10e journée de Liga Águila-II, celle dite fecha de los Clásicos. L’occasion pour quelques géants de se rapprocher des premières places, pour d’autres, de relancer un tournoi jusqu’ici bien mal engagé. Place aux Clásicos Cafeteros sur LO !
Ç’avait beau être la fecha de los Clásicos, l’un des matchs clés du week-end concernait le leader Junior qui se déplaçait à Manizales pour y défier l’Once Caldas de Maturana. Et d’entrée de partie, les hommes de Pacho Maturana ont bien montré qu’ils étaient décidés à imposer leur jeu bien aidés par l’ouverture du score rapide d’Edder Farías. Si Junior restait dangereux, avec un Yimmi Chará toujours aussi précieux dans la construction et la génération de menaces pour les défenses adversaires, les Albos allaient tuer le suspense en fin de premier acte Ernesto Álvarez, laissé seul par la défense des visiteurs, doublant tranquillement la mise. Le reste n’était que gestion des contres et des espaces laissés par la défense honteuse d’un leader dépassé. Junior allait espérer un improbable retour en tout début de second acte mais n’y pensait qu’une minute, le temps pour Álvarez de s’offrir un doublé après avoir raffuté son adversaire. Junior était donc tombé, la voie était ouverte pour Santa Fe et l’Atlético Nacional.
À l’heure du 291e Clásico bogotano de l’histoire, les Cardenales pouvaient donc, en cas de succès reprendre les commandes du tournoi. Et les hommes de Gregorio Pérez l’ont fait en utilisant les mêmes principes que ceux utilisés depuis des semaines, privilégiant l’efficacité et l’intelligence au clinquant et au beau jeu. Car Santa Fe ne joue pas bien, n’est pas spectaculaire, mais est une machine. Défensivement solide (3 petits buts encaissés en 10 matchs), les Cardenales savent saisir toutes les occasions de faire tomber les matchs en leur faveur, exploitant à merveille les phases arrêtées. C’est encore de l’une d’entre-elles que le seul but de Santa Fe sur Millonarios est venu, la défense du Poderoso ayant totalement oublié Juan Valencia aux six mètres sur corner. Et comme d’habitude, à 1-0, Santa Fe s’est mué en muraille infranchissable. Les hommes de Russo ont eu le ballon, ont eu des situations mais jamais n’ont pu déstabiliser l’arrière garde des Cardenales. Santa Fe n’a eu beau qu’inscrire que 13 buts en 10 matchs, le nouveau leader du tournoi s’impose d’un but pour la cinquième fois en huit succès et remporte ainsi son 77e Clásico.
Santa Fe ayant profité de la chute de Junior, restait donc à savoir si l’Atlético Nacional allait en faire de même. Si Lillo semblait satisfait de la prestation des siens, insistant sur le fait que son équipe avait disputé « son meilleur match, » les Verdolagas sont pourtant tombés dans leur Clásico. La faute à un homme, Juan Fernando Quintero. L’ancien Rennais a passé son temps à jouer à la perfection son rôle de 10 à l’ancienne, apportant de la vitesse au jeu non pas par ses percussions mais par sa vision, ses passes parfaites, son placement. Seul buteur de la rencontre au terme d’un une-deux longue distance avec Jonathan Lopera, JuanFer a apporté au DIM ce qu’il manque à l’Atlético Nacional, de la verticalité. Car les Verdolagas ont eu le ballon, c’est indéniable (une possession au-delà des 66%) mais ils semblent souvent ne pas savoir qu’en faire, tombant sur un énorme David González quand enfin ils avaient une bonne idée. Et même en supériorité numérique, l’Atlético Nacional n’a pu empêcher la défaite, celle qui permet au DIM de revenir à un point de son grand rival local.
Qui dit fecha de los Clásicos dit bien évidemment duels fratricides aux quatre coins du pays. Ainsi, du côté del Tolima grande, Huila a offert un douloureux bizutage à Alberto Gamero pour sa première en championnat sur le banc du Deportes Tolima (victoire 2-0 des Opitas qui prennent ainsi place dans le top 8), Bucaramanga remporte son Clásico santandereano face à Petrolera et signe un deuxième succès consécutif en championnat, une première dans le tournoi.
Et puis il y a eu le Clásico pénible entre América et Deportivo Cali. Pénible car au coup d’envoi, le stress était sur les épaules des deux équipes, engluées en milieu de tableau après 9 journées sans grand relief et cela a dû peser sur les volontés des deux coachs. Hernán Torres et Héctor Cárdenas, les deux techniciens étaient donc menacés au coup d’envoi, aucune des deux équipes ne semble capable de produire une once de bon football. Bilan, on s’est ennuyé au Pascual Guerrero, la plupart des occasions étant la conséquence de coups de pied arrêtés, à l’exception du seul but du match (tiens donc), signé Sambueza au terme d’une action collective absolument magnifique lancée par les visiteurs au milieu de rouges transformés en plots. Dommage qu’il ait fallu attendre la 85e minute mais le Deportivo Cali s’en moque, en s’imposant, il double son meilleur ennemi et revient à un point des cuadrangulares mais surtout place l’América au bord du précipice, les deux félins Jaguares et Tigres n’était plus respectivement qu’à un et six points l’équipe de Soacha réalisant la belle opération de la semaine dans la mission survie en s’imposant face aux Felinos de Monteria et signant ainsi un quatrième succès en cinq matchs. De son côté, Héctor Cárdenas s’offre un répit malgré les discussions entamées par son président avec Gustavo Costas… sérénité quand tu nous tiens.
Résultats

Classement




