Surprise à cinq journées de la fin avec l'Alianza Petrolera qui est toujours devant. Coup double pour le club de Barrancabermeja qui a quasiment assuré sa place dans le quadrangulaire et sa place dans l'élite. Derrière on retrouve tous les gros, sauf Tolima et le DIM.

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Le rythme n'est pas forcément celui d'un lièvre mais il est suffisant pour rester en tête de la Liga Águila II à cinq journées de la fin. Ce n'est toujours pas flamboyant, seulement seize buts marqués en seize journées mais c'est solide avec seulement dix buts encaissés. Une solidité qu'on a pu voir surtout dans les gros matches comme lors de la victoire sur la pelouse du Deportivo Cali ou lors de son match à la maison contre l'Atlético Nacional. La défaite concédée en route sur la pelouse de Millonarios n'a donc pas eu d’incidence. L'Alianza Petrolera est donc le facteur X de ce semestre. Avec l'impression de voir à chaque fois le même match. Efficacité maximale, soit grâce à un coup de pied arrêté, soit en exploitant parfaitement une erreur de remplacement, comme face à Cúcuta et le retour en trottinant des joueurs offensifs qui a laissé Hurtado seul au deuxième poteau pour égaliser. Avec vingt-neuf points, soit huit de mieux que le neuvième, la qualification est donc quasiment dans la poche et pourrait même validée cette semaine. Le calendrier certes compliqué avec Junior, le DIM ou encore un voyage à Patriotas ne devrait néanmoins pas poser de problème.

Au même rang, on retrouve l'Atlético Nacional. Le Nacional qui était invaincu a perdu à la maison contre Cúcuta et Junior mais s'est imposé à Pasto, contre Patriotas et surtout contre sa bête noire le Deportes Tolima. Un effectif imposant tant en terme de quantité que de qualité, des internationaux, une puissance offensive plus que bon mais pourtant on reste sur notre faim. Pourquoi ? Parce qu'avec six nuls, on est en droit d'espérer beaucoup plus de cette équipe. Notamment dans la régularité. Ce Nacional manque de constance et a donc du mal à enchainer que ça soit sur quatre-vingt-dix minutes ou sur deux matches. Réciter son football comme lors des deux matches contre le voisin et se louper dans la foulée à la maison contre Cúcuta. Sortir un gros match contre Tolima puis sortir un non-match total contre l'Alianza Petrolera trois jours plus tard. Autre point noir l'indiscipline, avec trois rouges sur les trois derniers matches, l'Atlético Nacional a montré quelques signes de nervosité qui sont guère rassurant pour la suite.

Même constat pour Millonarios qui suit à trois points. Victoire à Medellín contre le DIM et à la maison contre le leader, grâce à une excellente première période, avant de sombrer à Cúcuta et d'offrir à la maison contre Patriotas une masterclass de possession stérile. 55% de possession, dix tirs dont seulement un dans la surface. En feu, Ortiz ne marque plus. Défensivement les chiffres sont criants, à quatre matches de la fin le club embajador a déjà pris cinq buts de plus que lors de la totalité du premier semestre. La bonne nouvelle c'est que son gardien international vénézuélien Wuilker Faríñez redevient décisif. Sans lui, Millos aurait laissé en route d'autres points précieux notamment dans la course à la reclassification, celle qui pourrait lui offrir un ticket pour la prochaine Libertadores en cas de nouvel échec dans la course au titre. La reclassification est ainsi l’objectif principal du club. Avec quatre points d'avance sur Junior, qui a profité de la seizième journée pour gratter trois points, la marge n'est pas si immense que ça, surtout que les deux équipes devraient faire partie des huit qualifiés et qu’il reste donc potentiellement dix matches (quatre de phase régulière plus six de quadrangulaire). Vous ne comprenez rien ? Logique, bienvenue en Liga Águila.

Un Junior qui se refait bien la cerise. Trois victoires consécutives en championnat et une arrivée en force dans le groupe des qualifiés (troisième au général). À l'approche de la fin de la phase régulière le requin rôde et se place et revient petit à petit sur le groupe de tête. Avec cependant encore quelques difficultés dans le jeu, quatre des six derniers buts l'ont été sur pénalty. Le jeune Sandoval, international U20, prend de plus en plus de place au sein de l'attaque et semble bien fonctionner à côté de Teo. Avec Millonarios, l'Alianza Petrolera ou encore un déplacement à 3 000m d'altitude pour affronter Pasto le champion en titre aura l'occasion de confirmer sa montée en puissance dans les prochaines semaines pour à nouveau s'imposer comme le favori pour le titre.

Autre équipe sur courant alternatif, le Deportivo Cali. Capable de perdre à la maison contre l'Alianza Petrolera puis d'aller cartonner Cúcuta. Les deux dernières semaines sont d'ailleurs un symbole. Devant à la pause sur la pelouse du Deportes Tolima, le club azucarero a explosé en concédant trois buts en quinze minutes pour au final une lourde défaite 5-2. À la maison pour la revanche du classique vallecaucano, il a d'abord été mené avant de renverser la vapeur, puis se faire rejoindre à quinze minutes de la fin avant d'arracher une victoire quasiment sur le gong. Les montagnes russes en résumé. Meilleure équipe à la maison mais treizième à l'extérieur. Rien ne bouge. Meilleure attaque mais même nombre de but encaissés que Magdalena qui lutte pour le maintien. Soit deux lacunes à combler pour espérer quelque chose dans cette Liga Águila.

Que dire de Santa Fe ? À la rue il y a quelques semaines, le club est une série incroyable. Sept victoires, dont cinq avec au moins deux buts marqués et surtout zéro but encaissé, les Cardenales sont tout simplement la meilleure équipe de Colombie actuellement et de loin. Après avoir cru devoir lutter pour le maintien, les supporters se mettent même à rêver de jouer les trouble-fêtes dans la lutte pour le titre. Plusieurs enseignements découlent de cette incroyable série. Pressenti pour prendre place sur le banc de Santa Fe l'année prochaine Alberto Gamero pourrait ne jamais arriver. Arrivé pour jouer les pompiers Harold Rivera a fait un travail remarquable sur cette équipe, notamment psychologique, et l'ancien entraineur de l'Unión Magdalena a remis la tête à l'endroit de tous ses joueurs. Ce groupe avait besoin d'une victoire pour se relancer et mettre un terme à l'ambiance pesante autour du club, il en a enchainé sept.

Tout en queue de classement, Huila est lanterne rouge et donc à la lutte pour ne pas descendre. Arrivé au chevet de cette équipe Jorge Luis Bernal ne semble pas trouver la solution. Même à la maison contre Envigado un adversaire direct. Même chose pour l'Unión Magdalena qui n'a pu faire mieux que 1-1 à la maison contre Rionegro, concurrent à quatre points devant. Entre Jaguares, Rionegro et Envigado, aussi dans la lutte, deux de ces cinq équipes évolueront à l'étage inférieur l'année prochaine.

Classement

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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée