L’América n’a pas fait de détail et s’est imposé largement contre une équipe de l’Atlético Nacional bien diminuée. La Equidad a fait l’exploit. Santa Fe et Junior sont aussi passés.

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Malgré sa victoire à Cali, l’Atlético Nacional n’était pas favori contre l’América. La faute au virus qui a mis sur la touche pas moins de onze joueurs côtés verdolaga et pas des moindres avec notamment les deux gardiens, Brayan Rovira au milieu et les deux avants-centre. Il n’y a donc pas eu de miracle et la logique a été respectée. Dès la dixième et après un raid de cinquante mètres Duván Vergara avait permis à son équipe de refaire son retard sur l’ensemble des deux matches. Dès la vingtième le match était plié avec le petit piqué d’Adrián Ramos. Déjà pas aidés par le contexte, l’assistance vidéo a terminé d’enfoncer les joueurs d’un Alejandro Restrepo qui termine ici son intérim. Sur une frappe croisée Ewil Murillo emporté dans son élan a terminé son geste sur un Felipe Jaramillo revenu défendre. Rouge grotesque. Même si l’América raté un penalty, le poteau a renvoyé la tentative de Yesus Cabrera, et a lui aussi été réduit à dix avec le rouge de Jaramillo dès la reprise, rien ne semblait venir contrarier cette qualification. Et s’il y avait un supporter du Nacional qui en doutait, le troisième but, inscrit par Ramos sur penalty est venu endormir une fin de match à peine agitée par la frappe sur la barre de Brayan Córdoba. L’América ira donc jouer une demi-finale inespérée il y a une semaine encore et ira donc une compétition continentale pour la deuxième année consécutive en 2021. Juan Cruz Real se donne donc un peu d’air alors qu’il est continuellement critiqué depuis son arrivée. L’Atlético Nacional n’a donc plus que la coupe pour terminer la saison. Mais à Medellín on prépare déjà l’année prochaine puisque Alexandre Guimaraes a été officialisé, lui l’ancien entraineur de … l’América.

 

Face au club escarlata on retrouvera Junior. Le club de Barranquilla a finalement bien fait de se déplacer dans la capitale pour affronter le Deportes Tolima. À peine inquiété, une frappe dès la première minute et une tête sauvée sur sa ligne juste avant la pause, le club de Barranquilla a tranquillement géré son match, bien aidé par un Tolima réduit à dix dès la demi-heure. Déjà buteur à l’aller, Miguel Borja a même récidivé sur pénalty à deux minutes de la fin, scellant le sort de cette série. Seul club colombien engagé en compétition continentale, qualifié pour les quarts de finale de la Copa Sudamericana, le club tiburón a, grâce à cette victoire, assuré sa place pour la prochaine Libertadores. De son côté, comme pour l’Atlético Nacional, le Deportes Tolima n’a plus que la coupe pour sauver cette année qui nous aura clairement laissé sur notre faim. Si le tirage n’était pas un cadeau, le club pijao a été décevant et a été bien loin de ce qu’il avait montré lors de la phase régulière. L’imbroglio sur le lieu du match a peut-être pesé dans les têtes. Mais quoiqu’il arrive cette équipe va commencer un nouveau cycle sans Montero, certainement sans Campaz non plus, en espérant donc que cette année soit celle de la fin de l’apprentissage.

 

Dans l’autre demi-finale on retrouvera la surprise du week-end, La Equidad. Le troisième club de la capitale a fait l’exploit de se qualifier sur la pelouse du Deportivo Cali. Incroyable de réussite à l’aller déjà, la chance a une nouvelle fois été du côté des coéquipiers de Matìas Mier. En supériorité numérique dès la huitième minute et l’exclusion de Kevin Velasco, Diego Novoa a sauvé une première fois miraculeusement les siens à la demi-heure sur une frappe de Palavecino. Avant d’être sauvé par deux fois par sa transversale. En réussite défensivement de l’autre côté ça a été encore mieux. La Equidad a arraché sa qualification sur son seul tir cadré. Une frappe de Matías Mier contrée et qui a lobé David González. Terrible pour le gardien international qui a mis un terme à sa carrière cette semaine. Terrible aussi pour le Deportivo Cali qui a donc passé une sale semaine. Cette élimination est lourde de conséquence puisqu’elle oblige le club a passé par un repêchage pour accrocher un billet pour la prochaine Sudamericana. Ce repêchage sera contre le vainqueur de la Liguilla qui est actuellement en cours. La saison du Deportivo Cali est donc terminée, et comme pour le Deportes Tolima, elle nous laisse sur notre faim parce qu’on attendait plus de cette équipe qui avait une tête d’outsider pour le titre. Difficile de désigner un coupable au vu du manque de réussite incroyable sur les deux matches avec deux montants à l’aller et au retour.

 

Dans le dernier carré, on aura donc droit à un match entre deux clubs de la capitale puisque Santa Fe a réussi à renverser la série. Battu 1-0 à Pasto au match aller il n’a fallu qu’un peu plus de trente minutes pour renverser définitivement cette série. Auteur d’un doublé, bien aidé par les erreurs défensives de Pasto, Jhon Velásquez a été le grand artisan de la qualification de son équipe. Le plus dangereux offensivement, et avec une grosse activité pendant plus d’une heure, il a étouffé le milieu adverse. Cette victoire offre un billet à Santa Fe pour la prochaine Libertadores et en fait le favori numéro un pour le titre. Impensable il y a un an quand Harold Rivera arrive à la tête de ce club, il est à la rue complet et tremble même de connaitre, comme l’América, un passage en deuxième division. S’il peut y avoir un peu de frustration du côté de Pasto, il faut surtout espérer que la situation économique du club soit réglée au plus vite et que les joueurs soient payés. Sous peine de vivre un exil et de devoir tout recommencer alors que le club jouera en Sudamericana pour la deuxième année consécutive. Sur le papier, c’est le duel qui semble le plus déséquilibré, c’est aussi celui qui ouvrira le bal ce soir (2 heures du matin HF) avec l’América/Junior de dimanche, même heure. Enfin, aussi incroyable que ça puisse paraître, semaine sans polémique en Colombie. Et ça fait du bien.

 

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée