Semaine presque parfaite pour l'América qui a fait pas important dans la course au maintien. Le club de Cali n'est pas assuré mathématiquement de jouer dans l'élite la saison prochaine mais a son destin en main. La lutte pour le maintien reste cependant bouillante.
On ne va pas se mentir, c'est le seul véritable enjeu de la fin des matches « todos contra todos ». Savoir qui va descendre d'un étage la saison prochaine. Avec deux matches dans la semaine, contre deux gros poissons, l'América était face à un sacré mur. Los Escarlatas l'ont surmonté. C'est d'abord le DIM qui n'a rien pu faire dans un Pascual Guerrerro plein comme un œuf. Dans son style, c'est à dire pas franchement spectaculaire, ce qu'on peut comprendre vu la situation, le club de Cali a frappé deux fois. Deux buts qui ne sont pas arrivés après une action collective mais qui symbolisent ce qu'est l'América depuis l'arrivée de Jorge da Silva, l'entraineur uruguayen sur le banc. Le premier de Martínez Borja (son 4e de la Liga Águila II) est venu sur un ballon qu'on pensait perdu mais remis à l'arrache par Lizarazo pour l'attaquant chocoano qui n'a eu qu'a conclure dans le but vide. Le deuxième sur un corner tiré premier poteau où le défenseur central argentin Diego Hérner, ex du DIM, a devancé un Didier Moreno, pas super actif sur le coup, pour placer une tête croisée gagnante. Qu'on y croie ou pas, mythe ou pas, cette équipe a un style « garra charrúa » cher aux Uruguayens. Début septembre cette équipe semblait perdue et sans âme, depuis elle a encaissé seulement quatre buts et ce n'est pas un hasard tant cette équipe affiche une solidarité défensive incroyable. Solidarité montrée une nouvelle fois dimanche lors de sa visite dans la capitale colombienne pour affronter Santa Fe, le leader. Inoffensive devant, « la mechita » a réussi à garder sa cage inviolée. Notamment grâce à un match monstrueux de son gardien, Carlos Bejarano, auteur de trois arrêts. Héros en milieu de semaine, Diego Hérner s'est lui aussi sacrifié en se jetant pour contrer une balle qui trainait dans la surface en début de deuxième période. Ce score nul et vierge a offert un point crucial dans la course au maintien et a permis à l'América de sortir de la zone rouge sans être pour autant sauvé mathématiquement puisque ses adversaires directs ont presque tous un match en retard (sauf Jaguares). Mais une victoire, ou même un nul à la maison face à Bucaramanga lors du dernier match assurerait le maintien. Nul doute que le Pascual sera chaud bouillant pour les retrouvailles avec Jaime de la Pava, ancien de la maison, aujourd’hui à la tête des Leopardos.
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L'América sorti de la zone rouge, c'est Cortuluá qui a pris la place. Les vallecaucanos ont réalisé une sale opération en milieu de semaine alors qu'ils avaient peut-être le match le plus abordable dans les équipes à la lutte pour le maintien. La défaite 2-0 à Envigado a obligé le club Corazón a un sans-faute sur les trois derniers matches. Dur quand on sait qu'avant la réception de Huila, cette équipe était sur une série de six matches sans victoire. Face une équipe qui n'a rien à craindre et rien à espérer (ou alors faudrait gagner les trois matches en retard) les joueurs de Néstor Otero ont assuré l'essentiel sur le premier obstacle. Pourtant bien lancés après le joli but de Carlos Ibargüen, ils se sont fait rejoindre peu après l'heure de jeu sur un but plein de naïveté défensive. Sur un coup-franc deuxième poteau, personne n'a suivi la remise de la tête de Jorge Ramos pour Omar Duarte. Seul dans les six mètres le jeune attaquant colombien n'a eu qu'à terminer le travail. Comme on entre dans la période des fêtes (ici vous avez déjà certaines décos de Noël installées) les joueurs de l'Atlético Huila vont rendre cette politesse. À l'entrée du dernier quart d'heure dans une défense apathique, le Brésilien Wanderson Ferreira, le Dante du (très) pauvre est venu offrir trois points précieux à son équipe. Cette victoire pour le moins poussive met au moins un terme à la dynamique négative dans laquelle elle se trouvait. Loin d'être tiré d'affaire, il faudra faire aussi bien en fin de semaine lors de la réception de l'Alianza Petrolera (tous les matches en retard vont être joués pendant les dates FIFA). Avant d'aller jouer son maintien à Manizales contre l'Once Caldas qui sera certainement en vacances. À l'instar de l'América et de son style, Néstor Otero a lui aussi posé sa patte sur cette équipe. Le mathématicien (il était professeur de math avant d'être entraineur) propose rarement du jeu, notamment parce qu'il ne reste pas suffisamment de temps dans un club pour le faire. Son style est très défensif, comme on pouvait le voir du côté de Rionegro où il a officié entre 2015 et 2017, sauf en Liga Águila I 2016 où il a perdu en quart-de-finale contre l'Atlético Nacional après avoir terminé sixième, notamment grâce à un Luis Paez en feu.
Le dernier larron en course, c'est Jaguares. Le club de Monteria avance doucement mais surement on pourrait dire. Et surtout comme l'América, il a son destin en main. Ses deux matches de la semaine n'étaient pas forcément évidents à négocier mais l'équipe féline a assuré le minimum. Deux matches nuls, les deux sur un score de 2-2 (ça fait beaucoup de 2). Le premier contre l'équipe cardinale qui habituellement souffre beaucoup plus de la chaleur côtière. On pensait l'affaire pliée après l'ouverture du score rapide et le but du capitaine César Carillo en renard des surfaces. Mais en six minutes le premier champion de l'histoire du football colombien avait retourné le match grâce à un but d'Anderson Plata notamment. Plus incisifs, les joueurs d’Hubert Bodhert ont égalisé sur un but de l’ailier Pablo Rojas qui a profité d'un centre qui a traversé une défense bogotana pas très vive sur cette histoire. Le deuxième nul, sur la pelouse de Bucaramanga en fin de semaine dans un match à ne pas perdre, laissera lui des regrets. Dans un scénario totalement contraire à celui du milieu de semaine. À savoir une ouverture du score concédée rapidement sur corner et un renversement grâce à Pablo Rojas, encore lui (septième but) et surtout un but de Kevin Londoño juste après la reprise. L'équipe santanderana qui se retrouve aussi dans la lutte à cause de ses mauvais résultats, a pu compter sur le talent individuel de John Pérez et son superbe coup-franc en fin de match pour arracher un point qui lui permet de sauver provisoirement sa place au plus échelon du football professionnel colombien. De toute les équipes en course pour le maintien celle qui produit le plus de jeu est incontestablement Jaguares. Du haut de ses vingt-trois but marqués, c'est mieux que Millonarios ou Santa Fe par exemple, elle a prouvé qu'elle pouvait frapper contre n'importe qui, ce qui n'est pas anecdotique dans cette course. Il lui suffira de battre Rionegro, bon dernier, pour assurer sa place dans l'élite. Pour Bucaramanga, il faudra absolument gagner contre Rionegro samedi sous peine d'aller à Cali la peur au ventre.

Sinon en haut on connait trois nouveau qualifiés (en plus des trois premiers). Le premier, le plus attendu certainement, c'est Millonarios. Cette équipe qui court après deux lièvres, le titre et la qualification directe en Libertadores la saison prochaine, joue à se faire peur. Face à Tigres à la maison elle aurait pu faire un grand pas dans cette direction. Il n'en n'a rien été, la faute à trop de maladresses devant (un pénalty raté notamment). Résultat des courses, il fallait gagner à Tunja contre Patriotas, invaincu à la maison ce semestre. Logiquement moins gênée par l'altitude (Tunja est à 2 800m et Bogota à 2 600) l'équipe de Russo a sorti les crocs pour s'imposer 2-1, en étant mené 1-0. Un homme apparaît de plus en plus indispensable à la pointe de l'attaque, c'est l'ancien de l'América, Ayron del Valle. Auteur de sept buts cette saison, il affiche une régularité dont ne peut se passer le club « azul ». Deuxième qualifié et autre club de la ville, La Equidad. Cette équipe doit son salut à un recrutement judicieux autour des deux anciens du Nacional, le gardien Cristian Bonilla et le défenseur central Francisco Nájera mais cette équipe a surtout rapatrié le buteur international Carmelo Valencia. L'attaquant passé par la Chine ou la Corée du Sud est le meilleur buteur du championnat (à égalité avec Dayro Moreno et Yimmi Chará) avec dix buts en dix-sept matches. Enfin la troisième équipe assurée de voir les quarts c'est le Deportes Tolima. Sans faire de bruit cette équipe doit sa qualification à un parcours presque impeccable à la maison (sept de ses huit victoires). Personne ce semestre n'a réussi à ramener trois points de sa visite à Ibagué. Pas même l'Atlético Junior qui y était en visite dimanche. Avec une équipe B, avant la finale de la Copa Águila (gagnée face au DIM), le demi-finaliste de la Sudamericana n'a pu faire mieux que 2-2.
Enfin à noter que le Deportivo Cali n'est pas encore éliminé mathématiquement. Grâce à un bel enchainement de Benedetti, los azucareros sont venus à bout d'un Atlético Nacional méconnaissable et dépassé de tous les côtés. Pour espérer voir plus loin que la dernière journée, il faudra espérer un faux-pas du DIM et de Jaguares lors de la dernière journée. Dur à imaginer quand on sait que Jaguares reçoit le dernier et joue sa survie.
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Résultats

Classement



