Le champion en titre, l'Atlético Nacional, s'est incliné lors de la première journée de cette Liga Águila II 2017 face à Santa Fe. C'est déjà autant que sur les vingt matches de la phase aller. Mauvais départ pour Juan Manuel Lillo.
On attendait de voir, le moins que l'on puisse dire est qu'on est resté sur notre faim. Pire, on n'a quasiment rien eu à se mettre sous la dent. Cet Atlético Nacional a déçu. Il est encore trop tôt pour dire si la mayonnaise va prendre ou pas mais la première sortie du second semestre ne va pas rassurer les supporters verdolagas. Pendant le mois de juin plusieurs changements ont été faits et pas des moindres. Exit Reinaldo Rueda après deux années sur le banc. Pour le remplacer un entraineur pas inconnu en Colombie, Juan Manuel Lillo, entraineur espagnol passé par Millonarios et la Real Sociedad (où il n'a fait qu'une saison). Depuis deux ans, il était un des assistants de Jorge Sampaoli, aussi bien au Chili qu'à Séville. Autre entrée marquante au niveau du staff, René Higuita qui va occuper le poste d'entraineur des gardiens. Côté mercato, agitation surtout au niveau des départs. Le gardien remplaçant Cristian Bonilla et le défenseur central expérimenté Francisco Nájera ont rejoint La Equidad, Alejandro Bernal a signé à l'América, Elkin Blanco a été laissé libre de manière surprenante et Farid Diaz a rejoint Olimpia et le Paraguay. Pour les arrivées, le troisième gardien de la sélection colombienne, Camilo Vargas a été rapatrié du Deportivo Cali et deux joueurs sont venus renforcer l'équipe dont une des révélations du Torneo Águila (la 2e division), Gustavo Torres. Face à champion sortant une équipe de Santa Fe qui a elle aussi changé de coach à l'intersaison avec l'arrivée de Gregorio Pérez, coach uruguayen qui a surtout brillé avec Peñarol. Côté arrivée, beaucoup de renforts offensifs, John Pajoy (ex-Buca), Jhonier Viveros (ex-DIM) ou Yamilson Rivero (ex-Pasto). Derrière à noter l'arrivée de Juan David Valencia en provenance du DIM. Entre deux équipes en rodage, il ne fallait donc pas s'attendre à un gros match…

Mais on s'est ennuyé ferme au Campín. Rythme très lent, peu d'occasion (quelques étincelles dans le premier quart d'heure) et surtout un déchet technique indigne de deux équipes. Avec une défense centrale jeune et inexpérimentée le Nacional a craqué en début de deuxième période. Piégé en contre-attaque, Ezequiel Palomeque a fait faute dans la surface sur John Pajoy. Sentence qu'il s'est lui-même chargé de transformer. Sans idée le Nacional aurait pu s'en remettre à un exploit individuel pour égaliser mais la transversale a renvoyé la frappe de Bocanegra. C'est tout. L'addition aurait même être plus salée puisque sur une mésentente et une erreur de la défense, Yeison Gordillo a lui aussi trouvé le haut de la transversale. Le tout devant un Estadio Nemacho El Campín bien rempli mais pas plein. Des supporters de Santa Fe qui ont bien accueilli le milieu Aldo Leao Ramirez. Actuellement joueur du Nacional mais formé à Santa Fe, le joueur a été sifflé et insulté à coup de « Aldo, Aldo hijo de p...». Pour comprendre ce traitement particulier il faut remonter de douze années. Finale du Torneo Apertura 2005. Santa Fe/Nacional. 3 jours avant le début de la finale, le milieu enfant du club annonce son départ pour le Nacional qui lui proposait à l'époque un salaire plus important. Avec cette défaite, l'Atlético Nacional a déjà perdu autant de match que pendant le premier semestre. En cas de contre-performance à la maison contre Huila la semaine prochaine ça gronderait encore un peu plus fort…
Une autre équipe était attendue au tournant c'était Junior et son recrutement cinq étoiles pour la Liga Águila. Yimmi Chará, Teófilo Gutiérrez, Rafael Pérez (qui jouait à Sofia), Marlon Piedrahita entre autres. En grande difficulté depuis deux semestres, les dirigeants de Junior ont sorti les gros moyens pour relever la tête et faire revenir les supporters. Pari gagnant puisque l'équipe Tiburón a explosé La Equidad. Plus hauts, plus pressants et entreprenants que ce qu'ils ont montré lors du dernier semestre, Junior a déroulé et a fait briller ses recrues. Escalante, Chará et Teó (sur pénalty) ont permis au Métropolitano de s'enflammer. Entame idéale avec une prestation qu'on n'avait pas vu depuis un bon moment. De bon augure, à fortiori après la victoire sur la pelouse de l'Once Caldas en milieu de semaine en Copa Águila. Avec Yimmi Chará, Teófilo Gutiérrez, Jarlan Barrera, Sebastián Hernández ou encore Jorge Aguirre, le potentiel offensif de cette équipe est certainement le plus fort du pays. Si les supporters peuvent eux aussi légitimement se montrer confiants pour la suite, on se doit de rester prudent au vu de la saison dernière et des limites mentales montrées. Si cette équipe s'est bien renforcée devant, elle a encore quelques lacunes défensives qui pourraient être fatales dans les moments clés. Avec un peu plus de réussite, La Equidad aurait pu relancer le match. Diego Álvarez a manqué un pénalty à l'heure de jeu et dans la foulée sa tête n'a trouvé que la transversale. Le score était alors de 2-0. Avec un déplacement à Jaguares et la réception de l'América, deux équipes qui étaient en quart de finale du tournoi antérieur, on va rapidement être fixé sur le niveau et les ambitions de « Tu Papá ». On va regarder ça d'un œil curieux.
Ce qu'on va également regarder avec curiosité et respect, c'est le retour d'un des hommes les plus importants du football colombien sur un banc, Francisco Maturana. Pour vous présenter rapidement le personnage,
c'est l'entraineur qui a connu les plus grandes heures du football colombien (avec la dernière Coupe du monde) avec la victoire 5-0 en Argentine et la Libertadores de 1989 avec l'Atlético Nacional (la première pour un club colombien) et les pires avec la Coupe du monde 1994. La dernière fois qu'il a entrainé un club colombien, c'était Millonarios en 1998. Cette fois il a repris du service sur le banc de Once Caldas. Son retour a donc été surveillé de près. Malheureusement ses débuts ne se passent vraiment pas comme prévu. Défaite à la maison contre Junior en Copa et défaite en Liga. Le Once Caldas s'est incliné sur le pelouse du Techo face à Tigres. Inquiétant pas seulement pour le résultat mais pour la manière. Ce match a été d'une tristesse sans nom entre deux équipes qui ont eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux. La faute notamment aux équipes qui ont joué sur un rythme niveau CFA … Même si Tigres a élevé son niveau dans le deuxième acte. C'est donc « logiquement » qu'ils ont été récompensés par un but moisi, à un quart d'heure de la fin, sur un corner qui a traversé toute la défense et poussé au fond des filets par la poitrine de Miguel Pérez, entré à la pause. Après le match Maturana a laissé clairement sous-entendre qu'il espérait se renforcer avant la fin du mercato, ça serait une bonne chose pour son équipe à court d'idées offensives. De son côté Tigres a bien entamé sa remontée et va lutter pour ne pas descendre contre Jaguares et Cortuluá.
Une des équipes qui a le moins bougé pendant ce mois d'intersaison, c'est Millonarios. Grosse opération dégraissage avec six départs pour seulement trois arrivées dont celle d'Aponzá en provenance de Junior. En attendant peut-être les départs de Deiver Machado (alerte bonne affaire pour notre chère Ligue 1) et d'Oscar Barreto. Plus facile pour maitriser un premier déplacement périlleux sur la pelouse du DIM qui lui a perdu deux de ses pièces maitresses, Juan Fernando Quintero (dont le futur devrait être éclairci dans la semaine) et son entraineur Luis Zubeldia, remplacé par Juan José Peláez, le Paul le Guen colombien (dernière expérience de coach il y a dix ans avec Bolivar et depuis il était commentateur). Pas étonnant donc de voir cette équipe de Millos dominatrice et ouvrir logiquement le score par Santiago Mosquera suite à une belle action collective. Le problème de cette équipe est qu'elle a tendance à donner le bâton pour se faire battre. Sur une action un peu anodine dans le temps additionnel de la première période, Anier Figueroa s'est jeté inutilement contre Leo Castro dans un duel aérien dans la surface. Pénalty transformé par le capitaine Christian Marrugo. Rageant pour les visiteurs qui auraient mérité d'emporter les trois points et réaliser un des gros coups de la journée. Malgré le match nul, Millonarios a montré des choses qui pourraient permettre aux joueurs de Russo de faire aussi bien que lors du semestre dernier. Pour le DIM c'est encore trop tôt pour se prononcer mais les renforts de Daniel Cataño et Edinson Toloza sont des jolis coups et devrait mettre le club paisa dans la bagarre pour le titre.
Dans le reste de la journée, le finaliste sortant s'est fait peur. Le Deportivo Cali recevait Envigado et a dû bataillé pour s'imposer. Los naranjas menaient 2-1 à la pause. Un tacle de boucher dans la surface de Georges Saunders dès la reprise a permis à Cali de revenir à égalité et los azucareros ont fait la différence dans le dernier quart d'heure en inscrivant deux buts dont un par l'éternel Mayer Candelo.
En ouverture de cette journée, Patriotas et Huila ont fait match nul 1-1. Même score entre un Pasto décevant à la maison contre Cortuluá. Match nul mais sans but également entre le Deportes Tolima et Jaguares. La seule victoire à l'extérieur de cette journée a été pour l'América qui s'est imposé sur la plus petite des marges face à Rionegro. Enfin l'Alianza Petrolera a pris le dessus sur Bucaramanga en s'imposant 2-1.
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