L’América a remporté son deuxième titre consécutif malgré sa défaite 2-0 contre Santa Fe. Quinzième titre pour le club de Cali symbolisé par deux hommes : Adrián Ramos et Juan Cruz Real.

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« Je suis venu pour être champion ». Adrián Ramos l’avait dit au moment de son arrivée. Promesse tenue. Douze ans après son premier titre avec son club formateur, contre le Deportivo Independiente Medellín d’un certain Juan Guillermo Cuadrado, il ajoute un deuxième titre de champion à son palmarès, le quinzième pour son équipe qui rejoint Millonarios et est à une étoile de l’Atlético Nacional, équipe la plus titrée à l’échelle locale. S’il n’a pas brillé lors de cette finale retour, il a apporté toute son expérience. De l’expérience Juan Cruz Real n’en avait pas, première finale pour lui comme entraîneur en Colombie, mais il ne s’est pas trompé dans le choix des hommes.

Si l’América avait commencé avec presque le même onze de départ qu’il y a une semaine, un seul changement forcé avec la blessure d’Edwin Velasco remplacé par Kelvin Andrade et Pablo Ortiz décalé à gauche, logique, Harold Rivera avait lui changé son fusil d’épaule et avait choisi une composition plus offensive avec un 4/4/2. Décevants lors de la première manche, Jorge Ramos et John Velásquez ont pris place sur le banc pour laisser Diego Valdés et Luis Manuel Seijas débuter. Avec trois buts à remonter, on pensait voir un Santa Fe entreprenant, dominateur, dangereux. Raté. Pendant vingt minutes les hommes de Juan Cruz Real ont totalement muselé leur adversaire, avec notamment un triangle Arrieta, Sánchez et Moreno qui a parfaitement bloqué le couloir gauche santafereño. Si logiquement avec l’altitude le bloc a progressivement baissé, le club cardinale n’a pas mis pour autant à contribution le portier international vénézuélien Joel Graterol, se montrant dangereux que par des centres dans la surface. Jusqu’à cinq minutes de la pause. Sur sa spéciale, un corner Jeisson Palacios a acrobatiquement ouvert le score profitant d’un ballon qui trainait par là. Vingtième but de la saison sur phase arrêtée pour Santa Fe. Vingt buts sur les quarante inscrits, statistique assez incroyable. Chaud, le match s’est un peu plus tendu juste avant la pause. Victime d’un choc avec son gardien, Pablo Ortiz est resté au sol avant de se relever pour tomber sonné un peu plus tard. Santa Fe en a profité pour aller chercher ce côté et Fabián Sambueza qui a éliminé Yesus Cabrera revenu en catastrophe pour aller marquer le deuxième but.

C’est à ce moment là que Juan Cruz Real a définitivement gagné cette finale. Pablo Ortiz n’a pu reprendre sa place, le Chilien Rodrigo Ureña est entré et à la pause l’entraineur argentin de l’América a changé de système avec l’entrée de Daniel Quiñones et donc une défense à trois avec Luis Paz et donc Rodrigo Ureña pour apporter de la stabilité au milieu. Pari gagnant puisque son équipe n’a presque jamais été en danger après la pause. Un rush de Carlos Arboleda terminé par une frappe au-dessus et c’est tout. Ce sont même Los Diablos Rojos qui ont eu la plus grosse occasion et un incroyable raté d’Adrián Ramos qui, seul face à Castellanos, a trouvé la transversale. Qu’importe, c’est donc sans trembler que l’América est allé chercher son deuxième titre consécutif. Et avec ses jeunes. Kelvin Andrade, Pablo Ortiz, Luis Sánchez, Santiago Moreno, tous ont entre vingt et vingt-et-un ans et sont formés au club et aucun n’était titulaire l’année dernière.

Si du côté de Santé Fe le scénario laissera un goût amer, le bilan est plus que positif. Impressionnant pendant la phase régulière, premier à la reclassification, billet pour la phase de groupe de la Libertadores en poche pour 2021, les objectifs sont atteints. Harold Rivera a remis l’équipe dans le bon sens. Si Sambueza va partir, il faudra le remplacer et surtout trouver plus de solutions dans le jeu, ce qui a cruellement manqué lors de cette finale.

Enfin, alors qu’un couvre-feu était prévu, les supporters de Cali ont quand même décidé de se réunir dans l’inconscience la plus totale, comme on peut le voir.

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée