Deuxième journée de la Liga Aguila I 2018 et les deux clubs de Medellín ont réalisé le sans-faute. L'Atlético Nacional est venu à bout de Santa Fe qui a donc perdu ses deux premiers matches.
Quelque fois les hasards du calendrier font bien (ou mal) les choses. Annoncé en négociation avec Santa Fe, s’étant probablement servi de l'intérêt du club cardinal pour renégocier quelques points de son contrat qui court jusqu'en décembre 2019, il a décidé de rester et a fait sa première apparition de la saison : Mcnelly Torres est donc revenu sur la pelouse de l'Atanasio Girardot pour affronter… Santa Fe dans un match important après la défaite en Superliga en milieu de semaine. On attendait donc de savoir à quel niveau allait être celui qui est l’un des derniers rescapés de la victoire en Libertadores en 2016. Il n'a eu besoin que de dix minutes pour nous le montrer. Une galette déposée sur la tête de Dayro Moreno, qui a par la même occasion ouvert son compteur cette saison, pour l'ouverture du score. Et après ? Pas grand-chose. La défaite (et la perte) de la Superliga alors que l'Atlético Nacional menait 1-0 n'a pas incité les joueurs de Jorge Almirón à aller chercher le deuxième but. Après son match en milieu de semaine (avec à la clé une qualification pour le troisième tour préliminaire de la Libertadores), Grégorio Pérez avait décidé d'aligner une équipe mixte, notamment devant. Pas de John Pajoy, Anderson Plata sur le banc et une attaque à deux avec Rubén Bentacourt et Brayan Fernández. Compliqué donc de faire du jeu même si après le repos le club cardinale a (un peu) sorti la tête de l'eau. Deux frappes dangereuses depuis l'extérieur de la surface, dont une sur la barre d'Armando Vargas. Trop peu néanmoins pour revenir dans ce match. Avec deux défaites en deux matches, zéro but marqué, Santa Fe est dernier du classement. Doit-on s'inquiéter pour autant ? Non pour plusieurs raisons : d’abord l'objectif du début de saison est évidemment d'accéder à la phase de groupe de la Libertadores (double confrontation contre Santiago Wanderers pour valider ce billet), ensuite car ce club possède les joueurs capables de remonter au classement. Pour ça il faudra aller chercher des points dans le four de Barrancabermeja la semaine prochaine sur le terrain de l'Alianza Petrolera.
Large vainqueur de Huila en ouverture, le DIM a fait la passe de deux. En déplacement à Tunja pour affronter Boyacá Chicó, l'équipe poderosa n'a sorti le match de l'année mais a su renverser la vapeur. Après une première période insipide, le promu a ouvert le score peu de temps après la reprise grâce à Misael Riascos, laissé bien seul dans la défense de Medellín. Rapidement et avec l'aide de ses deux centraux, le club paisa a refait son retard avec à la conclusion David Murillo. Et dans les derniers instants, Andrés Ricaurte a permis à son équipe d'arracher les trois points. À noter le caviar de Léo Castro. Il n'a pas encore retrouvé son efficacité devant le but d'avant sa blessure (rupture des ligaments croisés) mais à ce niveau, il est précieux dans une équipe qui manque logiquement d'automatisme. Si le score peut paraître sévère au vu de la physionomie du match, ce DIM s'il arrive à progresser dans les prochaines semaines pourrait se rajouter à la liste des sérieux outsiders. Voire même pourquoi pas faire un peu mieux que l'année dernière en Copa Sudamericana.
La dernière équipe qui a réussi à faire le plein de points, c'est Once Caldas. En déplacement à Bucaramanga, le club de Manizales a pu compter sur son gardien et capitaine, José Cuadrado. Malmené pendant une bonne demi-heure, avec notamment un but de John Pérez après moins de cinq minutes el blanco blanco (oui un des surnoms de l'équipe est « le blanc blanc ») a vu son gardien repousser un pénalty et une nouvelle frappe de John Pérez pour éviter que le score ne soit plus large. Après l'orage, les joueurs d'Hubert Bodhert ont sorti la tête de l'eau et nous ont surtout offert le plus beau but en bois de la journée. Après un cafouillage, la tête d'Eder Farias a été détournée de la jambe par le gardien leopardo dans son propre but. Rien à dire en revanche sur le but de Yesus Cabrera juste après la reprise. Après ce but Caldas a bien géré son avantage et bien contenu les offensives de son adversaire et donc réaliser la passe de deux. Même chose pour son adversaire … qui avec 0 point se trouve en fond de classement. Mais au vu du match produit le club santandereano devrait rapidement remonter de quelques places au classement.
Derrière ce groupe de trois à six points, on retrouve notamment Millonarios. Après Boyacá Chicó en ouverture, le dernier champion affrontait l'autre équipe de Tunja, Patriotas. On va être clair, on s'est ennuyé au Campin. Les deux équipes n'ont rien proposé, plus Patriotas que Millos. Ce match ne méritait pas de vainqueur mais un coup-franc surpuissant de Matías De Los Santos a donné la victoire à l'équipe embajador. Pour espérer quelque chose au niveau national et continental il faudra évidemment produire plus. À la décharge du club, Miguel Angel Russo, l'entraineur du club est toujours en phase de récupération après des problèmes de santé. Pas forcément le meilleur donc pour intégrer les nouveaux. L'entraineur argentin pourrait néanmoins reprendre le travail cette semaine. De son côté Patriotas repart avec trois points de ses deux premiers voyages dans la capitale. Avec la réception de l'Atlético Nacional en milieu de semaine et un déplacement à Cali pour affronter l'América, le club de Tunja continue avec son calendrier très corsé d'entrée. On attend toujours les premiers pas d'Omar Pérez qui pourraient aider à glaner quelques points qui ne seraient salvateurs pour mettre un peu de piment dans une saison où le club n'est pas concerné par la descente et qui s'annonce donc un peu plate.
Une équipe mixte après la qualification pour le troisième tour de la Libertadores, un match en soirée à quasiment 2 800m d'altitude : ça sentait le match pourri pour Junior à Pasto. Ça n'a pas manqué. Junior s'est fait piéger malgré un Jarlan Barrera encore très bon et à l'initiative de toutes les occasions de son équipe. Le club tiburón a cédé en début de deuxième période sur un but de Darío Rodríguez. L'ancien international U20, passé par Santa Fe et peu en réussite la saison passée avec Bucaramanga joue une de ses dernières cartes à Pasto. À 22 ans, il va enfin tenter de lancer définitivement sa carrière. Son premier but sous ses nouvelles couleurs pour son deuxième match lance idéalement sa saison. Même si ce but est entaché d'une position de hors-jeu. En fin de match dans une défense apathique, Michael Ortega, de la tête a donné un peu plus d'ampleur à cette victoire logique. Pour Junior l'objectif était de donner du temps de jeu à des jeunes comme Johan Bocanegra (qui évoluait à l'échelon inférieur l'année passée) ou au U20 Stiwart Acuña. À noter néanmoins la présence en attaque de Jonathan Álvez. L'ancien buteur de Barcelona a eu toutes les peines du monde à être touché par ses partenaires. Il faudrait qu'il trouve rapidement le chemin des filets pour ne pas perdre la confiance.
Enfin, le Deportivo Cali continue de décevoir. En déplacement face à Huila, los azucareros ont perdu pour la première fois de la saison. On serait tenté de dire que c'est une sanction logique. Puisqu'à 0-0 à l'heure de jeu, Gerardo Pelusso a fait sortir son créateur, Nicolás Benedetti pour faire entrer un milieu défensif, Andrés Pérez. Choix gagnant puisque dans la foulée, il a encaissé le but du match. À noter le nouveau match fantôme de Pepe Sand. L'arrivée du meilleur buteur de la dernière Libertadores ne semble pas compatible avec ce que veut mettre en place l'entraineur uruguayen. Il apparaît totalement isolé sur le terrain et ses partenaires ont beaucoup de mal à le trouver. Une seule véritable occasion dans ce match avec une combinaison en Sand justement et Andrés Roa, c’est bien trop peu pour cette équipe qui aspire à mieux. Il faudra vite se reprendre et engranger des points, dès mercredi contre Boyacá Chicó au risque de voir la crise qui commence à couver prendre un peu plus d'ampleur.
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