Millonarios et le Deportivo Pasto ont frappé fort en faisant carton plein dans le groupe A. Dans le groupe de la mort, léger avantage pour Junior et le Deportes Tolima.
Leader de la phase régulière, on attendait forcément Millonarios au tournant contre l'América dans un Pascual Guerrero plein. Et la bande à Pinto a réalisé un véritable tour de force sur la pelouse d'un de ses meilleurs ennemis. Ça n'a pas été simple, loin de là avec des éléments contraires. Dans le jeu, Millos avait décidé de laisser le ballon à son adversaire et il n'a pas été inquiété. Mieux, après un début de match marqué par la grave blessure d'Héctor Quiñones, le club embajador a accéléré autour de la demi-heure de jeu. Si les deux premières tentatives ont été repoussées par un Carlos Bejarano salvateur, la troisième a été la bonne. Et de quelle manière. Certes, le centre de David Makalister Silva est parfait mais le déplacement et le saut de Fabián González est à montrer dans toutes les écoles de football. Déplacement pour anticiper et prendre le dessus sur son défenseur. Saut pour avoir un timing parfait et ouvrir le score d'une tête puissante. Le reste ? Pas grand-chose à signaler. Réduit à dix dès le retour des vestiaires, Millonarios s'est contenté de résister face à une équipe de l'América sans vraiment avoir d'idée avant de sceller le sort du match à dix minutes de la fin. Encore Fabián González dans le rôle du buteur mais cette fois un but genre « renard des surfaces » à l'affut de l'erreur de son défenseur. Le pénalty de Yesus Cabrera au bout du temps additionnel s'est donc révélé anecdotique. Ce qui ne le sera pas, c'est l'expulsion qui a suivi de David Makalister Silva suite à un tacle complètement inutile. Les deux rouges combinés aux blessures de Felipe Jaramillo et Alex Rambal sont une grosse perte pour le club de capitale, surtout que le premier cité ne devrait plus rejouer du semestre. Mais qu'importe, même si un nouveau championnat a débuté la domination de Millonarios reste la même. Cette victoire à l'extérieur renforce clairement son statut de favori numéro un pour le titre. Moins d'enseignements pour le match contre l'Unión Magdalena. Un nouveau but, rapide, de Fabián González, et puis c'est tout. Le reste n'a été que gestion et quelques approches contre un Unión Magdalena qui n'a rien montré. Avec un carton plein, les deux matches qui viennent pourraient faire office de demi-finale. Cette double confrontation se fera contre un adversaire qui a montré aussi qu'il était un outsider sérieux à la première place de ce groupe.
Parce que oui le Deportivo Pasto à lui aussi frappé un grand coup en s'imposant largement sur la pelouse de l'Unión Magdalena, succès confirmé à la maison contre l'América. Deux victoires dans un registre bien différent. À Santa Marta, on a vu un animal à sang-froid s'amuser et attaquer sa proie. Juan Felipe Cadavid aux commentaires de ce match a parfaitement résumé la situation en lâchant « il est plus dangereux de perdre le ballon que de ne pas l'avoir ». Ce Pasto n'est pas une équipe qui va chercher à confisquer le ballon. Mais la moindre petite faille sera exploitée. Après la pause l’Unión Magdalena a essayé de jouer, elle a pris trois contres en vingt minutes qui ont été fatals. Certes il y a eu un petit relâchement qui lui a coûté un but mais l'ensemble a bel et bien été une démonstration de force. À la maison contre l'América on a vu un autre registre. Si le début a été la copie parfaite du premier match avec notamment un gros premier quart d'heure ponctué d'un but et de deux occasions après des récupérations hautes, la suite fut bien plus compliquée. On l'a dit en présentation une des forces de cette équipe est sa capacité à jouer en bloc. La fin de match a donc ressemblé à un pâle attaque/défense entre une équipe de l'América sans idée et donc presque incapable d'inquiéter Volpi face à une équipe de Pasto qui s'est contenté de défendre son petit but d'avance. Ces deux matches face à Millonarios qui arrivent vont donc être un test grandeur nature. Probablement deux des matches les plus intéressants de ce quadrangulaire.
Dans l'autre groupe on a eu une première journée fade avant que Junior et le Deportes Tolima prennent une petite option. Pour Junior pas grand-chose à dire sur son premier match à la maison contre l'Atlético Nacional. Deux équipes malades qui se sont observées sans vraiment s'attaquer. L'action la plus dangereuse a été un coup-franc de Sebastian Viera sauvé sur sa ligne par Daniel Bocanegra. Au final un score nul et vierge bien triste mais logique. Si Junior est en éternelle reconstruction, la méthode Autuori ne prend pas à l'Atlético Nacional. Cette équipe n'a pas évolué du semestre et la voir disputer la finale paraît clairement improbable. On a vu un tout autre Junior par contre sur la pelouse de Cali. Nettement plus entreprenants ils sont allés chercher une précieuse victoire à l'extérieur. Notamment grâce à une première période en grande partie maitrisée. En grande partie parce qu'après l'ouverture du score de Luis Narváez sur pénalty, ils ont cédé une nouvelle fois sur coup de pied arrêté. Tout seul dans les six mètres Juan Dinenno a permis à son équipe de revenir à hauteur juste avant la pause. Et si la deuxième période a été moins emballante, Junior a réussi à se montrer aussi efficace devant que lors de la saison précédente. Sur sa première action au retour des vestiaires Teó a surgit au deuxième poteau pour pousser la balle au fond des filets. Cette victoire montre que si son semestre a été raté il reste néanmoins le favori de ce groupe et il ne jouera pas la Sudamericana contrairement à ses trois adversaires ce qui est une donnée à prendre en compte évidemment.
Au même titre que le Deportes Tolima qui avait commencé sa campagne timidement par un nul un partout à la maison contre Cali. À sa décharge, c'était trois jours après la précieuse victoire ramenée de Bolivie pour la qualification en Copa Sudamericana. Bougé par une excellente équipe azucarera, qui a logiquement ouvert le score grâce à Carlos Rodríguez, c'est Marco Pérez qui a égalisé pour éviter une défaite qui aurait été handicapante. En visite à l'Atanasio pour affronter l'Atlético Nacional, Tolima a encore une fois fait mal à sa bête noire. Pourtant, c'est bien le club verdolaga qui avait ouvert le score suite à une mésentente entre Montero et sa défense. Mais Marco Pérez sur pénalty, presque dans la foulée, et surtout Maicol Balanta ont offert la victoire logique à leur équipe. Le deuxième but est d'ailleurs le symbole de cette équipe qui avec son collectif parfaitement rodé est capable de frapper n'importe quand. Ancien de Millonarios, Rafael Carrascal a déposé un centre parfait où le déplacement du buteur lui a permis de placer une tête gagnante. Sans paniquer, cette équipe dégage une force collective qui lui a permis de facilement dominer son adversaire qui ne s'est toujours pas montré à la hauteur dans ce groupe. L'Atlético Nacional est et restera un mystère tout ce semestre. Impossible de voir où va cette équipe. C'est clairement la déception et le maillon faible de ce groupe. Comme pour le groupe A, la double confrontation qui arrive entre Junior et Tolima est alléchante entre une équipe qui jouera sur ses individualités contre une équipe qui a un projet solide et qui marche depuis plusieurs années. Sur les huit derniers tournois, le Deportes Tolima a réussi à se qualifier sept fois pour la phase suivante (quadrangulaire ou quart-de-finale). La seule incertitude est de savoir s'il aura la force pour lutter sur les deux tableaux. L'équipe qui sortira en tête au soir de la quatrième journée aura fait un pas très important vers la qualification pour la finale. Enfin, on s'y attendait, la nouvelle est tombée. La fin du tournoi sera faussée au moins pour Junior, Millonarios et le Deportes Tolima. Les listes des joueurs retenus pour la Copa América tombent et ces équipes seront amputées de leurs meilleurs joueurs. Merci donc à la DIMAYOR pour son organisation. Organisation décidée et validée également par les présidents des clubs. Allez comprendre…


