Dans le match au sommet, Junior a dominé l'Atlético Nacional dans son stade de Barranquilla. Une nouvelle fois grâce à ces deux recrues offensives de l'été. Déjà deux défaites pour l'Atlético Nacional en cinq journées qui pointe à six points du leader.
Ce qu'on a vu ce week-end ressemblait vraiment à une sorte de passation de pouvoir. Des individualités capables de faire la différence dans un match important, un banc capable de tuer tout suspense en fin de match. Un adversaire qui craque et qui termine à dix. Non je ne parle pas de l'Atlético Nacional du semestre dernier mais bel et bien du Junior cru Liga Águila II 2017. Dans un Estadio Metropolitano Roberto Meléndez (le stade de la sélection) plein à craquer, Junior a fait tomber le champion en titre. L'équipe tiburón a montré que la défaite du week-end précédent n'était qu'un accident de parcours. En forme depuis le début du semestre, Yimmi Chará et Teófilo Gutiérrez ont fait plier l'équipe paisa. Sur une action. Après une déviation de la poitrine du paraguayen Roberto Ovelar, l'ancien joueur de poche de Monterrey a trouvé Téo d'un subtil extérieur pour l'ouverture du score. Contre-attaque chirurgicale. Cette force de frappe et cette capacité à marquer et à faire mal à l'adversaire sont deux choses qui manquaient cruellement entre janvier et juin. Concrètement, en six matches toutes compétitions confondues, Chará en est à 4 buts et 2 passes décisives et Téo en est à 3 buts et 3 passes décisives. Tout est dit. En sortie de banc, le talentueux Jarlan Barrera a mis un terme aux espoirs verdalogas. Une profondeur de banc intéressante qui n'existait pas et qu'on n'imaginait pas à la fin de l'été. Derrière la victoire, Junior a montré qu'il était capable de rivaliser et de répondre tactiquement et techniquement face à une grande équipe (le Nacional est bien plus fort que l'América). Chose qu'on avait pas vue depuis presque un an à Barranquilla. Ce match peut légitimement susciter les espoirs les plus fous chez ses supporters.
Le Nacional lui aussi a transformé totalement son visage. Mais dans le sens contraire. Les individualités si fortes il y a quelques semaines semblent s'être transformées en joueurs quelconques. À commencer par Dayro Moreno. L'attaquant colombien, meilleur buteur du tournoi précédent n'a trouvé le chemin des filets qu'à deux reprises. Il est surtout nettement moins inspiré. Avec une tendance individualiste. Comme sur cette action où en angle fermée il a tenté la frappe au lieu de chercher un coéquipier. Ce Nacional a également montré des signes de nervosité. Sur un duel engagé mais pas méchant, Edwin Valencia a craqué son slip et a mis un coup de coude inutile à James Sánchez, laissant son équipe à dix. Impossible de dire aujourd'hui comment va se terminer ce championnat pour le dernier vainqueur de la Libertadores, mais la tournure des évènements n'incite pas à l'optimisme avec notamment ces quatre petits buts seulement inscrits pour le moment. Difficile de dire si c'est une mauvaise ou une bonne chose mais la copie rendue sur la pelouse de Junior n'est pas mauvaise, avec des occasions crées mais non converties. Le changement de dynamique positive pourrait venir des renforts comme Gorka Elustondo (ancien de Bilbao) ou encore les jeunes mais très prometteurs Ronaldo Lucena (qui s'est illustré avec la sélection vénézuélienne au championnat du monde U20 en Corée du Sud) et Steven Lucumí de l'América et qui pouvait partir vers l'Europe. Sur le bilan comptable, ce qui est certains c'est qu'après cinq journées, le champion en titre pointe à six points du leader, impensable.
Le leader c'est Santa Fe. Carton plein pour l'équipe bogotana, cinquième victoire consécutive. Cette fois la victime a été Once Caldas. Mais que ça a été difficile. L'équipe de Maturana menait 2-0 après une demi-heure de jeu grâce à Edder Farías et Davinson Monsalve. Pour remonter ces deux buts de retard, l'équipe cardinale a pu compter sur son joueur en forme du moment, Wilson Morelo qui a réduit l'écart avant la mi-temps sur pénalty (qu'il s'est lui-même procuré) et sur Omar Pérez. Le capitaine de Santa Fe est entré à l'heure de jeu et a régalé. Deux passes décisives pour lui dans le dernier quart d'heure. Les deux sur coup-franc. Le premier est arrivé au deuxième poteau jusque dans les pieds de John Pajoy qui dans les six mètres ne s'est pas fait prier pour envoyer une mine et égaliser. À noter l'énorme erreur de la défense de l'Once Caldas. Le deuxième a été très mal renvoyé par José Cuadrado, le gardien et capitaine de Caldas sorti aux fraises et le ballon est arrivé jusque William Tesillo qui a marqué dans le but vide. Cruel pour les visiteurs qui ont fait preuve de naïveté et laisser filer trois points précieux qui auraient été précieux. Ce début de saison est frustrant pour les joueurs de Maturana qui avec plus de concentration et de finition pourraient pointer plus haut que cette modeste quatorzième place. De son côté, rien ne semble arrêter Santa Fe en ce moment dans le sillage de son attaquant qui en est à quatre buts. Avec la qualif en 8e de finale de la SudAméricana obtenue dans la semaine, les voyants sont au vert. Los Leones ont retrouvé du mordant. En cas de victoire la semaine prochaine face à Cortuluá, Santa Fe ferait le meilleur départ de son histoire (pour le moment le record est 5 victoires et un match nul qui date de 2014).
Derrière le duo infernal, à l'affut, on retrouve l'équipe surprise du début de saison, l'Alianza Petrolera. En visite à Bogotá pour affronter La Equidad, les joueurs de Barrancabermeja ont fait un match classique d'une équipe habituée à jouer au niveau de la mer quand elle se rend en altitude. C'est-à-dire une grosse première période, ponctuée par un but de Yuber Asprilla, avant le lâcher petit à petit après la reprise. Logiquement l'équipe asegurador a égalisé sur un coup de tête rageur de Diego Valoyes. Sans star et sans pression cette équipe continue son petit bonhomme de chemin autour de Pier Grazziani, Yuber Asprilla ou César Arias notamment. Cette équipe est guidée par des joueurs rodés aux joutes nationales et devrait encore une fois se mêler à la bataille pour les 8.
Le DIM lui suit aussi son voisin et avance tout doucement. Le club poderoso a eu toutes les peines du monde à se débarrasser de Cortuluá. L'équipe caucana a fait un gros quart d'heure, où elle a trouvé le poteau sur une frappe de Brayan Fernández, avant de mettre le bus pendant l'heure et quart restante. Face à ce bloc, le DIM a eu peu d'opportunités, une tête de Léo Castro sauvée sur la ligne et une frappe de Juan Fernando Quintero bien sauvée par Germán Caffa (qui ressemble étrangement à Ochoa). C'est l'ancien rennais qui a délivré l'Atanasio Girardot sur un coup-franc au sol qui a surpris le gardien. Action qu'il avait déjà réalisé le semestre dernier. C'est son neuvième but depuis son retour en Colombie au début de l'année. Avec le départ au Mexique de son désormais ex-capitaine Christian Marrugo, Quintero va vraiment prendre les clés en main. Et donc sauver son équipe dans ce genre de situation. Sans briller mais toujours invaincu, Juan José Peláez le nouvel entraineur a du mal à définir un projet jeu de clair et se repose sur ces individualités comme Juan Fe Quintero ou Daniel Cataño. On attend avec impatience de voir cette équipe évoluer mais une bonne nouvelle est intervenue cette semaine. Malgré l'élimination de la Copa Sudaméricana contre le Racing, Leo Castro a retrouvé le chemin des filets et à deux reprises. De bon augure pour la suite.
Point ventre mou avec le Deportivo Cali et Millonarios. Les deux clubs n'avancent pas et ça commence à devenir inquiétant. Plus pour Cali d'ailleurs qui recevait Tigres. Malgré l'ouverture du score de Pablo Sabagg en première période los azucareros n'ont pu s'imposer. La faute à un pénalty concédé (et discutable) sur une main dans la surface. C'est incroyable de voir comment cette équipe semble avoir perdu pied en quelques semaines, les départs de Camilo Vargas, German Mera ou récemment de Juan Quintero ont clairement fragilisé cette équipe. Défensivement cette équipe ne dégage plus de sérénité. Les chiffres sont même accablants, neuf buts encaissés en cinq matches, c'est tout simplement la pire défense de la Liga Águila. Les petits malins diront qu'avec neuf buts marqués c'est aussi la meilleure attaque (à égalité avec Santa Fe et Junior) sauf que deux tiers de ses buts ont été marqués sur les deux premières journées. Ce n'est pas beaucoup mieux pour Millonarios. En déplacement sur la pelouse du Deportes Tolima, los azules peuvent même remercier David Mackalister Silva. Menés 1-0, c'est lui qui d'une mine dans la surface a permis à son équipe d'arracher un point dans les dernière minutes. Sans travail défensif, ce club ne pourra pas viser beaucoup plus haut. Santiago Montoya avait des allures de Moïse puisqu'en une passe il a réussi à ouvrir la deux la défense du club de la capitale. Difficile au vu du match d'hier de comprendre le départ de Pedro Franco, non conservé à l'issue du dernier semestre.
Dans le reste de la journée, l'América aurait pu faire un bon pas vers le maintien sur la pelouse de Jaguares. En supériorité pendant une demi-heure, los Escarlatas n'ont pas trouvé la faille. Même score dans le match entre Rionegro et Envigado dans un match où les deux équipes ont offert un bien triste spectacle. Avec une mention spéciale pour Michael López d'Envigado qui a réussi à envoyer son tir en orbite alors qu'il était au point de pénalty avec le gardien au sol. Pas de but non plus entre Patriotas et Pasto dans le match entre les deux villes les plus hautes du pays. Pasto continue de décevoir après son bon semestre précédent. Enfin la seule victoire de la journée est à mettre au crédit de Huila qui s'est imposé 1-0 sur la pelouse de Bucaramanga. Défaite qui a scellé le sort de Fernando Castro qui a démissionné après la rencontre.
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