Week end particulier en Colombie puisque c'était la journée des Clásicos. Trois affiches étaient particulièrement scrutées, le Clásico paisa, le Clásico rolo et le Clásico caleño, le premier depuis cinq ans. Trois Clásicos, trois belles ambiances.
Alors qu'on arrive, pour certains, à la moitié de la phase régulière, la Dimayor, l'entité suprême du football colombien avait décidé de placer cette journée particulière. L'idée offrir des Clásicos, entre des clubs de la même ville ou de la ville la plus proche. Les trois Clásicos les plus scrutés concernaient évidemment les trois plus grandes villes du pays.
Pour commencer on prend la direction de Medellin. Clásico important entre deux équipes battues en milieu de semaine pour leur entrée en Libertadores. L'Atlético Nacional a perdu 2-1 en Équateur, face à Barcelona et le DIM a pris l'eau à la maison contre River Plate. Dans un Atanasio Girardot évidemment plein, il n'y a pas eu de round d'observation. C'est parti très vite et de quelle manière. En moins de cinq minutes le Nacional menait déjà 2-0. Le premier but est un chef d'œuvre collectif. Après une minute trente de possession où le DIM n'a pas vu le ballon, une passe géniale de Macnelly Torres, appelé en sélection par Pekerman, a trouvé Luis Carlos Ruiz qui a taclé pour tromper David González. Superbe action malheureusement entachée d'un hors-jeu. Si le premier but est collectif, le deuxième est lui plus individuel. À un peu plus de vingt mètres ce même Luis Carlos Ruiz a envoyé une mine qui a surpris le portier international. Les deux premiers buts de la saison pour l'attaquant passé par la Chine et le Brésil notamment. Histoire de lancer un peu plus ce Clásico, Juan Fernando Quintero a réduit le score sur coup-franc. Très tendus, à l'image de leur entraineur expulsé au début de la deuxième période, les joueurs du DIM n'ont jamais pu refaire leur retard malgré plusieurs occasions nettes. Dont un pénalty manqué par le capitaine Christian Marrugo qui s'est fracassé sur la transversale. Dans le temps additionnel, Dayro Moreno a corsé l'addition sur pénalty. Match cauchemardesque pour el Poderoso de la Montaña qui a aussi perdu Juan Fernando Quintero sur blessure après vingt minutes. Côté Nacional un homme a survolé ce match, Macnelly Torres. « Mac 10 » était en forme internationale et a régalé le stade. Distribution de caviar, disponibilité pour ses coéquipiers, il a rayonné sur le match et a aussi montré une belle entente avec Matheus Uribe, replacé cette saison dans une position d'ailier droit qui lui réussit bien. Los Verdolagas ont donc bien terminé cette semaine où la meilleure nouvelle a été le retour de convalescence de son entraineur Reinaldo Rueda. Cette victoire lui permet également de rester la seule équipe invaincue et de revenir à deux points de leur adversaire du soir, avec deux matches en moins.
À Bogota, le Clásico entre Millonarios et Santa Fe est lui aussi parti vite, très vite. La faute notamment à la défense de Santa Fe totalement à la rue. Après un peu plus de trois minutes, elle a mal renvoyé un ballon et elle a laissé Andrés Cadavid armer sa frappe à vingt-cinq mètres. Puis Roa a complètement craqué, il a manqué son ciseau pour se dégager. Le ballon est arrivé directement dans les pieds d'Ayron del Valle qui n'en demandait pas tant. Deux buts de retard après moins d'un quart d'heure, c'était trop pour un Santa Fe qui n'est jamais entré dans son match. Ils ont même complètement baissé les bras dès la reprise après une belle frappe croisée de Deiver Machado. Méconnaissables, les joueurs de Costas continuent à afficher un niveau de jeu inquiétant, symbolisé par cette première défaite de la saison et à peine masqué par la victoire en Libertadores, la première d'un club colombien cette saison. Une des explications, c'est que pour le moment les deux joueurs clés de la saison passée, Jonatan Gómez et Anderson Plata, ne sont que l'ombre d'eux-mêmes. Une réaction est urgente et dès samedi pour un nouveau Clásico, match en retard de la deuxième journée. De son côté Millos donne vraiment l'impression de jouer à Docteur Jekyll et mister Hyde. Baladés à l'extérieur et maîtres au Campin. C'est même son deuxième carton consécutif à la maison après le 3-0 passé à l'América la semaine dernière. Si cette équipe arrive à se montrer aussi séduisante en voyage, elle pourrait s'immiscer dans la course au titre. Russo commence petit à petit à imposer sa patte. Si sur le plan sportif il n'y a pas de gros nuages à l'horizon, une mauvaise nouvelle vient de la partie financière. Selon la très sérieuse revue Semana, le club aurait perdu 6,7 milliards de pesos en 2016. Il y a donc urgence dans les caisses du club qui doit trouver des fonds à hauteur de 23 millards de pesos. Toujours selon Semana, la présidence d'Enrique Camacho est pointée du doigt et il pourrait sauter dans les prochains jours. C'est la deuxième fois dans l'histoire que le club azul se retrouve dans une situation financière si difficile. La première fois, dans les années 90, le club avait été sauvé par ses supporters. À suivre…
Enfin la plus belle ambiance du week-end était du côté de Cali. Après plusieurs années d'absence, le Clásico caleño était de retour. Dans un Palmaseca bouillant, ce sont los Diablos Rojos qui se sont montrés les plus dangereux, notamment par Cristian Martínez Borja qui a frappé trois fois dans les cinq premières minutes. Parti sur un rythme élevé, le match s'est peu à peu essoufflé, avant de tomber même dans l'ennui entre la demi-heure de jeu et l'heure de jeu. L'entrée de deux hommes a changé le cours du match, Ernesto Tecla Farías. Le capitaine de l'América a apporté un point d'appui indispensable à los escarlatas. Côté Depor, c'est Nicolás Benedetti qui a tout changé. Logiquement l'América a ouvert grâce à une remise en retrait de Farías qui a permis à Steven Lucumí de casser la cage de Camilo Vargas à un quart d'heure de la fin. Vraiment à la peine, le Deportivo Cali a offert une fin de match à émotion à ses supporters. Quatre minutes après l'ouverture du score, Germán Mera a remis les deux équipes à égalité suite à corner de Nicolás Benedetti. Sur l'action à noter le dégagement vraiment pas clair de Jonny Mosquera qui a envoyé le ballon dans son but au lieu de le dégager. Quasiment dans la foulée, après un cafouillage suite à un corner, Nicolás Benedetti a fait exploser le stade, offrant au passage la première victoire à Héctor Cárdenas depuis son retour sur le banc. La défaite semble sévère pour l'América qui a fait ce qui fallait faire pendant quatre-vingt minutes avant de craquer. Le Deportivo Cali est toujours un mystère. Avec des joueurs comme Andrés Roa, Nicolás Benedetti ou même Jefferson Duque, cette équipe devrait produire un des footballs les plus attractifs du pays. S'il est encore bien trop tôt pour voir les effets du changement d'entraineur, cette équipe nous laisse pourtant systématiquement sur notre faim et se montre surtout dangereuse sur coups de pied arrêtés.
Dans le reste de la journée, dans le Clásico santandereano, Bucaramanga a disposé facilement de l'Alianza Petrolera. Cette semaine, Buca a surtout perdu son attaquant Darío Rodríguez pour toute la saison. L'attaquant s'est blessé en Copa Águila et souffre d'une rupture du ligament croisé antérieur, d'une entorse du ligament latéral et d'une lésion au ménisque du genou gauche. Dans le Clásico de la banlieue de Medellin, Envigado a pris le dessus en déplacement face à Rionegro qui continue de faire peine dans ce championnat. Pourtant les joueurs d'Otero avaient ouvert le score en première période mais ils ont craqué deux fois après dans la dernière demi-heure. Dans un match important pour le maintien, Jaguares a battu Tigres. Dans le match des félins, les tigres avaient frappé les premiers mais les jaguars sont revenus dans le match avec notamment un golazo de Juan José Mezú avant de faire la différence à l'heure de jeu.
Pour voir le match pourri de la journée il fallait être au Techo où La Equidad recevait Patriotas. 0-0 circulez messieurs dames, il n'y a rien à voir. Encore malade, Tolima s'est donné un peu d'air ce week-end. L'équipe « vinotinto » a facilement dominé une équipe de Huila qui risque de trouver cette saison un peu longue. En ouverture de cette journée de Clásico, le Deportivo Pasto a perdu deux points précieux face à Cortuluá. Malgré un doublé de Santiago Tréllez, les hommes de Flabio Torres n'ont pu s'imposer. La faute à Eduar Caceido qui est venu placer sans tête dans le temps additionnel de la deuxième période. Enfin dans ce match entre deux équipes très éloignées géographiquement, Junior a enfin décroché une victoire dans ce championnat. De retour dans son stade de Barranquilla, qui verra la Colombie affronter la Bolivie jeudi, l'équipe « tiburon » a fait exploser Once Caldas. Avec un Jarlan Barrera de mieux en mieux, sa domination a été totale sur le match, même s'il a fallu attendre la deuxième période pour voir des buts. Au final une victoire nette 3-0 qui donne de l'air à tout le monde.
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Classement



