Carton plein pour les deux clubs de Cali avec deux victoires en deux matches. L'América a réussi l'exploit de s'imposer sur la pelouse du Deportes Tolima. Le Deportivo a lui cartonné Jaguares. Cúcuta et le DIM suivent le rythme aussi.
Guide du tournoi
On tient le chat noir de ce début de saison. 94e minute, suite à une sortie ratée Neto Volpi, Marco Pérez a la balle de l'égalisation sur penalty. Mauvais appui ou mauvais crampons, sa glissade envoie sa tentative au-dessus des cages du portier brésilien. Point final d'une rencontre où il aura enfilé le costume de poissard. Le tout après avoir trouvé deux fois les montants il y a une semaine en ouverture de cette Liga Águila II 2019. Il a encore tout essayé. De la tête d'entrée, ou sur coup-franc juste avant la pause, rien n'y a fait. Il a aussi essayé d'endosser le rôle du passeur sur corner ou dans le jeu sans plus de réussite. La faute notamment à Jorge Ramos qui a raté deux occasions en or. Pour info, le buteur formé au Real Cartagena n'a jamais marqué plus de sept buts sur une année civile. Incompréhensible donc de le voir titulaire dans une des meilleures équipes du championnat. Tolima s'est donc cassé les dents sur une équipe de l'América qui fait ce qui est certainement le plus difficile dans le football : jouer simple. Un bloc compact, des transitions rapides et une efficacité maximale. Sur sa première occasion le club escarlata a frappé. Avec encore une fois Rangel à la baguette cette fois dans le rôle du passeur décisif. Sa passe parfaite dans le bon tempo a permis à Yesus Cabrera de venir battre Álvaro Montero. À peine arrivé, Michael Rangel est déjà l'homme le plus important du dispositif de Guimaraes. Pression sur les défenseurs, buteur et au service de ses coéquipiers, l'ancien buteur de Junior est déjà en train de faire oublier son prédécesseur. Avec deux victoires en deux matches ce début de saison est idéal et permet au nouvel entraineur de pouvoir travailler dans la sérénité. Un luxe dans ce club.
Moins de stress chez le voisin. Le Deportivo Cali a tout simplement détruit une bien pauvre équipe de Jaguares. Si Johan Wallens avait dû s'employer lors du premier match, il a passé cette fois un après-midi calme. Pour sa première à la maison et malgré la faiblesse de son adversaire, avec notamment une naïveté défensive incroyable à ce niveau, on a vu un très bon Deportivo Cali surtout au retour des vestiaires. Cette victoire est importante dans la mesure où le club azucarero restait sur trois défaites à la maison (les trois pendant le quadrangulaire). Matías Cabrera, Agustín Palavecino ou Juan Dinenno se sont bien amusés avec un but chacun, Danny Rosero y est aussi allé du sien. Quand elle appuie sur l'accélérateur, cette équipe fait très mal. Pusineri semble vouloir privilégier un 4/4/2 avec Feiver Mercado titulaire. Sa présence dans le XI type peut surprendre tant Dinenno prend de la place devant. Passeur décisif sur les deux premiers buts et buteur sur le troisième, il a toute la panoplie pour jouer seul devant. Ce qui libèrerait une place au milieu pour Carlos Rodríguez ou Yeison Tolosa. C'est comme ça d'ailleurs que le Deportivo Cali a mieux joué sur la pelouse de Bucaramanga la semaine dernière. Une chose est certaine donc, l'entraineur argentin a plusieurs cordes à son arc et pourrait donc changer son fusil d'épaule en cours de route si le rendement Mercado, passé par l'América, ne lui donne plus satisfaction.
Derrière, Cúcuta suit le rythme. Deuxième victoire pour le club qui se trouve à la frontière avec le Venezuela. Cúcuta n'a pas eu le ballon mais l'a nettement mieux utilisé que Santa Fe, son adversaire du jour. Luis Miranda a profité d'une erreur de son adversaire pour venir marquer le seul but du match juste après la pause. Le seul but de différence pourrait même paraître flatteur. Le club rojinegro a eu les meilleures occasions et n'a quasiment pas souffert. Santa Fe s'est réveillé bien trop tard et a essayé dans les dix dernières minutes. Bien trop tard donc pour espérer prendre ne serait-ce qu'un point. Ce Santa Fe est retombé dans des travers vus il y a quelques semaines. Le ballon, près de 60% de possession mais quasiment pas d'idée. Pas de sérénité défensive non plus avec donc un but offert. Ce double déplacement d'entrée nous a donc montré un double visage. Plutôt bon contre Pasto avant donc de se louper contre Cúcuta. Avec un point et zéro but marqué, le bilan comptable n'est pas bon et la victoire dimanche contre l'Alianza Petrolera est déjà vitale. Pour Cúcuta le début de saison ressemble fort à ce qu'on avait vu lors du premier semestre avec un départ canon avant de craquer sur la fin. Avec huit points d'avance sur la zone de relégation, donc sans nécessité de s'alarmer, son semestre pourrait donc être sans vague et un long fleuve tranquille.
Dernière équipe à avoir fait le carton plein, Independiente Medellín. Sur le gong et sur un but venu du ciel. Excellent jusque-là, mettant notamment en échec un Germán Cano pas du tout inspiré, Diego Novoa a gâché son excellent match. Sur le dernier coup-franc le gardien a relâché un ballon pour facile dans les pieds d'Adrían Arregui. Avant ça, le DIM a vécu un début de match bien compliqué, pris à la gorge par une séduisante équipe de La Equidad. Tigre en Sudamericana, Ethan González se transforme en petit chat sur la scène locale. Par deux fois il a eu l'occasion de récompenser le très bon travail de son équipe mais à chaque fois il a échoué dans le dernier. Si sur la première David González a sorti un bel, la deuxième était bien plus facile. Tout seul au deuxième poteau, surpris, sa tête a clairement manqué de puissance et de précision. Meilleurs après la pause mais sans que ça se traduise en terme d'occasions, les joueurs d'Alexis Mendoza ont donc récupéré trois points tombés du ciel. Moins tranchante, cette équipe a encore montré qu'elle ne dépend que de Cano. Sans lui le danger apporté est nul. Éternel problème qui ne peut faire mieux de cette équipe qu'un outsider. De son côté La Equidad pourrait vivre un semestre plus que difficile, au moins tant qu'il y aura la Sudamericana avec un quart de finale qui se profile.
Ça va un peu mieux pour Millonarios. Battu à la maison en ouverture de la saison, le club embajador a rectifié le tir et s'est imposé sur la plus petite des marges contre l'Once Caldas. Pas de quoi sauter au plafond franchement mais l'essentiel est là. Naïve, la défense du club de Manizales s'est fait piéger sur une touche et un rebond mal jugé. À l'affut c'est Juan David Pérez a marqué le seul but du match. Certes les meilleures occasions ont été pour le club de la capitale mais on est encore bien loin de l'équipe qui tournait à une moyenne de deux points par match lors du semestre précédent. Notamment parce qu'elle a été totalement passive et inoffensive après la pause. Côté positif, cette équipe a été nettement moins en danger que contre Envigado. Le retour de Felipe Jaramillo dans l'équipe de départ apporte évidemment un peu plus d'équilibre à cette équipe et l'expose donc nettement moins. La sortie de Pinto, où il a dit refuser le poste de sélectionneur du Panamá, après le match est un message clair pour ses joueurs : « je suis et je resterai l'entraineur de ce club ». Difficile donc de savoir où va vraiment cette équipe. On avait été séduit par la première sortie de l'Atletico Nacional, la deuxième a été plus décevante. Avec une équipe remaniée, Patricio Cucchi titulaire à la pointe de l'attaque. Habituel défenseur, Christian Mafla a monté d'un cran, l'équipe verdolaga a été sur courant alternatif, sur l'accélérateur par moments mais trop intermittente dans l'ensemble. Les choix d'Osorio qui n'ont pas payé puisque Mafla et Cucchi sont sortis à l'heure de jeu. Mais avec Jarlan Barrera comme point commun de toutes les occasions dangereuses. Perdu en Argentine du côté de Rosario Central, l'ancien joueur de Junior revit en Colombie. Même dans un rôle différent de celui auquel il nous avait habitué. Dans un milieu à trois, qui lui demande donc plus d'implication défensive et de volume, il arrive quand même à garder la liberté nécessaire à sa créativité. Une victoire n'aurait pas été illogique, avec notamment un ancien de la maison Christian Vargas qui a sorti quatre arrêts décisifs, mais on pouvait s'attendre à mieux. Comme contre Santa Fe en Copa Águila disputée en milieu de semaine avec une large victoire 3-0.
Du côté de Junior, la journée a été bien pire. Le club de Barranquilla n'a pas existé sur la pelouse de Patriotas. L'altitude, le froid (certains joueurs portaient des gants), l'absence de Viera et de Teó, on pourra trouver toutes les excuses du monde la prestation globale a été en dessous de tout. Le premier but, après un peu plus de deux minutes, a planté le décor d'entrée. Une défense totalement apathique avec notamment un Luis Narváez d'une passivité digne d'un bug de jeu vidéo pour permettre à Brayan Fernández de marquer sans opposition. À l'heure de jeu, le très beau coup-franc de Kelvin Osorio a plié le match. Presque inoffensif, Junior a sorti son plus mauvais match depuis bien longtemps. À peine arrivé Edder Farías avait l'occasion de montrer qu'il pouvait porter l'attaque tiburón mais il a été totalement transparent. Inquiétant vraiment dans la mesure où ça pose question sur le niveau et l'implication des joueurs vus comme « remplaçants » comme Eder Farias, Fredy Hinestroza, voire même Sebastián Hernández. Avec un déplacement sur la pelouse du DIM lors de la prochaine journée, il faudra relever la tête sous peine de voir les dents des supporters commencer à grincer. La bonne nouvelle c'est que les deux principaux cadres seront de retour.
Dans le reste de la journée, Pasto ne décolle toujours pas. En voyage à Envigado, le dernier finaliste a arraché un point. Mené au score, un coup franc salvateur d'Henry Rojas, lui a permis de ne pas rentrer les mains vides. Pas de vainqueur dans les deux matches cruciaux pour le maintien. L'Unión Magdalena n'a pu faire mieux que 0-0 à la maison contre Huila. Plus de buts mais pas de vainqueur entre l'Alianza Petrolera et Rionegro dans un match qui a fait couler beaucoup d'encre. Un 2-2 disputé sous une forte chaleur (habituelle à Barrancabermeja) mais qui a profondément agacé les dirigeants du club paisa.
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