Il n'y a plus d'équipe invaincue dans cette Liga Águila. Santa Fe, le leader, est tombé face à Tigres lors de la 7e journée. Une défaite qui fait les affaires de Junior qui a pris les commandes. Un peu plus bas, Millonarios s'est donné au peu d'air mais pas le Deportivo Cali.
On se demandait jusqu’où Santa Fe pouvait aller sans trébucher. Ils ont perdu leurs premiers points de la saison peut être au moment où on s'y attendait le moins. Face à un promu qui lutte pour ne pas descendre, l'équipe cardinale est tombée dans le piège. La faute notamment à un manque de réalisme flagrant. Sans Wilson Morelo, c'est John Pajoy qui était en charge de l'attaque. Il s'est beaucoup démené, a été à l'origine des actions de son équipe mais sans réussite. C'est certainement ce qui a coûté la victoire de son équipe. Comme sur cette action à dix minutes de la fin où son centre a trouvé Sebastián Salazar mais le milieu de terrain n'a trouvé que la transversale. Avec 3 occasions nettes, los leones devaient faire mieux. C'est assez inquiétant de voir que le vainqueur de la Sudamericana en 2015 ne possède dans ses rangs qu'un seul vrai buteur. Impression confirmée par la suite. En déplacement à Tunja pour affronter Patriotas, le club cardinal n'a jamais trouvé la faille. Face au Deportivo Cali, la solution est venue du milieu de terrain puisque c'est Baldomero Peralza qui a ouvert le score. Il faut espérer pour Grégorio Pérez que le premier but du semestre d'Anderson Plata en deuxième période lui donnera la confiance nécessaire pour redevenir la machine qu'il était lors du deuxième semestre 2015. Pour faire tomber le vainqueur de la Sudamericana 2015, Tigres a joué de la même manière que ce qu'il produit depuis sa défaite à domicile contre Patriotas. C'est-à-dire un jeu pas spectaculaire et beaucoup moins ambitieux que ce que voulait et ce que faisait John Jairo Bodmer au début de saison. Avec une équipe en 4/4/2 et une tactique visant à exploiter au mieux les contre-attaques et la pointe de vitesse des deux attaquants qui sont Diego Gómez et Jhoaho Hinestroza. Cette stratégie semble beaucoup plus adaptée à cette équipe qui a aussi misé sur les coups de pied arrêtés. Stratégie gagnante puisque c'est sur un corner que Tigres a trouvé la faille. Seul au deuxième poteau Diego Gómez a marqué le seul but du match à l'heure de jeu. L'équipe de Soacha continue son parcours surprenant cette saison puisqu'elle aura fait tomber Junior, le DIM et donc Santa Fe. Après sa victoire, le club de la banlieue de Bogotá a continué son parcours en venant à bout d'une équipe de Bucaramanga qui avec son parcours quelconque devrait regarder un peu dans ses rétroviseurs parce que la descente n'est pas si loin. Malheureusement pour une des équipes félines de cette Liga, cette série s'est stoppée net face à son adversaire le plus faible depuis le début de la saison, Rionegro. Malgré une ouverture du score de Santiago García, le promu s'est fait rejoindre avant de craquer au bout du temps additionnel sur une frappe contrée. Sévère pour cette équipe qui a réussi à relever la tête et qui pourrait croire au maintien, mais qui est toujours à 9 points du premier non-relégable malgré ses 10 points en cinq matches. Au passage si le championnat s'arrêtait maintenant, Tigres serait donc quart de finaliste et relégué en Torneo Águila (la D2 colombienne). Ridicule.
Cette défaite de Santa Fe a permis à Junior de prendre les commandes. Face à un bien faible Envigado, los Tiburones ont fait la différence après la pause. En quinze minutes Yimmi Chará a ajouté deux buts à son compteur. L'ancien joueur de Monterrey est en train de frapper très fort à la porte de la sélection et on ne voit pas comment José Pékerman ne pourrait pas ne pas le rappeler. Ses deux seules sélections datent de 2014 où il avait disputé un match amical. Avec Falcao, c'est actuellement le meilleur joueur colombien sur les terrains que ça soit en Europe, en Asie ou en Amérique du Sud. C'est encore lui qui est venue arracher au bout du bout du temps additionnel l'égalisation sur la pelouse de Huila en milieu de semaine. Avant de terminer sa semaine incroyable en parachevant le succès de son équipe face à Once Caldas pour la 9e journée. Meilleure attaque, meilleure défense (à égalité avec Santa Fe), Junior continue donc son parcours très solide. Cette équipe dispose de la meilleure force de frappe du pays, Téo et Ovelar n'ont pas besoin de beaucoup d'occasions pour marquer non plus et en sortie de banc Barrera est capable de faire la différence à tout moment également. Tout l'opposé de son adversaire du soir qui malgré son changement d'entraineur avec le retour de Rubén Bedoya ne propose pas grand-chose. Sans idée et en pensant surtout à ne pas prendre de but Envigado va continuer à galérer dans ce championnat. Un pénalty de son prometteur attaquant panaméen Joseph Cox lui a permis de gagner son deuxième match face à La Equidad en milieu de semaine mais son déplacement sur la pelouse de Jaguares l'a renvoyé à ses chères études. Sa défense a été tout simplement honteuse, dépassée et battue sur un six-mètres ou sur une seule passe. Dans ces conditions, évidemment impossible de ramener quelque chose et de résister plus de dix minutes. Au final un 2-0 logique. Avec 20 points d'avance sur le premier relégable, le club de la banlieue de Medellin devrait être tranquille cette saison mais pourrait rapidement lutter pour ne pas descendre.
On attendait une réaction de Millonarios, elle est venue. Pas en termes de niveau de jeu, mais en terme comptable. On ne va pas y aller par quatre chemins, on s'est royalement ennuyé en regarder ses trois derniers matches mais au final un sept sur neuf qui lui permet de s’immiscer pour la première fois dans le cercle des 8. Deux buts marqués, zéro encaissé, voilà des chiffres qui résument assez bien ce parcours. En déplacement dans le sud de la ville pour affronter La Equidad, un but de David Mackalister Silva en première période a suffi au bonheur de son équipe. Pas beaucoup mieux lors du match suivant à la maison face à Jaguares. Un but d'Henry Rojas et puis pas grand-chose derrière. Sans un pénalty repoussé par Vikonis à la 89e minute, los azules auraient partagé les points. Et que dire du classique America/Millonarios. On va d'abord remercier la mairie de Cali et son maire Maurice Armitage ainsi que la Dimayor qui n'ont pu trouver un terrain d'entente. En raison du festival Petronio (festival de musique du Pacifique) dans la capitale du département de Valle de Cauca, le maire a annoncé ne pas avoir les forces policières disponibles pour mettre ce classique du football colombien en milieu d'après-midi. La Dimayor a donc eu l'idée de mettre ce match à 10h15 un dimanche. Résultat un stade à moitié vide, même s'il s'est rempli progressivement et un match nul et vierge.
FINAL EN EL PASCUAL!
— Futbol colombiano (@Futbolfpc) 20 août 2017
AMÉRICA: ?
MILLOS: ?
¿Para esto nos hicieron madrugar? ??? pic.twitter.com/pZ6soA9570
Pour les non-hispanophones, on peut traduire ce message par « Ils nous ont fait nous lever tôt pour ça ? »
En tout cas avec cette série, Millonarios se retrouve septième avant la revanche contre Santa Fe dimanche prochain dans la journée des classiques.
Du côté de Cali si ça danse en dehors des terrains, sur le pré ça va nettement moins bien. Notamment pour le Deportivo Cali. Malgré une victoire miraculeuse sur pelouse de Pasto, au terme d'un scénario incroyable, 4/3 avec un but contre son camp sur la dernière action du match, le dernier finaliste a totalement craqué par la suite. Giflé sur sa pelouse en milieu de semaine par le DIM, défaite logique 3-1, l'ancien club de Mario Yepes a tendu l'autre joue sur la pelouse de Santa Fe. Plus que ses contres performances, cette équipe semble perdue. Face à Santa Fe, Héctor Cárdenas a décidé de mettre sur le banc Fabian Sambueza et Andrés Roa, deux créateurs pour mettre un milieu Abel Águila, Kevin Balanta et Andrés Pérez, trois milieux défensifs. Même Raymond Domenech n'avait pas osé. C'est incroyable de refuser le jeu à ce point. Cette piteuse quinzième place devrait rapidement couter sa place à l'actuel entraineur, arrivé en mars dernier en remplacement de Mario Yepes. Le président et le directeur sportif ont en tout cas organisé ce lundi une réunion avec les joueurs et le staff technique pour essayer de trouver une solution. Mais le sort de l'entraineur semble réglé.
Ce n'est pas beaucoup mieux pour l'América. Les joueurs d'Hernan Torres peinent à convaincre. Ils sont venus à bout difficilement de l'Alianza Petrolera, grâce notamment à un but de Martinez Borja, leur homme providentiel du premier semestre. Ils avaient deux classiques, dans les deux ils n'ont pas existé. Sur la pelouse de l'Atletico Nacional, ils ont pris la foudre. Sans vraiment exister. On attendait donc une réaction face à Millonarios, il n'en n'a rien été. Sans idée dans le jeu, l'América n'a jamais été en mesure de s'imposer dans ce match. Une petite crise commence même à couver chez cette équipe qui luttera jusqu'au bout pour se maintenir. Comme un symbole, le meilleur joueur, celui qui tient l'équipe à bout de bras depuis plusieurs c'est le gardien et capitaine de cette équipe, Carlos Bejarano. Sans plusieurs arrêts décisifs du gardien international de Guinée-Équatoriale, l'América serait actuellement dans la zone de relégation. Le classique face au Deportivo Cali en fin de semaine sera crucial pour la fin de saison de los Escarlatas, une nouvelle contreperformance plongera donnera une boule au ventre à ses supporters et laissera planer un peu plus le spectre d'une nouvelle relégation.
Le champion en titre, l'Atlético Nacional commence à se montrer séduisant. Enfin serait-on tenté de dire ! Depuis une semaine, los Verdolagas ont passé la seconde. Ils ont donc surpassé l'América en milieu de semaine et pour la deuxième réception consécutive, ils ont surpassé l'Alianza Petrolera. Bien aidés par un but d'entrée de Dayro Moreno, ils ont pu imposer à leur adversaire un rythme effréné pendant tout un match. Logiquement, son adversaire a complètement craqué dans le dernier quart d'heure, concédant 3 buts, dont un de Jeison Lucumí, le premier sous ses nouvelles couleurs. Ce premier match abouti de A à Z sous l'ère Lillo nous laisse pleins de promesses, même si attend de voir si cette équipe est capable de sortir ce genre de prestations en dehors de ses bases. Enfin un chiffre pour illustrer cette belle semaine, en deux matches, le Nacional a marqué autant de but que lors de ses sept premières sorties. Sans faire de bruit, il n'est qu'à trois points des deux
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