Millonarios a fait un grand pas vers la finale en venant à bout du Deportivo Pasto au Campin. Une victoire sur la plus petite des marges mais qui fait toute la différence. Dans l'autre groupe, la place en finale se jouera entre Junior et Tolima.
Avec l'América qui revenait très fort dans les rétros, Millonarios et le Deportivo Pasto devaient se départager sous peine de se retrouver sous pression. Le match aller était parti très fort avec notamment un Pasto agressif. Cette fois on a vu toute autre équipe. Plus fort, plus agressif et surtout plus dominateur, Millonarios ne s'est pas fait surprendre cette fois. Pas énormément d'occasions, la barre touchée par Fabián González en début de match et plus rien pendant une demi-heure mais suffisant pour ne pas être en danger et ne pas devoir courir après le score comme il y a une semaine. S'il y a eu deux alertes sur le but du Deportivo Pasto avant la pause, c'est le coaching de Jorge Luis Pinto qui a fait la différence. Entré juste avant l'heure de jeu, Santiago Montoya a fait la différence deux minutes après. Et de la tête, pas mal pour un joueur qui dépasse à peine le mètre soixante-dix. Le seul but du match. Tout sauf un hasard. Toutes les actions du club embajador sont venues grâce à des longues diagonales dans le dos de la défense. David Macalister Silva, César Carillo ou Christian Marrugo ont été les architectes de ce succès. C'est bien techniquement que Millos a fait la différence. De son côté c'est un Pasto totalement méconnaissable qu'on a vu. La première « action » est arrivée à dix minutes de la fin avec une frappe largement au-dessus. Et Faríñez a eu son premier arrêt à faire cinq minutes plus tard sur une frappe écrasée. C’est-à-dire, quasiment rien. Alexis García s'est renié en jouant le 0-0 et l'a payé. Pas de pressing haut, pas d'efficacité, pas de volonté de faire mal à l'adversaire. Et ça pourrait coûter cher. Il s'est également renié en conférence de presse avec un « Millonarios ne nous a pas surpassés. Ils ont imposé leur jeu d'envoyer des longs ballons, lutter et gagner les deuxièmes ballons ». Une sorte de kick and rush absolument inventée. Cette victoire permet alors à Millonarios de mettre Pasto à trois points. Reste tout de même une chance pour le Deportivo Pasto : en rebondissant immédiatement en allant atomiser l’América à Cali, les Volcánicos ont profité du nul de Millos à Santa Marta face à Unión Magdalena pour revenir à une longueur. Et ainsi espérer doubler Millonarios sur le fil même si ce dernier accueille un América désormais hors course.
Dans l'autre groupe, on a cru à un retour fou de l'Atlético Nacional, il n’en sera rien. Si on y a cru c’est d’abord car Junior et le Deportes Tolima ont été incapables de se départager, on y reviendra, ensuite car les Verdolagas ont réussi l'exploit de s'imposer sur la pelouse du Deportivo Cali. L'édifice est encore fragile et surtout il est tenu par un homme. Capitaine, pompier et buteur. Daniel Bocanegra est actuellement l'homme fort du club. Alexis Henríquez blessé, et qui pourrait même mettre un terme à sa carrière de joueur pour devenir l'adjoint de Juan Carlos Osorio, il est le véritable taulier. Il a pris le brassard et surtout c'est le véritable patron derrière. C'est lui qui est venu sauver son équipe à plusieurs reprises quand le danger se rapprochait dangereusement et c'est lui aussi qui a offert la victoire à son équipe sur une de ses cartes secrètes. Son coup-franc a trouvé la lucarne d'un Camilo Vargas impuissant. Alors pas de quoi sauter au plafond, le score est assez flatteur même si Barcos a loupé un pénalty en fin de match, avec une panenka totalement loupée. Dinenno a trouvé le poteau d'entrée et le Deportivo Cali méritait au moins un point. Mais la mauvaise dynamique a au moins été stoppée. Un temps seulement car la défaite à Ibagué face à Tolima a définitivement écarté les Verdolagas de la course au titre. L’objectif est donc désormais de préparer le deuxième semestre. Le nouvel entraineur aura la tâche de créer la stabilité inexistante depuis le départ de Rueda.
La finale se jouera donc entre le Deportes Tolima et Junior. Les deux équipes se retrouvaient à Ibagué après le nul de la troisième journée. Si à Barranquilla l'équipe vinotinto avait arraché un point, cette fois ça a été le contraire. Sans un grand Sebastián Viera, Junior serait rentré les mains vides. Deux arrêts déterminants alors que Tolima avait pris les devants. Plus agressifs, les joueurs de Gamero ont étouffé leur adversaire et ont logiquement ouvert le score. Plus haut que tout le monde, la tête puissante de Sergio Mosquera n'a laissé aucune chance au portier uruguayen. Junior s'est mis en marche après l'heure de jeu. Pour égaliser à un quart d'heure de la fin. Là aussi sur un coup de pied arrêté où Gabriel Fuentes, laissé seul par la défense, est venu battre Montero. Le jeune latéral gauche est un symbole du retour de Comesaña. En difficulté avant l'énième retour de l'entraineur uruguayen, il est redevenu un homme clé et un titulaire indéboulonnable. Ce point est cher payé pour Junior qui ne méritait pas grand-chose d'autre. Et si Víctor Cantillo ne sera pas du voyage au Brésil, Luis Díaz si. C'est donc sans sa principale arme offensive Junior va donc essayer de consolider son statut de favori et voir la finale. Une chose est certaine, le Junior champion en titre, finaliste de la Sudamericana n'existe plus. Le Deportes Tolima de son côté va lui aussi perdre un joueur important, son capitaine, en la personne d'Álvaro Montero. Et va devoir surmonter l'élimination en Sudamericana. Impossible donc de prévoir l'issue ce groupe qui contrairement à l'autre ne se jouera pas sur « le jeu ». L'équipe la moins émoussée physiquement et mentalement sera celle qui ira en finale.


