On prend les mêmes et on recommence. Ça pourrait être le refrain de cette première journée de la Liga Águila II 2018. Tolima s'est imposé sur la pelouse de l'Atanasio contre l'Atlético Nacional. Parmi les gros, seul l'América a réussi à s'imposer.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, petit message de service traditionnel. La DIMAYOR a commencé très fort en étalant la première journée sur cinq jours. Commencée vendredi, elle s'est terminée en milieu de semaine, intercalée entre deux matches de Copa Sudamericana concernant des clubs colombiens. Ce n'est pas comme ça que les stades vont se remplir. Conséquence, la première journée a été encore celle des stades quasiment vides presque partout. Désolant quand on compare avec les maillots de la sélection vus en masse en Russie
Passons donc au plan sportif, avec le gros match de la journée qui opposait les deux derniers finalistes. Côté Atlético Nacional, le mercato a été marqué par un départ important. « Mac10 » est parti au Deportivo Cali. Seul départ majeur avec celui de Zúñiga qui lui a pris sa retraite. Côté arrivée, Yerson Candelo et Carlos Rivas sont arrivés du Mexique pour le premier et des États-Unis pour le second, mais surtout après un passage raté à La Gantoise, Deiver Machado est de retour en Colombie. Côté Tolima, logiquement le mercato a été plus violent. Ángelo Rodríguez est parti à Minnesota en MLS et Sebastián Villa a rejoint Boca Juniors. Rayon arrivées, Andrés Escobar, passé par l'ETG en France, et Luis González (ex Monagas) sont arrivés. On pensait que la marche serait trop haute cette fois. Que nenni. Dix minutes et un caviar de Luis González pour Marcos Pérez et le champion en titre marque son territoire. À peine perturbés par le pénalty et l'égalisation concédée presque dans la foulée, les Pijaos ont fait la différence à vingt minutes de la fin. Et de quelle manière avec une frappe de 25 mètres de Rafael Carrascal. Message fort envoyé à la concurrence. Le Deportes Tolima ne sera pas si facile à aller chercher. Pour l'Atlético Nacional, la météo pourrait tourner au brouillard. Alors que l'Argentine n'a pas encore de sélectionneur, Jorge Almirón s'est porté candidat au poste. Rapatrié de Leones, Juan Pablo Ramírez a une grosse pression sur les épaules. Peut-être trop grosse pour ses vingt ans. Surtout certains joueurs ont peut-être du mal à se remettre dans le bain. À l'image de Felipe Águilar, passé totalement à côté de son match. À surveiller alors que dans quelques semaines il y aura un huitième de finale de Libertadores contre l'Atlético Tucumán.
Rien de nouveau dans la capitale. Nouveaux joueurs, nouvel entraineur mais Santa Fe fait du Santa Fe. La nouvelle tête sur le banc c'est l'Uruguayen Guillermo Sanguinetti. Peu connu, il arrive d'Équateur où il avait réussi des miracles avec Delfín. Du côté des joueurs, Carmelo Valencia, Arley Rodríguez et Diego Gustavino sont les principales arrivées avec le retour du Vénézuélien Luis Seijas qui n'est pas encore prêt. Malgré tout ce potentiel, pas de gros changement. On s'était ennuyé lors du match de Sudamericana contre Rampla Juniors avec un 0-0 sous une pluie battante. Il n'y avait pas de pluie à Tunja pour affronter Patriotas, mais il n'y avait pas de but non plus. Une seule vraie occasion, c'est évidemment trop peu. Et sans son gardien et capitaine Leandro Castellanos, Santa Fe serait rentré les mains vides. C'est un nouveau départ c'est vrai. Il faut que la mayonnaise prenne, c'est vrai aussi. Mais pas de quoi être optimiste après ce petit aperçu, en tout cas, cette équipe a été toujours aussi pénible à regarder. Si la lumière vient, ça sera certainement des pieds de Seijas. On pourrait de toute façon être rapidement fixé puisque c'est l'Atlético Nacional qui vient à Bogotá ce week-end pour la deuxième journée.
Pour Millonarios, il y a un peu plus d'espoir mais toujours pas de résultat. Pas de grand chamboulement mais un recrutement intéressant. Marrugo est revenu du Mexique et il a pris avec lui l'expérimenté attaquant argentin Gabriel Hauche. Avec sa barbe poivre et sel, Miguel Angel Russo semble avoir totalement vaincu la maladie. D'excellentes nouvelles donc avant la réception de Boyacá Chicó pour ce qui devait être une formalité. Mais deux erreurs défensives aux deux extrémités du match ont plombé l'équipe embajador et l'ont empêché de lancer idéalement cette deuxième partie de saison. La première est venue d'une mésentente défensive entre Fariñez et sa défense centrale. La deuxième est venue d'une faute bête concédée à l'entrée de la surface et qui a permis au Mexicain Ponce de marquer sur un coup-franc puissant. Le reste ? C'est ce que va certainement retenir l'entraineur argentin tant Millos a totalement dominé son adversaire. Pour son premier match avec ses nouvelles couleurs, Hauche avait remis les deux équipes à égalité juste avant la pause. À l'heure de jeu, David Mackalister Silva s'est retrouvé à la conclusion d'une belle action collective et une remise parfaite d'Ayron del Valle. Il a aussi obtenu un pénalty à l'entrée du dernier quart d'heure. « Pena maxima » que le capitaine Cadavid a envoyé s'écraser sur la barre. Si le résultat a été décevant, nul doute que si le club azul continue dans cette direction, il ne sera pas loin du titre. Pour finir sur une note d'optimisme (ou pas) pour tous nos supporters français. Vous avez les interdictions de déplacement. En Colombie il y a pire. Après des incidents lors des festivités du club (des bus vandalisés et surtout un policier blessé à l'arme blanche), la mairie de Bogotá a tout simplement interdit les maillots de Millonarios dans les tribunes lors de ses trois premiers matches à domicile ….
Dans la famille des faux départs, j'appelle maintenant Junior et le Deportivo Cali. On va commencer par Junior. Intercalé tel un coureur en chasse patate, ce match à Bucaramanga était loin d'être la priorité du club cette semaine. À raison d'ailleurs puisque Junior a sorti le dernier finaliste de la Copa Libertadores en 16e de finale de la Copa Sudamericana. C'est donc avec une équipe « mixte » que le club de Barranquilla s'est déplacé en terre santandereana. Logiquement bougé par une équipe leopardo qui pourrait en embêter plus d'un, Junior a ramené un 0-0 plus que chanceux. Malheureux Michael Rangel a eu trois occasions nettes d'ouvrir le score. Grâce à son gardien et capitaine uruguayen, le club de Barranquilla évite le zéro pointé. Une certitude, le club devra (et devrait) se renforcer s'il veut espérer jouer sur les deux tableaux. Pour le moment seuls Iván Rivas et Éder Castañeda sont venus renforcer les rangs. Un neuf et au moins un joueur de couloir sont attendus pour remplacer numériquement Yimmi Chará et Jonathan Álvez (partis au Brésil). Point qui a également son importance. Actuellement la pelouse du Metropolitano est dans un état lamentable. La cérémonie d'ouverture des « Juegos CentroAméricanos y del Caribe » n'y est certainement pas pour rien, mais il faudra la remplacer. Le Deportivo Cali avait lui aussi une échéance en Sudaméricana (victoire 4-0 à la maison contre Bolívar) avant son déplacement à Envigado en ouverture de la journée. Avec une équipe type los Azucareros n'ont pu faire mieux que partager les points. Alors qu'ils avaient le match en main grâce à un but de Pepe Sand, toujours en forme malgré son âge avancé, ils ont craqué à dix minutes de la fin. Rien d'alarmant donc pour le moment même si le Deportivo Cali pourrait perdre son troisième joyau, le plus beau. Après Pablo Sabag, parti au Portugal et John Janer Lucumí parti à Genk, le futur de Nicolas Benedetti est incertain. Alors qu'il est très courtisé en MLS (lui préfère l'Europe, l'Ajax pourrait être son point de chute) son départ réduirait considérablement les ambitions du club. Au moins sur un des deux tableaux sur lequel il est engagé. À moins de se renforcer massivement, surtout que Sambueza pourrait aussi partir dans les prochains jours.
Reste donc l'América. Le plus actif pour l'instant chez les gros avec huit arrivées, dont Hadier Borja qui s'est fait les croisés peu de temps après son arrivée. À noter l'arrivée surprise dans les buts de Neto Volpi, gardien de 25 ans qui vient de la quatrième division brésilienne. Passé par Millonarios et la Turquie, Pedro Franco sera chargé d'apporter un peu de solidité à cette équipe. Devant, Joseph Cox d'Envigado sera chargé de faire oublier Carmelo Valencia et Cristian Martinez Borja. Cet América newlook n'a pas eu besoin de forcer son talent pour se défaire de Leones (qui devrait retrouver la deuxième division la saison prochaine). Un seul but, Brayan Angulo sur pénalty, mais la prestation d'ensemble a été prometteuse. Évidemment on attend de voir contre un adversaire plus redoutable, mais ce qu'a montré Cuero par exemple a été intéressant. Avec Dajome sur l'autre aile, voilà de quoi apporter le danger. On aura une idée bien plus précise de cet América dès ce week-end puisqu'il ira défier le champion sur ses terres dès la deuxième journée.
Dans le reste de la journée, trois victoires surprises à l'extérieur. En ouverture de la saison, La Equidad s'est imposé sur la pelouse de l'Alianza Petrolera grâce à deux pénaltys de Carlos Peralta. Rionegro s'est imposé sur la plus petite des marges contre Pasto. Enfin, pour son retour à Monteria, Hubert Bodhert a joué un vilain tour avec l'Once Caldas contre Jaguares. Pas de but dans le match (terne) entre la révélation de la saison passée, l'Atlético Huila et le DIM.
Les résultats



