Carton plein pour Santa Fe. Malgré un jeu pas encore emballant, l'équipe cardinale a enchainé une quatrième victoire consécutive. Et semble aussi avoir trouvé son avant-centre. Le club de Bogotá est seul en tête puisque Junior est tombé.
Deux journées cette semaine et des fortunes diverses pour les grosses écuries. Côté pile, tout sourit à Santa Fe. Quatre matches et quatre victoires. Pas de quoi se lever de son canapé ou de son siège au stade encore pour autant quand on voit le jeu proposé mais c'est efficace. On en parlait la semaine dernière, l'entraineur uruguayen a vu juste. Il a sorti Denis Stracqualursi du onze (qui était de toute façon diminué par une blessure au coude) pour la réception d'Envigado en milieu de semaine pour titulariser Wilson Morelo. Bingo. L'attaquant colombien, de retour dans le club où il a réalisé ses meilleures stats, s'est rappelé au bon souvenir du public du Campín. Il lui a fallu un peu plus de quarante minutes pour faire trembler les filets. C'est dur pour l'attaquant argentin dont l'avenir pourrait s'écrire loin de la Colombie… Sans trembler Morelo a permis à son équipe de faire le break après un but de Javier López en tout début de match. Mobile, disponible pour ses partenaires et donc finisseur, le natif de Montería a montré toutes les garanties pour être l'avant-centre numéro un de l'équipe cardinale. Histoire d'imposer encore un peu plus ce choix, il s'est offert un doublé lors du déplacement à Huila samedi. Les deux buts de la victoire. À noter au passage sur le deuxième but le caviar d'Omar Pérez, toujours là. Trois buts en une semaine, Damir Ceter et Denis Stracqualursi sur le flanc (peut-être même un bon bout de temps pour le jeune attaquant colombien) cette semaine aura donc été riche en enseignements sur le futur de Santa Fe et pour sa recrue estivale. Malheureusement, il faudra trouver une autre idée pour le match retour de SudAméricana contre Fuerza Amarilla (c'est pas une équipe de Power Rangers hein) mardi. Ayant joué avec Everton (Chili) dans cette compétition, Wilson Morelo n'est pas qualifié pour jouer cette compétition continentale.
Deux victoires également pour le champion en titre, l'Atlético Nacional. Mais encore plus que Santa Fe, la mayonnaise a beaucoup de mal à prendre. En semaine, jeudi (le 20 juillet jour d'une des deux fêtes nationales), les joueurs de Lillo se sont imposés sur la plus petite des marges sur le terrain de Rionegro (le stade le plus pourri de la Liga Águila certainement avec celui d'Envigado). Au-delà du score, c'est surtout le non-match qu'il faut regarder. Le but d'Aldo Leao Ramírez a été la seule occasion de la première période. Et ça n'a pas été beaucoup mieux après le repos. Peu ou pas de danger crée et beaucoup de gestion face à une équipe limitée. Rebelote ce week-end contre Tolima. Même si los Verdolagas se sont créés beaucoup d'occasions dans le premier acte. Mais même résultat. Un but à la demi-heure de jeu, de Dayro Moreno et puis plus rien. Au retour des vestiaires pas de rythme, pas d'envie d'aller faire le break. À ce petit jeu-là, ils auraient même pu se faire surprendre sur la dernière action du match. Si le bilan comptable est très bon, 9 points en quatre matchs, on attend encore de voir cette équipe jouer comme un champion. Pour le moment cette équipe a surtout montré une capacité de gestion, se servant de la possession avant tout comme une arme défensive. On pourrait presque faire le parallèle avec le mauvais visage du PSG de Laurent Blanc, avec un talent individuel bien moindre évidemment. On pensait que le problème venait de la défense, le Nacional a pu aligner sa défense type sur 180 minutes. La dernière excuse pourrait être la blessure de Macnelly Torres depuis la première journée. Quoiqu'il arrive on attend beaucoup mieux du nouvel entraineur parce que si le club continue dans cette voie, il sera très difficile d'espérer faire le doublé. On sera vite fixé sur les réelles capacités de cette équipe dès la semaine prochaine puisqu'ils iront à Barranquilla défier Junior.
Côté face, ceux des perdants, on trouve les deux équipes de Cali. On va commencer par le Deportivo Cali qui a reçu deux grosses tartes. La première à la maison en milieu de semaine face à Once Caldas. Malgré plusieurs occasions nettes, dans un match agréable à voir, l'ancienne équipe de Yepes s'est faite surprendre en deux minutes. Un but bien malchanceux puisque la tête de Marcos Acosta a été déviée dans son propre but par un défenseur du Deportivo. Histoire de s'enfoncer un peu plus la tête sous l'eau, dans la foulée Néstor Moiraghi a concédé un pénalty, transformé par Johan Arango. Dans la foulée, le vétéran Mayer Candelo a réduit l'écart, mais trop tard. La deuxième claque est venue le samedi dans sa ville contre Cortuluá (qui joue au Pascual Guerrero). Après vingt minutes, los azucareros étaient menés 2-0. À la rue défensivement, Feiver Mercado et Luis Caceido ont mis chacun un but et ont fait la passe décisive pour l'autre. Fabián Sambueza a bien redonné espoir à son équipe mais en vain. Un point commun entre les deux défaites. L'absence de Nicolas Benedetti au coup d'envoi. Blessé contre Once Caldas, il n'était pas là. Contre Cortuluá il est entré en jeu au bout de vingt minutes. Dire que le Deportivo Cali est la même équipe avec et sans son jeune et talentueux meneur de jeu serait une grosse bêtise. Sans lui, l'animation offensive manque de ce petit quelque chose qui permet de faire la différence. Du haut de ses vingt ans, il est le dépositaire de l'animation offensive de son équipe. Et quand il n'est pas là et que son entraineur décide de laisser Andrés Roa sur le banc, l'autre créateur, il met son équipe dans la difficulté. Confier les clés du jeu à Mayer Candelo qui a franchi la barre des 40 ans, est une stratégie kamikaze. Ça pourrait lui coûter cher. Avec quatre points en quatre matches, le bilan comptable en tout cas n'est pas bon, et l'ancien finaliste ne s'est pas encore frotté aux meilleures équipes. En cas de nouvelle contre-performance à la maison contre Tigres la semaine prochaine, le Deportivo Cali et Héctor Cárdenas se mettraient en bien mauvaise posture.
L'América a fait à peine mieux. On attendait un gros match sur la pelouse de Junior jeudi, malheureusement il n'y en a pas eu. L'América a totalement explosé sur la pelouse de Junior. À cause notamment d'un Yimmi Chará des grands soirs. Deux buts et une passe décisive pour l'ancien de Monterrey qui s'impose petit à petit comme le dynamiteur de l'équipe tiburón. Surpassés, les joueurs d'Hernan Torres n'ont rien pu faire. À l'heure de jeu, ils étaient déjà menés 3-0. L'addition aurait même pu être plus salée. Le triple finaliste de la Libertadores avait l'occasion de se reprendre à la maison face à la Equidad. Raté. Pire, ils ont sauvé les meubles dans les derniers instants de ce match qui a été une histoire de pénalty. Dominateurs mais imprécis dans le dernier geste, los Escarlatas se sont fait surprendre sur la première occasion des visiteurs. Après un corner et une première main non sifflée suivi d'un sauvetage sur la ligne de Iván Vélez, Olmes Garcia a repoussé de la main un centre à bout portant dans la surface. Compensation ou non, pénalty transformé par Diego Valoyes. Sonnés par ce but juste avant le repos, au retour des vestiaires les joueurs de l'América ont eu du mal à s'en remettre. Alors qu'ils semblaient se diriger vers leur première défaite à la maison, Cristian Bonilla a fauché le même Olmes Garcia. Cachou sous la barre plus tard de Santiago Silva. L'América est revenu de nul part. Cette équipe nous a clairement laissé sur notre faim cette semaine après avoir bien entamé son championnat. Sans idée et sans possibilité contre Junior on attendait un rebond contre l'équipe asegurador. Malheureusement trop impatient, elle s'est cassée les dents sur une défense bien en place et qui a réussi à placer quelques piques en contre. Il faudra être beaucoup plus inspiré la semaine prochaine dans un match vital pour le maintien sur la pelouse de Jaguares.
Parmi les équipes qui ont oscillé entre le chaud et le froid, on retrouve Junior. Etincelante contre l'América, l'équipe de Barranquilla est tombée sur le pelouse de l'Alianza Petrolera ce lundi en clôture de la journée. Ils ont tout simplement été piégés par la tactique mise en place par le sage Jorge Luis Bernal qui avait décidé de bloquer les deux milieux de Junior, Leonardo Pico et James Sanchez. Si Yimmi Chará a essayé de se mettre entre les lignes pour trouver des solutions, ses partenaires n'ont pas été au niveau. Entre mauvaises décisions dans la dernière passe ou maladresse technique dans le dernier geste, le requin était plus proche du poisson rouge dans la chaleur de Barrancabermeja. Promu capitaine, Téo a été peu en vue. Et que dire de la prestation de Matías Mier, l'Uruguayen arrivé cet été en provenance de Peñarol a tout simplement tout raté. Y compris deux grosses occasions où il s'est retrouvé en parfaite position face au gardien. C'est à se demander comment il a pu rester plus de 80 minutes sur la pelouse alors que Jarlan Barrera par exemple était sur le banc. Junior a été trahi par son point faible, la défense et notamment les latéraux. Marlon Piedrahita latéral droit venu du DIM, s'est fait enrhumé par Manuel Palacios (le meilleur joueur sur le terrain) qui a centré pour le bon vieux pointu moisi Jonathan Álvarez. Belle victoire de l'Alianza Petrolera qui a clairement sorti son meilleur match depuis un bon de temps. Avec 9 points, l'équipe santandereana revient même à hauteur de son adversaire du soir. Maintenant il faudra prendre des points à l'extérieur puisque pour l'instant son seul match hors de ses bases s'est soldé par une lourde défaite. Il faudra ça pour espérer à nouveau voir les quarts de finale.
Enfin dernière équipe sur courant alternatif, Millonarios. En déplacement jeudi sur la pelouse de Bucarmanga, los azules ont sorti leur meilleur match de la saison. Malgré une ouverture du score rapidement concédée, ils ne se sont pas affolés et ont fini par s'imposer 3-1. Première victoire à l'extérieur et première victoire du second semestre tout court. Avec les deux premiers buts conclus au terme d'une belle action collective. Passeur pour Santiago Mosquera puis lui-même buteur, un homme est en train de s'imposer comme l'homme fort du milieu azul, Henry Rojas. Le milieu, passé par presque tous les clubs du pays, et arrivé en provenance du Litex Lovech (Bulgarie) est la clé de voute de son équipe. L'autre joueur qui est presque incontournable, c'est Ayron del Valle. L'ancien attaquant de l'América s'est mis au service du collectif et est à l'origine de presque toutes les actions dangereuses de son équipe. Il a notamment été passeur décisif sur le troisième but de Duvier Riascos.
On attendait donc de voir Millos lancer sa saison à la maison contre une équipe de Rionegro qui ne présentait pas de danger au premier abord. Après une première période réussie conclue par un but de Duvier Riascos, parfaitement servi au point de pénalty par Santiago Mosquera, on pensait les joueurs de Russo à l'abri. Et pourtant une absence défensive totale a coûté deux points puisque Daniel Hernández a pu allumer Vikonis à l'entrée de la surface. Frustrant pour cette équipe qui a trop voulu gérer sa fin de match. Beau coup au contraire pour Óscar Pérez et son équipe qui ont profité de leur seule occasion pour ramener un point en terre antioqueña. Pas une seule fois dans les 8 après quatre journée, Millos doit maintenant enchainer histoire de ne pas se laisser distancer du groupe des 8.
Dans la course au maintien, Tigres a perdu gros. 0 sur 6 pour le club de Soacha avec des défaites à Pasto et à la maison contre Patriotas. Quand dans le même temps ses concurrents ont avancé (Jaguares et Cortuluá). Ça serait donc un miracle de les voir se maintenir alors qu'on approche du quart des matches joués dans ce second semestre.
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