Le clásico capitalino était la principale affiche de cette deuxième journée de la Liga Aguila. Comme lors du dernier match entre les deux équipes, c'est Santa Fe qui a dominé son voisin grâce à un but en fin de match. Deux sur deux pour l'équipe cardinale.
Après la réception de l'Atlético Nacional, c'était le deuxième gros test pour Santa Fe. Deuxième test réussi. Tout n'a pas été parfait loin de là dans cette équipe qui découvre encore les méthodes de son nouvel entraineur, mais l'essentiel est là. Deuxième victoire en deux matches pour le premier champion du football professionnel colombien. Dans un match équilibré et assez pauvre en occasion (surtout en deuxième période) la différence s'est faite en fin de match. Et avec un coaching gagnant pour Grégorio Pérez. Quatre minutes après son entrée en jeu, Juan David Valencia s'est élevé plus haut que les défenseurs azules pour placer une tête croisée gagnante. Pourtant l'entraineur uruguayen de Santa Fe semblait se satisfaire de ce 0-0 puisqu'il avait fait sortir Anderson Plata et John Pajoy, deux joueurs offensifs, pour faire rentrer Kevin Salazar et donc Juan David Valencia, deux joueurs plus défensifs. Cette deuxième victoire dans un deuxième gros match va surtout redonner de la confiance à un groupe qui a manqué sa première partie de saison (pas de qualification en 8e de finale de la Libertadores et pas de qualification en quart de finale de Liga Aguila I). Il faudra quand même régler un problème rapidement pour los Cardenales, celui du buteur. Très décevant depuis son arrivée, Denis Stracqualursi semble épuiser petit à petit son crédit. Encore titulaire, il a été remplacé à la mi-temps. Sur le banc, le jeune Damir Ceter (19 ans) pourrait petit à petit s'imposer à la pointe de l'attaque. Ou l'expérimenté Wilson Morelo de retour au club après avoir gagné la Sudamericana en 2015 avec le club bogotano. Pour Millos, malgré deux matches intéressants, le bilan comptable est famélique avec un seul point pris sur six possible. Cruel pour les joueurs de Russo qui se déplaceront jeudi prochain sur le terrain de Bucaramanga pour espérer décrocher leur première victoire.
En parlant de Bucaramanga, l'Atlético Nacional a lui failli réaliser un exploit hier contre l'équipe santandereana, perdre des points imperdables. Contre une équipe aussi inoffensive qu'un moustique aveugle et sans aile au cœur d'un ostie d'hiver, le Nacional s'est fait peur. Après sa défaite la semaine passée (et le léger redressement en Copa en milieu de semaine), on attendait de voir le champion en titre se lancer pour de vrai. On va attendre encore un peu. Sans un but de Dayro Moreno à l'entrée du temps additionnel de la deuxième période, los Verdolagas auraient partagé les points. La faute à deux choses. La première est le manque de réalisme devant le but. Malgré des occasions à la pelle, les joueurs du Nacional n'ont pas réussi à se mettre à l'abri. Luis Carlos Ruiz, Dayro Moreno ou Aldo Leão Ramirez, ont tous manqué la cible en bonne position. Pourtant ils avaient entamé le match par le bon bout grâce à un but de Ruiz au quart d'heure de jeu. Ce même Ruiz qui a créé une petite polémique quelques minutes plus tôt. Après un centre il a poussé le ballon au fond … de la main. Si le but a été validé dans un premier temps par l'arbitre assistant, le quatrième arbitre l'a refusé (on peut penser avec l'aide de l'arbitrage vidéo …). La deuxième chose est la défense. Devant une équipe qui n'a quasiment pas attaqué, le Nacional a concédé un pénalty inutile. Une nouvelle fois la faute a été faite par Esequiel Palomeque. Deux pénos concédés en deux matches, belle moyenne. Heureusement deux bonnes nouvelles pour la défense paisa, le retour de Felipe Aguilar, le jeune défenseur central était blessé depuis plusieurs mois. Enfin, contre Rionegro en milieu de semaine, le capitaine Alexis Henriquez fera son retour de suspension. De quoi donner un peu plus de garanties.
Devant, en plus de Santa Fe, on retrouve trois autres équipes à six points, dont Junior. Après un gros départ à la maison, le premier déplacement sur la pelouse de Jaguares, quart de finaliste il y a quelques semaines. En 4-4-2 avec Teo et Ovelar en pointe, l'équipe tiburon a fait la différence en fin de match. Sans être ultra séduisant, Junior a profité des erreurs de son adversaire. À commencer par celles de César Carillo auteur de deux tacles de boucher-charcutier en première période, logiquement expulsé. Au début de la deuxième période, au duel aérien Jonathan Ávila a fait faute dans la surface. Face à Sébastien Viera, Darwin López l'attaquant félin a craqué et a vu sa tentative détournée par l'ancien gardien de Villarreal. Ce même Viera qui aurait pu ouvrir son compteur dans ce second semestre avec deux coup-franc qui ont fait trembler le public de Montería, public plus nombreux avec l'inauguration d'une nouvelle tribune (nécessaire puisque ce stade était ridicule avant). Entré en fin de match à la place d'un Yimmi Chara discret, Jarlan Barrera a apporté un peu plus de dynamisme et a été à l'origine du forcing en fin de match. Forcing payant puisqu'à la suite d'un corner, Rafael Pérez s'est retrouvé seul dans la surface et a fusillé le gardien. Au-delà de la qualité des joueurs venus renforcer l'équipe, cette équipe de Junior semble surtout s'être refait une solide force mentale. Comme un symbole, pour la première fois depuis le premier semestre 2016, Junior a gagné ses deux premiers matches. C'est du football fiction mais il y aurait fort à parier qu'au semestre dernier, ce match Junior ne l'aurait pas gagné. Et ça c'est déjà une petite victoire.
L'autre gros qui a fait carton plein c'est l'América. Avec son recrutement très intéressant le club de Cali se montre de plus en plus sérieux. À la maison los Escarlatas n'ont pas fait de détail face à une bien faible équipe de Tolima. Fernando Fernández, l'ancien coéquipier de Gignac au Mexique arrivé cet été après six mois de prêt au Paraguay est en train de réussir ses débuts. Auteur du but victorieux la semaine dernière sur la pelouse de Rionegro, il a réalisé un doublé pour son premier au match au Pascual Guerrero. Si le gardien et capitaine de l'América Carlos Bejarano a été un peu inquiété en début de match los Diablos ont rapidement pris le dessus et ont frappé deux fois, à la demi-heure et dans les cinq dernières minutes du premier acte. Suffisant pour s'offrir une deuxième période tranquille tout en gestion. Un dernier but en fin de match d'Olmes García, lui aussi nouveau en provenance des États-Unis, a donné un peu plus d'ampleur au score. Cette victoire montre que le parcours de l'América au semestre dernier n'était pas un hasard et qu'il faudra compter avec eux dans la lutte pour les quarts. Ça s'appelle sortir les muscles. Et dire que paradoxalement cette équipe lutte (pour le moment) pour ne pas descendre. Avec 112 points (le classement sur les trois dernières années) soit 3 de plus que Jaguares, premier relégable, l'América n'est pas à l'abri. En continuant de montrer ce niveau, nul doute que la zone rouge devrait s'éloigner très rapidement. Le Junior/América de jeudi prochain (jour d'une des deux fêtes nationales colombiennes) nous fait saliver. Comme on dit ici, une partidazo.
Dans le reste de la journée il y avait un match crucial pour le maintien à Cali où Cortuluá recevait Tigres. Sur un pénalty en fin de match les locaux se sont imposés et prennent 13 points d'avance au classement sur l'équipe féline. Il faudrait désormais un miracle pour que l'équipe de Soacha arrache son maintien. Après deux défaites, on attendait la première victoire de Maturana sur le banc d'Once Caldas. Raté. Malgré une large domination (surtout en première période) son équipe n'a pu faire mieux qu'un match nul à la maison contre Patriotas. Avec un peu plus de réussite à la finition la première victoire ne devrait pas tarder. La dernière équipe à six points c'est l'Alianza Petrolera. Le club de Barrancabermeja a parfaitement négocié ses deux premiers matches à la maison. Après Bucaramanga, c'est Rionegro qui s'est liquéfié dans la ville la plus chaude du pays. Le capitaine César Arias a marqué les deux buts de son équipe
Le finaliste du semestre dernier s'est fait très peur. Le Deportivo Cali a arraché un point sur la pelouse de l'Atlético Huila. Arrivé de Tolima, Didier Delgado a permis à son équipe de ne pas rentrer les mains vides. Malgré ses quatre points en deux matches, los azucareros peinent à convaincre. Même chose pour le Deportivo Independiente Medellin. Victoire dans la douleur sur la pelouse d'Envigado. Deux contres assassins en fin de match ont permis au DIM de l'emporter face aux naranjas. À noter le premier but de Toloza sous ses nouvelles couleurs. La très bonne nouvelle pour l'équipe poderoso est venue de Porto où le club devrait prêter pour six mois supplémentaire Juan Fernando Quintero.
Enfin Pasto ne décolle toujours pas. Tenu en échec lors de la première journée, le quart de finaliste du dernier semestre s'est incliné sur la pelouse du Techo face à la Equidad, pourtant il menait 2-0 à une demi-heure de la fin. Un magnifique coup-franc de Mauricio Restrepo au bout du temps additionnel de la deuxième période a permis à l'équipe asegurado de renverser totalement la situation pour s'imposer.
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