Personne n'a fait la bonne opération dans un week-end où la Liga Águila est très largement passé au second plan, au moins sur la scène sportive. L'America, l'Atlético Nacional et le Deportivo Cali calent. Millos et Junior reprennent des couleurs.

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Totalement en perdition sur la pelouse de Patriotas lors de la deuxième journée, Junior devait montrer un bien meilleur visage. Il l'a montré en partie. Sa victoire sur le terrain du DIM peut paraître « chanceuse » puisque son adversaire a trouvé les montants en fin de match, mais dans l'ensemble sa prestation a été plus que bonne. Notamment parce que Cantillo, son cadre sur le terrain, a joué à son niveau. Et quand lui est à son niveau c'est plus facile, même si les autres ne sont pas à leur niveau. À commencer par Teó, une nouvelle fois expulsé pour deux avertissements. À peine arrivé, Luis González est déjà le véritable leader d'attaque de son équipe. Plus remuant, plus dangereux il a remplacé Luis Díaz dans le rôle de principale arme offensive de son équipe. Plus que Teó donc, plus qu'Edder Farías. Si Junior veut garder son titre, ça passera par ses deux joueurs là. Côté DIM, cette défaite laisse évidemment un goût amer, notamment parce que Mauricio Cortés s'est blessé en première période et pourrait manquer plusieurs semaines de compétition. Mais le niveau affiché par Andrés Ricaurte est intéressant. Il semble petit à petit s'approcher du niveau qui faisait de lui un des potentiels héritiers de JuanFer. Collectivement, il arrive de plus en plus à mettre ses partenaires dans les meilleures conditions, et il n'hésite plus à frapper lui-même au but. Avant les dix dernières minutes un peu folles c'est lui qui s'est créé la meilleure occasion pour son équipe. Si c'est encore trop tôt pour le confirmer, un peu plus de poids et de présence aux côtés de Cano serait une bonne nouvelle.

 

Pinto avait envoyé un message à ses joueurs après le match contre l'Once Caldas, il semble que ça ait été bien compris. Avec des choix payants en prime pour l'ancien sélectionneur du Costa Rica. Duque-Jaramillo au milieu, Mackalister dans une position plus axiale pour le XI de départ avec un coaching gagnant. À peine entré à la place d'un Fabián González bien plus maladroit qu'au premier semestre, Cristian Arango a donné la victoire à son équipe grâce à un geste acrobatique. Un des signaux positifs de cette rencontre c'est que ce but est intervenu juste après une grosse bévue d'Alex Rambal qui avait coûté le but de l'égalisation à son équipe. Yuber Asprilla avait répondu à l'ouverture du score de David Mackalister Silva, le tout dans un laps de temps de quinze minutes. Ce match plaisant, rythmé et assez riches en occasion est de loin le meilleur produit par le club embajador sur ce semestre. Cette montée en puissance sera aussi à confirmer, avec un renfort inattendu qui est arrivé en début de semaine. Juan Camilo Salazar a retrouvé Millonarios, après avoir été acheté par San Lorenzo en janvier. Le club argentin dans l'incapacité de payer le transfert (et son salaire) a renvoyé le jeune ailier colombien.

Les images ci-dessus sont celles du vestiaire visiteur de Jaguares. Une porcherie. Juan Carlos Osorio, l'entraineur de l'Atlético Nacional en visite dans la ville de Monteria ce week-end, a dénoncé les conditions dans lesquelles son équipe a été reçue. Pas d'eau froide non plus dans une ville où la température descend très rarement en dessous des 30°. Difficile de lui donner tort, même si ça n'explique en rien pourquoi son équipe n'a pu faire mieux qu'un partage des points. Cristian Moya a tout simplement plombé son équipe. Le défenseur central de 21 ans a d'abord concédé un pénalty avant d'être expulsé en fin de match. Dommage, parce que ses coéquipiers avaient fait le travail avec notamment un but d'entrée de Jarlan. Sans être brillante, cette équipe commence aussi à trouver son rythme de croisière et aurait même pu prendre les trois points en fin de match sans un bon José Escobar auteur qui a sorti la parade devant Barcos. Mais pour les deux prochains mois il faudra faire sans Juan Carlos Osorio, suspendu après une altercation avec Jhon Hinestroza lors du match de Copa Águila. Au mieux il sera donc en tribune, au pire il pourrait ne pas être autorisé à entrer dans le stade.

Les dernières minutes auront été agitées pour les équipes de Cali. L'América ouvrait la journée à la maison contre Patriotas. On pensait le match à la portée de cet América, on a vu, de loin, le plus mauvais match du semestre. Totalement méconnaissable l'équipe escarlata a sauvé un point sur le gong. Notamment en première période où elle a souffert et a logiquement mené juste avant la pause. Le but (magnifique) de Carlos Rivas a bien symbolisé les carences affichées. Sur une touche Martín Payares, laissé seul, a pu remettre à Rivas, pas plus attaqué, pour lâcher sa papinade et donc laisser Neto Volpi sans réaction. L'absence du défenseur central et capitaine Juan Pablo Segovia, suspendu, explique peut-être cela. Pas beaucoup mieux après la pause même si l'équipe de Tunja a progressivement reculé. Sans être vraiment en danger. Arrivé d'Aldosivi, Matías Pisano a donc permis à son équipe d'éviter le pire après un énorme travail de Duván Vergara. Brouillonne, voire décevante, cette équipe a semblé sans idée. L'égalisation est d'ailleurs venue d'un exploit individuel et on avait l'impression que c'était une tout autre équipe que celle qui a joué les deux premières journées. La faute aussi à Guimaraes qui s'est aussi trompé dans son équipe de départ, contraint ainsi d’avoir fait deux changements avant même l'heure de jeu. À noter qu'à moins d'un an de la Copa América en Colombie, le Pascual Guerrero a encore des problèmes d'électricité, une nouvelle fois le match a été interrompu en raison d'une défaillance au niveau de l'éclairage. Final bien plus tardif dans un match fou entre le Deportivo Cali et l'Atlético Huila. Les larmes à peine séchées et le rythme cardiaque descendu après la victoire d'Egan Bernal, en à peine une minute le club de Neiva était déjà devant. Pourtant excellent jusque-là Johan Wallens a complètement manqué sa sortie. Des occasions à la pelle, de l'intensité, ce match a été très plaisant. On attendait de savoir si Feiver Mercado allait devenir plus décisif. Sa passe décisive et son but en moins de dix minutes, juste après l'heure de jeu, ont apporté une réponse claire. C'est lui qui a validé la grosse domination de son équipe après la pause. Et si Pinto avait fait un changement gagnant, Lucas Pusineri lui a fait un coaching perdant. Entré dans le temps additionnel pour garder le score, Francisco Delorenzi a trompé son propre gardien au bout des six minutes données. Cruel parce que le Deportivo Cali avait largement dominé la deuxième période et aurait même pu avoir deux buts d'avance mais la frappe de Christian Rivera a trouvé la transversale. Mais ce Huila avec un Geovanni Banguera revenu à un niveau qui était le sien avant de partir à Santa Fe est donc difficile à battre. Au classement les deux clubs de Cali, toujours invaincus, ralentissement mais restent donc en tête avec un invité surprise qui s'est intercalé entre le Deportivo premier et l'América troisième.

 

Enfin Santa Fe inquiète. Vraiment. On pensait que ce premier match à la maison contre l'Alianza Petrolera allait (enfin) lancer la saison. Le mot déception serait un euphémisme. Sans Sambueza son principal créateur il n'y a eu aucune idée dans le jeu. Avec notamment un 4/3/3 totalement déséquilibré offensivement avec Maicol Balanta à droite mais sans ailier gauche et sans latéral gauche qui ne prenait son couloir non plus et qui de toute façon a été expulsé juste avant la pause. Sans utiliser un tiers du terrain donc et avec un embouteillage dans l'axe compliqué d'être dangereux. Une seule véritable occasion à l'heure de jeu. Et histoire de boire le calice jusqu'à la lie, Santa Fe s'est fait piéger sur coup de pied arrêté qui était pourtant sa force ces dernières années. Logiquement le vainqueur de la Sudamericana 2015 a pris une bronca à la pause et une à la fin du match. Le kop, bien rempli, a lancé aussi quelques chants pour inviter les joueurs à jouer avec une partie de l'anatomie masculine indispensable à la reproduction. Ça ne suffira pas. Sans Andrés Pérez ni Juan Daniel Roa le milieu était léger et donc s'est fait balader. Beaucoup de problèmes à régler dans l'immédiat pour le nouvel entraineur. À commencer par trouver le chemin du but, chose que n'a pas fait le club de la capitale ce semestre. Si le club ne fait pas mieux ce semestre le spectre de la B planera dès l'année 2020. Le déplacement qui se profile contre le Deportes Tolima ne devrait pas renforcer la confiance alors que la situation urge.

 

Dans le reste de la journée, première victoire de la saison pour le Deportes Tolima. Le club d'Ibagué a accéléré après la pause et s'est finalement imposé sans trembler sur la pelouse de la lanterne rouge Rionegro. À noter le premier but du semestre pour Marco Pérez qui a inscrit le deuxième et dernier but de son équipe. Envigado est l'invité surprise qui s'est glissé sur le podium. Mené 1-0 sur sa pelouse contre Cúcuta le club de la banlieue de Medellín est d'abord revenu juste avant la pause avant de tout renverser sur son passage en un peu plus de dix minutes. Trois buts, avec trois buteurs différents et au final un carton contre une équipe de Cúcuta qui avait pourtant gagné ses deux premiers matches. Enfin La Equidad s'impose aussi pour la première fois du semestre. Maladroit jusque-là Ethan González s'est offert un doublé à la maison et a donc permis au quart-de-finaliste de la Sudamericana de s'imposer contre l'Unión Magdalena. Le club de Santa Marta n'avance pas, ne marque pas et se complique donc grandement son opération maintien.

Résultats

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Classement

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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée