L’América, Santa Fe et le Deportivo Cali. Parmi ces trois équipes, une seule rejoindra Junior en finale de la Liga Águila II. Avec un choc entre América et Santa Fe, la dernière journée promet d'être passionnante.
Ils ne sont donc plus que trois à espérer une place en finale. Si l'avant-dernière journée n'a donc pas permis de lâcher la fumée blanche, elle a été fatale pour l'Atlético Nacional. Une bonne première période, récompensée par un but rapide de l'international espoir colombien Juan Pablo Ramírez. Le 1-0 paraissait presque flatteur avec tant le milieu verdolaga s'est montré dominateur. Avec même le poteau qui a renvoyé la tentative de Sebastián Gómez juste avant la pause. Avant de sombrer totalement au retour des vestiaires, d'abord en concédant deux grosses occasions en moins de cinq minutes, avec une parade salvatrice de José Cuadrado notamment, puis en se faisant logiquement rejoindre. À peine entré en jeu et plus vif qu'un Christian Mafla un poil naïf dans l'histoire, Omar Albornoz, en deux temps, a donc égalisé et est venu jeter un froid sur l'Atanasio. L'Atlético Nacional ne se relèvera pas. Parce que ce nul s'il laisse le Deportes Tolima en position de se qualifier il élimine son adversaire du soir. Point final d'un quadrangulaire totalement raté où Osorio n'aura jamais trouvé son équipe-type et aura fait des choix qui interrogent. Jarlan a encore commencé sur le banc par exemple. Aligner des équipes avec des joueurs à des postes improbables n'est pas nouveau chez lui et certains de ses choix étaient discutés au Mexique. S'il ne devrait pas quitter son poste, l'intersaison qui arrive sera importante dans la mesure où il aura les clés du recrutement et sera donc sans filet l'année prochaine. De son côté grâce à ce point, Tolima s'offre le droit de disputer une demi-finale à la maison contre Junior. En cas de victoire contre le club de Barranquilla, c'est bien le club pijao qui jouera la finale.
Junior avait pris donc son destin en main. S'il ne perd pas sur la pelouse d'Ibagué il sera en finale et pourra aller chercher un troisième titre consécutif. On n'a pas vu un Junior exceptionnel contre Cúcuta mais comme le veut l'expression, il a fait le job. Une grosse frayeur d'entrée, la seule du match avec Carmelo Valencia et Luis Miranda qui ont trouvé le poteau puis une maitrise globale. Avec un premier cadeau tombé du ciel et une main dans la surface juste avant la pause mais le pénalty de Sebastián Viera est parti dans les nuages de Barranquilla. Avant donc la délivrance à vingt minutes de la fin et une deuxième main dans la surface. Cette fois Teófilo Gutiérrez a pris ses responsabilités pour inscrire le seul but du match. Un but qui lui permet de prendre les commandes du groupe et s'autoriser un match nul lors de la dernière journée.
Ce match nul, les barranquilleros sont donc allés le chercher à Ibagué. Pour cela, Junior a compté sur deux atouts : son expérience et sa capacité à exploiter les failles adverses. Car Tolima a dominé la rencontre, soumettant Junior à une forte pression durant l’ensemble du match, bien aidé par une ouverture du score précoce, José Moya surgissant pour propulser un corner de Campaz dans les buts. Les supporters présents au Murillo Toro commençaient à croire à la fin d’une série noire des leurs face à Junior (trois matchs sans victoire dans ce stade), mais ils étaient immédiatement refroidi par une autre tête, celle de Germán Mera qui ramenait les visiteurs. Le nul en poche, Junior cherchait surtout à casser le rythme, les fautes se multipliaient et Tolima luttait pour générer du danger. Les pijaos allaient être relancés par un penalty offert à Castro (alors que la faute était commise en dehors de la surface), Danovis Banguero ne tremblait pas et les Vinotintos reprenaient les commandes à moins de dix minutes de la pause. Les planètes semblaient parfaitement alignées, surtout que Gabriel Fuentes était exclu en début de second acte du côté des visiteurs. Julio Comesaña avait modifié son onze, les entrées de Víctor Cantillo et Luis Cariaco González allaient être décisives. Junior se montrait le plus dangereux et pendant que Tolima gâchait la balle de match à vingt minutes de la fin, sur l’action suivante, Cariaco González se promenait côté gauche et lançait Edwin Cetré dont la frappe rasante trompait un Cuesta peu inspiré sur le coup. 2-2, Junior était donc qualifié pour la finale, le Tiburón allait ensuite faire parler son expérience en faisant tranquillement courir le temps, Tolima semblant un temps assommé avant de ne pas se montrer capable de générer du danger. Et Junior peut donc attendre son adversaire de la grande finale.
Dans le groupe B, ce ne sont donc pas deux mais trois équipes qui peuvent encore se qualifier, l'América, Santa Fe et le Deportivo Cali. Un match devrait être décisif : le choc entre América et Santa Fe. Car s'il y a un gagnant entre l'América et Santa Fe, il aura lui aussi son billet en poche pour la finale. Avec un avantage pour le club escarlata qui évoluera dans un Pascual qui sera certainement incandescent. Grâce à son succès précieux sur la pelouse de l'Alianza Petrolera, l'América s'est rapproché d'un moment qui pourrait être historique. Jamais depuis sa remontée dans l'élite il n'avait été aussi proche de remporter le titre. Le pénalty de Michael Rangel au quart d'heure aura suffi dans un match où le club aurinegro aura été bien maladroit. Si Rangel a réussi dans cet exercice, Vásquez s'est lui cassé les dents sur Volpi. L'attaquant du club de Barrancabermeja n'a pas été plus en réussite en fin de match et a trouvé le poteau. Si la manière n'a pas été forcément brillante, Alexandre Guimaraes et les siens ne feront pas la fine bouche. Ces trois points lui permettent de prendre la tête du groupe, un point devant Santa Fe.
Le club de la capitale avait une occasion en or d'une part d'éliminer un adversaire direct et d'autre part de se mettre en position idéale avant l'ultime journée. Initialement prévu samedi, en même temps que Alianza Petrolera/América, ce match a été décalé au dimanche en raison du mouvement social actuellement en cours en Colombie. On attendait donc un Santa Fe dominateur d'entrée. Perdu. C'est bien le club azucarero qui a ouvert le score peu avant la demi-heure sur un csc de Carlos Arboleda. Obligé de cravacher Santa Fe a pensé faire le plus difficile en revenant au score juste avant la pause grâce à un bien joli but de Fainer Torijano. En supériorité pendant vingt-cinq minutes, le club cardinal a essayé en vain de faire la différence mais ni Fabián Sambueza ni Jhon Velásquez n'ont trouvé la cible. Avec Duque expulsé à dix minutes de la fin, le Deportivo Cali s'est même montré menaçant mais en vain. Ce nul au final n'arrange personne. Santa Fe devra aller faire un exploit et s'imposer à l'extérieur contre l'actuel leader. Le Deportivo Cali regardera ce qui se passera à quelques kilomètres en espérant un nul tout en faisant un carton contre une équipe de l'Alianza éliminée. De quoi donc offrir une journée de jeudi qui promet d'être riche en émotions et en sueurs froides.
