 2006). Ce point offert aux Poderosos de la montaña ne doit pas masquer leurs lacunes actuelles. Le DIM s'est montré très décevant face à son voisin, pourtant venu avec une équipe remaniée. Depuis plusieurs semaines, cette équipe affiche un niveau bien inférieur à ce qu'elle avait montré lors du tournoi d'ouverture. La perte de Daniel Torres (parti à Alavés en Espagne), pierre angulaire de son milieu (et de la sélection quand il est à 100%) est évidemment une des explications, mais ça n'est pas la seule. Côté Nacional, les voyants sont au vert, et l'entraineur Reinaldo Rueda a reconnu que son équipe avait livré « une partie footballistiquement complète et bien disputée. J'ai mieux aimé la première période. Ça faisait un moment qu'on n'avait pas aussi bien joué. » Avec ses remplaçants, il peut effectivement se montrer satisfait d'avoir contrôlé un match qui n'aurait pas dûlui échapper.

Dans le reste de la journée, on attendait surtout la journée de dimanche avec deux gros matches presque en simultané, Sante Fe qui recevait Tolima au Techo et l'affrontement entre les deux surprises de cette Liga Aguila II, Envigado et Bucaramanga. L'Atletico Bucaramanga a trouvé les ressources pour jouer malgré le décès de son président dans la semaine des suites de complications après une transplantation rénale. Les Santandereanos pourront avoir des regrets au vu de la prestation fournie face à aux Antioqueños, notamment lors de la deuxième période. Sans un très bon Breiner Castillo, qui s'est bien envolé sur la frappe de John Pérez, et sans le poteau qui a renvoyé la tête de Dario Rodriguez, ils auraient pris les trois points. Au classement ces deux équipes restent dans le coup pour une place dans les 8 puisque Envigado reste quatrième et Bucaramanga suit juste derrière avec un point de moins.

Santa Fe aussi peut avoir des regrets puisqu'il a laissé filer une victoire qui lui tendait les bras. Dans un match plaisant entre les deux meilleures défenses, los Cardenales ont ouvert le score grâce à une frappe de l'excellent Jonathan Gomez. Frappe sur laquelle le gardien de Tolima a eu les mains en mousse. Mais les Rojos n'ont pas réussi la passe de cinq. Après quatre matches sans concéder de but (une première depuis 2008), ils ont cédé sur une belle action collective, conclue par Aquino. Avec ce nul Tolima reste à hauteur du Nacional mais occupe la deuxième place à cause d'une moins bonne différence de but. Les Bogotanos eux se font peur car même s'ils sont sixièmes, ils n'ont que deux points d'avance sur le neuvième, Rionegro Aguilas.

L'autre gros club de la capitale, Millonarios, s'est fait peur sur le terrain (bien pourri, sérieux j'ai vu des pelouses en meilleur état en 5e division de district) d'un mal classé, Cortuluá. Il ne fallait (vraiment) pas arriver en retard au stade du 12 octobre. 22 secondes de jeu, perte de balle devant sa surface de Rojas, aubaine pour Buitrago, enroulé du gauche qui lobe Vikonis. Mais si los Azules sont revenus rapidement dans la partie avec un cachou sous la barre d'Ayron del Valle, ils ont clairement donné le bâton pour se faire battre (ou ils ont donné la papaye pour reprendre une expression locale). Entre ballons bêtement perdus dans une zone dangereuse ou cadeau de Vikonis qui a concédé un coup-franc indirect dans sa surface, c'est un petit miracle que Millos ne soit pas rentré au vestiaire avec un but de retard. Et si del Valle s'est offert un doublé, l'apathie défensive de ses coéquipiers a permis à Cortuluáde revenir dans le match. C'est avec une contre-attaque éclair que les joueurs de Diego Cocca ont réussi leur braquage, Andrés Escobar (un homonyme, il n'a pas ressuscité) a parfaitement servi Maximiliano Núñez, homme du match avec un but et une passe décisive, pour le troisième but. Au classement Millonarios se place à la huitième place (un match de moins).

Une place dans les 8 est toujours d'actualité pour le Deportivo Cali. Les joueurs de Mario Yepes recevaient Junior, l'équipe touriste de cette fin de saison. Sans trembler ils se sont imposés 2-0 grâce à des buts de Mera, de la tête sur corner, et de Lloreda dans le temps additionnel de la deuxième période. Ce succès leur permet de revenir à deux point du DIM, septième. Pour finir, on connaît la première équipe qui a validé son billet pour redescendre, c'est Fortaleza. La défaite 1-0 à Tunja face à Patriotas a été fatale pour l'équipe de Bogota. Heureusement son CM semble prendre ça avec le sourire 

 

Résultats

Classement

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée