Le champion sortant a fait la très mauvaise opération du week end en s'inclinant à la maison face à Jaguares. Le champion sortant n'est pas certain de jouer les quarts de finale. Même chose pour le Deportivo Cali.
On pensait que le « premier et dernier champion de Colombie » (comme les supporters aiment le rappeler) n'allait faire qu'une bouchée de Jaguares, équipe qui a du mal à tenir tout un match à cette altitude. Raté. Comme d'habitude avec l'équipe cardinale, on ne s'est pas vraiment régalé en première période. Un poteau pour Carlos Henao en début de match et c'est tout. Trop faible pour espérer quelque chose. Pire, les joueurs de Costas se sont faits surprendre à la demi-heure de jeu sur un six mètres à peine touché par la défense et qui est arrivé jusque Ray Vanegas qui n'a pas tremblé face au gardien. Un but qui résume à lui tout seul les difficultés de cette équipe. Si Santa Fe a essayé de revenir, derrière son capitaine historique Omar Pérez, elle a surtout manqué d'idée pour revenir au score. En contre, ils ont même bu le calice jusqu'à la lie. Sur une simple passe verticale, les joueurs de Jaguares se sont retrouvés à deux contre le gardien. Action chirurgicale conclue par Kevin Londoño. Célébration originale aussi puisqu'il s'est enroulé dans le tapis publicitaire à côté du but. Action qui lui a valu un carton jaune. Une frappe sur le poteau dans la foulée de Damir Ceter a fait passer un dernier frisson aux supporter du Campin mais insuffisant pour espérer prendre un point. Ennuyeuse depuis le début de la saison, cette équipe jouera tout simplement sa place en quart lors de la dernière journée (puisqu'elle a un match d'avance) lors de la réception de l'Alianza Petrolera.
Moins de soucis pour l'autre club de la ville, Millonarios. Los Azules se sont imposés en déplacement. D'accord c'était pas très loin puisqu'ils ont dû aller au sud de la ville pour affronter Tigres, une équipe à la lutte pour ne pas descendre. Sur une pelouse gorgée d'eau en raison des trombes d'eau qui tombent sur la ville depuis plusieurs jours (le coup d'envoi a d'ailleurs été retardé de quinze minutes), Millos a fait la différence peu après la demi-heure. Deux buts, le premier sur une belle action collective conclu par Duver Riascos et le deuxième sur un coup-franc tout en finesse d'Henry Rojas. La deuxième période a été plus pénible à regarder puisque les visiteurs se sont contentés de gérer et surtout il n'y avait pu de café pour se réchauffer. Mais alors qu'on commençait tout doucement à ranger le cahier, le stylo ou l'ordinateur, Jair Palacios a marqué contre son camp pour relancer le suspense à une minute de la fin. Malgré les assauts de Tigres dans une défense qui ne respirait pas la sérénité, les joueurs de Bodmer (John Jairo, l'entraineur pas l'autre) n'ont pu revenir. À noter que malgré la pluie tombée pendant 90 minutes, certains membres de la barras n'ont pas hésité à se mettre torse nu.
Un peu plus à l'ouest, à Medellin, moins de soucis depuis bien longtemps. Toujours pas de défaites pour l'Atletico Nacional. Équipe A, équipe B ou équipe mixte ça change rien. Les joueurs de Rueda se sont imposés sur la pelouse de Patriotas. L'équipe mixte mise en place par Rueda (déplacement à Rio pour affronter Botafogo) s'est imposée en fin de match sur un pénalty sur d'Arley Rodríguez. Quinzième victoire pour le leader qui est assuré depuis bien longtemps de terminer premier. Il n'y a plus qu'à attendre les quarts de finale. Même chose pour l'autre équipe de la ville, le DIM qui recevait l'América. Les deux équipes nous ont offert le match du week-end. Jeison Lucumí a frappé le premier pour los escarlatas sur une frappe de loin où David González n'a pas été exempt de tout reproche. Au passage sixième but pour l'ailier révélation de cette première partie de championnat. Avant la mi-temps, Valentin Viola pensait remettre les deux équipes à égalité sur une frappe enroulée dans la surface mais dans une défense apathique Santiago Silva est venu placer sa tête pour redonner l'avantage à son équipe. À un quart de la fin, Luis Carlos Arias est venu égaliser grâce à un but bien dégueulasse. Frappe moisie de Marrugo mal contrôlée par le gardien sur le genou ou le tibia de Arias au rebond. But moisi mais but quand même. Match nul logique et on se quitte bons amis … ou pas. Match terminé à dix contre neuf. Jonny Mosquera a laissé l'América à dix avant qu'une intervention de Leo Castro sur le gardien ne l'envoie aux vestiaires, en compagnie d'Iván Vélez venu défendre son gardien. Si le DIM a validé depuis plusieurs semaines son billet pour les quarts, l'América lui est cinquième (avec un match de plus) et ne possède qu'un tout petit matelas d'avance sur le neuvième. La qualification passera par un bon résultat sur la pelouse de Bucaramanga lors du dernier match.
Enfin, je voudrais féliciter la DIMAYOR, l'entité suprême du football professionnel colombien pour son incroyable triplé cette semaine. On va commencer par le côté inhumain. Si l'Atletico Huila, marqué par le décès d'Eduard Gutiérrez survenu le week-end dernier a affirmé vouloir jouer le mardi suivant face à Pasto, nul doute que les joueurs n'avaient certainement pas la tête au football cette semaine. Donc en plus d'avoir maintenu le match en ouverture de la dix-septième journée mardi, elle a une nouvelle fois placé en ouverture de la dix-huitième journée le club de Neiva qui se déplaçait à Manizales pour affronter l'Once Caldas. Il faut donc rendre hommage et tirer un grand de coup de chapeau aux joueurs qui n'ont pas démérité. Enfin, mercredi dernier l'Atlético Nacional a gagné la Recopa Sudamericana contre la Chape (lire Recopa Sudamericana 2017 : L’Atlético Nacional champion). Vingt-quatre heures plus tard, le Nacional devait être sur le terrain pour recevoir Tigres en championnat. Ridicule, honteux, grotesque, libre à vous de qualifier cette décision. Il faudrait vraiment se pencher un jour sur ceux qui gèrent le football colombien, qui, malheureusement comme dans plusieurs pays du continent, prennent des décisions pas toujours dirigées par l'intérêt sportif. À leur égard, j'ai la même pensée que celle d'Éric Cantona sur Henri Michel, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France.
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