Bon départ des principaux favoris au titre en Liga Águila. L'Atlético Nacional et le Deportivo Cali ont souffert mais ont réussi à s'imposer à l'extérieur, Junior et l'América ont fait le travail à la maison. Faux départ en revanche pour Millonarios.

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Guide du tournoi

On attendait de voir avec impatience la première sortie de cet Atlético Nacional new-look on n'a pas été déçu. Un peu trop irrégulier, logique, mais il y a quelques semaines, il n’est pas certain que cette équipe serait partie de Manizales avec les trois points. Au coup d'envoi quatre recrues plus le jeune Juan David Cabal (qui n'a rien à voir avec le vainqueur de Wimbledon) lancé dans le grand bain. En à peine plus d'une minute le club verdolaga était déjà devant. Un long ballon mal contrôlé par la défense de l'Once Caldas et d'un geste acrobatique Vladimir Hernández a ouvert le score. Derrière presque aucune inquiétude en première période et un sujet bien maitrisé. Voilà pour le côté pile parce que dès le retour des vestiaires une accélération de Johan Carbonero a permis à Ménder García de venir égaliser. Le buteur de l'Once Caldas aurait même pu s'offrir un doublé à dix minutes de la fin mais son pénalty a été renvoyé par la barre. Une des différences entre l'Atlético Nacional du semestre précédent et celui-ci c'est sa profondeur de banc. Titulaire indiscutable sous Autuori, Pablo Cepellini a commencé sur le banc. Entré à un quinze minutes de la fin pour apporter un peu plus d'entrain offensif c'est lui qui a offert le but de la victoire d'une frappe lointaine sous la barre. Tout n'a pas été parfait donc mais pour une première sortie les premiers enseignements sont plus qu'intéressants. Le duo Bocanegra-Perlaza au milieu apporte de la stabilité et de la solidité dans l'entrejeu. Pour la touche technique Tino Costa et Jarlan Barrera n'ont pas encore montré leur meilleur visage mais Jarlan notamment a été intéressant et à l'origine ou à la finition de plusieurs actions dangereuses. Confirmation espérée donc dès ce week-end contre Bucaramanga.

Bon départ également pour Junior. Le champion en titre recevait Tolima pour le gros choc de cette première journée. Là non plus le match n'a pas été exceptionnel, mais les deux équipes ont posé des bases solides pour ce semestre. Junior a eu le contrôle du ballon et sa victoire n'est pas illogique. Pour son premier match contre son ancienne équipe Luis González a été bon, le meilleur de son équipe et c'est lui qui a été à l'origine du seul but du match puisqu'il a forcé Leyvin Balanta a trompé son propre gardien. Efficacité presque maximale parce que le but est presque la seule occasion du match. Éternel serpent de mer, il manque toujours un buteur à cette équipe alors que le club rêvait un temps de Miguel Borja. Les grosses occasions paradoxalement sont donc venues du Deportes Tolima et notamment de Marco Pérez qui a touché par deux fois les montants. En difficulté à la création, la faute notamment à deux joueurs de couloir pas habitués à ce poste, le club d'Ibagué devrait se renforcer offensivement dans les prochains jours et aussi muscler un peu plus son milieu de terrain qui s'est parfois montré fragile. Il faudrait donc un cataclysme pour ne pas voir ses équipes dans le groupe des qualifiés dans la mesure où elles ont peu bougé.

On attendait l'América pour la première sortie d'Alexandre Guimaraes à la tête de l'équipe escarlata. Là aussi, l'essentiel est là. Une victoire tranquille, malgré un but concédé en fin de match, avec notamment un Michael Rangel qui n'a pas déçu. C'est lui, en renard des surfaces, qui a ouvert le score d'entrée. Sa place de titulaire garantie semble lui enlever un poids considérable. Disponible pour ses partenaires, à l'origine de toutes les actions dangereuses, c'est lui aussi qui lance parfaitement Carlos Sierra pour le deuxième but (aidé par le gardien de l'Alianza Petrolera pas très net sur le coup). Sa tâche ne sera pas aisée puisqu'il doit assurer la succession de Fernando Aristeguieta donc porter à lui seul l'attaque de son équipe mais il a montré qu'il avait de quoi faire. En gestion après le deuxième but, l'América aurait pu se faire surprendre donc en fin de match contre un adversaire qui luttera ce semestre pour ne pas descendre. Son déplacement sur la pelouse du Deportes Tolima pour la deuxième journée nous donnera une idée plus précise sur le véritable niveau de cette équipe.

Le premier leader de cette Liga Águila II 2019 est le Deportivo Independiente Medellín. Rien de nouveau non plus. Germán Cano porte toujours l'attaque du DIM. Son ouverture du score est à montrer dans toutes les écoles avec élimination de son défenseur sur le contrôle et frappe enroulée dans la lucarne. Avec la grave blessure de Leo Castro, qui manquera tout le semestre, le buteur argentin, qui voudrait bien jouer avec la sélection colombienne, sera entouré de deux jeunes joueurs. Formé au club puis parti tenter sa chance en Ukraine avant de revenir au pays Mauricio Cortés est une des « nouvelles » têtes du poderoso. Bien aidé par une défense totalement à la rue, c'est lui qui a déjà plié le match après vingt minutes. Et le jeune Juan Manuel Cuesta, titulaire du haut de ses 17 ans, devrait s'imposer dans cette équipe. Son gros match a été récompensé d'un but, le troisième de son équipe grâce à un enchainement rapide conclue d'une frappe puissante. Ces deux jeunes ont avec Alexis Mendoza un entraineur qui saura les faire progresser. Ça vaut aussi pour Jaime Giraldo, titulaire à gauche, ou Yesid Díaz au milieu qui ne dépasse pas les 21 ans. Faute de mieux le DIM fera avec ses jeunes et ses trois tauliers David González, Andrés Cadavid et donc Cano. Autre outsider qui s'est imposé lors de cette première journée, le Deportivo Cali. Son effectif n'a pas bougé, et ne devrait pas bouger. En voyage sur la pelouse de Bucaramanga le club azucarero a souffert. Beaucoup. Johan Wallens énorme dans les buts est le principal artisan de la victoire. Formé au club, international U17, il a voyagé sans vraiment s'imposer. Numéro trois lors du premier semestre, sa grosse performance pourrait donc le pousser plus haut dans la hiérarchie. Pas un hasard si la profondeur de banc est la principale qualité de cette équipe. Presque inexistante jusque à l'entrée du dernier quart d'heure elle a su accélérer et faire la différence sur le gong. Juste après l'entrée de Carlos Rodríguez. Le but de Christian Rivera est venu mettre un terme à une très belle action collective. Bougé, malmené ce collectif restera très difficile à battre. Dur à accepter pour une équipe leopardo new-look avec Hernán Torres à sa tête. Passé par le Pérou ou le Costa-Rica, champion avec Millonarios et architecte de la remontée de l'América dans l'élite, il est venu avec six recrues dont quatre titulaires au coup d'envoi. La connexion John Pérez/Sherman Cárdenas fonctionne toujours bien mais les automatismes avec Carlos Ibargüen ne sont pas encore au point. Ils se sont même marchés dessus par moments coupant certaines situations intéressantes. Avec un calendrier chargé comme Lance Armstrong la veille d'un départ de Tour de France, Bucaramanga pourrait néanmoins être la belle surprise de ce semestre. 

Le seul favori qui s'est loupé d'entrée c'est Millonarios. La chute est violente. Comme lors du semestre précédent, Millonarios a perdu à la maison. Mais cette fois contre un adversaire bien plus modeste en la personne d'Envigado, club qui a perdu trois titulaires importants. Un ballon perdu d'entrée par José Moreno et un contre fatal terminé par Wilmar Jordan et un coup-franc de d'Alexis Zapata dévié par David Mackalister Silva en moins d'une demi-heure ont plié l'affaire. Malgré la réduction de l'écart juste avant la pause de Moreno qui s'est bien rattrapé. Le défenseur central s'est d'ailleurs déboité le petit doigt sur l'action. Même en supériorité numérique une bonne partie de la deuxième mi-temps, rien n'y a fait. Le club embajador a trop peu montré pour ne serait-ce prendre qu'un point. Est-ce-alarmant ? Sur certains aspects oui, notamment dans la capacité à se créer des occasions. David Mackalister Silva a essayé mais il était le seul. Hansel Zapata n'a pas encore trouvé ses marques et Juan David Pérez est égal à lui-même, il bouge beaucoup mais en vain. Pour nuancer, la défense centrale était expérimentale. Deivy Balanta est arrivé cette semaine et Rambal purgeait un match de suspension. Au milieu Felipe Jaramillo devrait aussi revenir dans le XI de départ et apporter donc un peu plus d'équilibre aux côtés de Duque. Avec un deuxième match à la maison, contre l'Once Caldas, il ne faudrait pas se louper une deuxième fois consécutive alors que certains bruits font part d'une cassure entre Pinto et son groupe.

On attendait aussi de voir ce nouveau Santa Fe en visite sur le terrain du dernier finaliste de la Liga Águila le Deportivo Pasto. Ce que le club cardinale est montré est plus qu'encourageant. Pas de but mais donc un point arraché porteur d'espoir. Le premier champion de l'histoire du football colombien a montré un visage offensif, s'est créé des occasions. Bien loin du triste visage lors du semestre précédent. Fabián Sambueza a fait un bon match comme Daniel Giraldo au milieu. Tout n'est pas parfait, et Castellanos a été aidé de sa transversale à un quart d'heure de la fin sur un pétard de Fabián Viáfara mais dans l'immédiat ça suffit pour donner un peu d'espoir à des supporters qui mangent leur pain noir depuis deux ans. Côté Pasto on reste un peu sur notre faim. Un bon début de match avec une large domination puis plus rien. Cinq nouveaux visages au moment de commencer, ce qui n'aide évidemment pas à dégager cette force collective qui lui a permis d'arriver jusqu'en finale. Équipe surprise du premier semestre, Pasto ne devrait pas compter cette fois sur une défaillance du DIM ou de Santa Fe et devra rapidement retrouver cette alchimie.

Dans le reste de la journée, en ouverture l'Atlético Huila a dominé La Equidad à la maison. Trois buts en vingt minutes ont fait la différence même si par deux fois La Equidad est revenue. Dans la course au maintien Jaguares a dominé l'Unión Magdalena sur la plus petite des marges et voit la zone s'éloigner un peu plus. Enfin Rionegro a fait une mauvaise opération aussi en s'inclinant lourdement à la maison contre Cúcuta. Un but juste avant la pause et deux juste après ont plié l'affaire. Le but de Juan Sebastián López en fin de match est plus anecdotique qu’autre chose.

Résultats

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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée