Pendant que tout le pays retient son souffle avant le match décisif de la sélection nationale à Quito ce mardi, Santa Fe et Millonarios s'affrontaient pour la deuxième fois en une semaine au stadio Nemesio Camacho “El Campín", à l'occasion d'un match en retard comptant pour la deuxième journée du championnat.

"Ce n'est pas de la routine, c'est de l'amour". Le message affiché entre le virage Sud et la tribune orientale balaye toute idée de trop plein et traduit au contraire l'attente des hinchas de Santa Fe, avides de revanche, une semaine après la défaite de leur équipe sur le score de 3-0. Malgré les appels du speaker en faveur d'un "classique de la paix et de la tolérance", les toutes premières minutes de jeu d'un match disputé sous une pluie battante, sont marquées par tout ce qui fait le sel d'un Clásico : engagement, tacles à retardement et ambiance électrique. Critiqués pour leur apathie lors de leur défaite dimanche dernier, les joueurs de Santa Fe se montrent particulièrement alertes. En choisissant de troquer son habituel 3-5-2 pour une défense à quatre (Héctor Urrego et le revenant José David Moya en défense centrale, Juan Daniel Roa à droite, Dairon Mosquera à gauche), Gustavo Costas a prouvé une nouvelle fois qu'il faisait partie des adeptes de la doctrine des circonstances plutôt que de celle des à priori.

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Dans ce nouveau schéma, l'équipe cardinale a su contenir plus efficacement les montées des latéraux azules. Pourtant, le match avait bien mal commencé pour l'équipe de Santa Fe qui concédait l'ouverture du score dès la 8ème minute. Suite à un coup de pied arrêté côté gauche, c'est Andrés Felipe Cadavid, le capitaine masqué qui venait donner l'avantage à "Millo" en prenant facilement le dessus sur José Moya. Après avoir mis fin il y a moins d'une semaine à la série de 22 matchs sans défaite de Santa Fe et aux 777 minutes d'invincibilité de son gardien de but Leandro Castellano, los ambajadores trouvaient de nouveau la faille grâce à leur capitaine. Poussé à la faute, l'arrière droit de Santa Fe Andres Roa, déjà auteur d'un match catastrophique le week-end dernier, apparaissait comme le symbole d'une équipe cardinale en plein doute. Cependant, loin de céder à l'abattement, les joueurs de Gustavo Costas réagissaient de la meilleure des manières en monopolisant le ballon. Sur la défensive, les joueurs de "Millo" multipliaient les fautes et finissaient par céder à la 30ème minute. Globalement décevant depuis le début de la saison, Jonathan Gómez sonnait la révolte de Santa Fe en venant crucifier Ramiro Sánchez à l'issue d'un une-deux magnifique avec Denis Stracqualursi. Grace à son duo argentin, Santa Fe revenait logiquement au score. En face, les joueurs de Miguel Ángel Russo pouvaient toutefois regretter de ne pas avoir su profiter de leurs occasions de faire le break par Andres Cadavid suite à un nouveau coup de pied arrêté (20e) et par Ayron del Valle, lors d'un face à face avec Castellanos mal négocié (28e). Piqué au vif par l'égalisation de Leones, les coéquipiers d'Andres Cadavid se montraient les plus dangereux dans le dernier quart d'heure de la première mi-temps. Alors que Machado et Quiñones faisaient étalage de leur talent sur le côté gauche, Ayron del Valle se montrait à nouveau peu inspiré en ratant le cadre sur un corner mal dégagé par la défense de Santa Fe (41e).

Après une première mi-temps haletante, le deuxième acte reprenait sut un rythme moins élevé. Alors qu'Andrès Cadavid, cédait sa place à Anier Figueroa dès la 50ème minute, les deux équipes peinaient à se montrer dangereuse. Après avoir été proche de concéder un pénalty par Urrego (56e), Santa Fe se procurait sa première grosse occasion par l'intermédiaire de Valencia. A la réception d'un ballon mal dégagé par la défense de Millonarios, l'attaquant écrasait trop sa frappe envoyée plein axe (59e). Titulaire surprise au côté de Stracqualursi, Valencia, qui n'a pas vraiment convaincu, cédait sa place deux minutes plus tard à l'ancien joueur du Daejeon Citizen, Anderson Plata. Dans la foulée, Santa Fe prenait l'avantage grâce à un nouveau golazo signé Johan Arango superbement servi par Stracqualursi.

Menés au score à 30 minutes de la fin, les joueurs de Millonarios réagissaient de la pire des manières en multipliant les fautes et les signes d'énervement à l'égard de l'arbitre ou des ramasseurs de balles. A la 73ème, Henry Rojas écopait même d'un carton rouge pour un coup de coude sur Arango. Loin de profité de sa supériorité numérique, l'équipe cardinale multipliaient les approximations au cours d'une fin de match haché par de nombreuses fautes. Entré à 10 minutes de la fin pour tenir le ballon au milieu de terrain et apporter de la sérénité à son équipe, l'idole des supporters de Santa Fe Omar Pérez recevait rapidement un carton jaune. Dans les arrêts de jeu, Gordillo, auteur d'un très bon match, se chauffait avec le gardien azul au milieu du terrain avant un coup franc de la dernière chance mal négocié par l'équipe "visitante". Alors que leur dernière victoire dans un Clásico capitalino remontait au 13 septembre 2014, les supporters de Santa Fe pouvaient oublier leur banderole "nous, nous ne célébrons pas des matchs… nous célébrons des titres" déployée en tribune orientale et se tourner vers les hinchas de Millonarios afin de gouter à nouveau à la grande joie du chambrage d'après Clásico.

 

 

 

Aymeric Bernilar
Aymeric Bernilar