Pour la deuxième Copa América sur le sol américain, le Mexique et le Venezuela se rencontraient au SoFi Stadium de Los Angeles, le nec plus ultra en matière de stade. LO vous amène dans les coulisses du deuxième match du Tri et de la Vinotinto dans la Copa América USA 2024.
Deuxième match de notre aventure, encore une fois à Los Angeles pour vous faire vivre Mexique – Venezuela depuis le SoFi Stadium. Une affiche entre un représentant de la CONCACAF et du CONMEBOL. L’ambiance était plus chaude que lors de notre première visite. Nous revenons sur les raisons de cette ferveur.
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Avant-match
Comme expliqué dans notre premier inside de cette Copa America USA 2024, Los Angeles est une des plus importantes terres du soccer aux États-Unis. La communauté americano-mexicaine vibre pour son attachement à sa sélection le Tri. Malgré des résultats décevants qui s’enchainent et dont l’apogée fut une élimination en phase de groupes à la dernière Coupe du Monde au Qatar, une première depuis 1990 lorsque la sélection avait été privée de Mondial à cause du scandale des Cachirules (une triche à l’âge qui avait exclu le Mexique de toute compétition internationale). Il faut remonter à 1978 pour trouver trace d’une élimination au premier tour d’une Coupe du Monde à laquelle le Mexique participait et cette élimination en phases de groupes a été vécue comme un choc au pays et par sa diaspora, même si elle n’étonnait pas les spécialistes. Ajoutez à cela : le fait que le Tri n’a plus gagné contre son rival historique, les États-Unis, depuis 2019, une éternité et la victoire en Gold Cup 2023 dans ce même stade n’avait pas rassuré ; que son sélectionneur intérimaire devenu titulaire du poste, Jaime Lozano, ne bénéficie plus du soutien des aficionados de la sélection qui l’avaient surnommé Lamborjimmy ; un désamour croissant de la population avec sa sélection, l’appât du gain devenu plus fort pour la FMF que l’amour de ses supporters ayant creusé un fossé, avec une conséquence folle, le Tri a joué deux de ses trente-trois matchs amicaux sur les quatre dernières années au pays. Et voilà comment le Mexique était sous pression face à 72 773, un chiffre supérieur au Superbowl 2022 mais légèrement inférieur à la finale de Gold Cup 2023 (72 963 spectateurs). La passion était donc palpable, l’émotion se faisait sentir auprès des vendeurs de rues et des fans. Un maillot, un taco, un hot dog à la sauce mexicaine, une bière mexicaine, les Mariachis qui jouent leur musique traditionnelle. Le décor était planté pour un match déjà décisif.

Le match
Comme lors du précédent match dans cette antre. Les gradins mettent beaucoup de temps à se remplir pour deux raisons, l’heure du coup d’envoi (18 heures, en plein « rush hour » à la sortie du bureau) mais le stade finit plein à craquer.
Les supportes du Tri représentait la grande majorité des spectateurs mais les fans de la Vinotinto étaient aussi venus en nombre supporter leur équipe, malgré des prix exorbitants en préachat et sur le marché secondaire. La première période était à l’avantage du Tri dans le jeu. L’équipe montrait des enchainements que l’on n’avait pas vu depuis un bon moment et surprenait son adversaire en abusant du jeu long sur son numéro 9. Malgré ce bon début de match, le Tri ne se procurait qu’une seule grosse occasion par l’intermédiaire de Santi Gimenez, mais ce dernier manquait son face à face avec Rafael Romo. Du côté de la Vinotinto, Salomón Rondón se procurait une grosse occasion et trouvait le poteau d’un tir en première intention. La mi-temps marquait un premier tournant dans ce match avec l’entrée en jeu de Christian Cásseres, le joueur de Toulouse, Batista voyant le manque de maîtrise au milieu des siens. Ce remplacement provoquait un changement de dynamique. Car alors que le Tri perdait César Montes sur blessure musculaire, remplacé à la pause par Israël Reyes, la Vinotinto dominait outrageusement le second acte. Yeferson Soteldo se signalait en premier au retour des vestiaires, il gagnait son duel avec son défenseur, mais trouvait le portier mexicain Julio González sur sa frappe du gauche. Dans la foulée, il décalait Rondón dont la frappe était déviée mais frôlait le poteau du Tri. Cette domination de début de seconde période était récompensée par un pénalty pour une faute de Julián Quiñones sur Jon Aramburu. Salomón Rondón exécutait la sentence en prenant González à contre-pied. Après le but, le match changeait de nouveau de dynamique, la Vinotinto décidant de se replier en passant à cinq derrière. Cela permettait au Mexique de se mettre en évidence, Julián Quiñones faisant passer un premier frisson sur un bon centre qui ne trouvait pas preneur. Les aficionados du Tri lançaient des « Mexico, Mexico, Mexico » pour encourager leur sélection, mais dans le jeu, le Mexique peinait par un trop grand déchet technique et l’incapacité à perforer le bloc bas vénézuélien. Tout aurait pu changer sur le penalty obtenu après intervention du VAR, Orbelín Pineda tombait sur un excellent Rafael Romo. La partie s’emballait dans le temps additionnel avec une grosse occasion mais Rafael Romo verrouillait ses cages et permettait au Venezuela de s’offrir un deuxième succès synonyme de qualification pour les quarts. Pour le Mexique, il faudra remporter la finale pour la deuxième place contre l’Équateur. Le vainqueur de ce duel aura la dure tache d’affronter le tenant du titre en quarts de finale.
Après-match
Les fans du Tri étaient moins à la fête après le match et en profitait pour se restaurer avec un hot dog à la sauce mexicaine et une bière mexicaine. J’ai eu l’honneur d’assister à la conférence de presse des deux sélectionneurs respectifs. Deux salles, deux ambiances. La première question posée à Jaime Lozano. « Est-ce que vous considérez ça comme un échec ? » Il répondra « Vous avez une vision de la vie bien pessimiste. Il nous reste un match contre l’Équateur. Si on le gagne, nous serons en quart de finale » C’est tout à fait correct, mais il faudra alors jouer ce quart de finale contre le tenant du titre et l’on risque d’assister à une situation peu habituelle pour le Tri jouer dans un stade aux États-Unis : perdre l’avantage de jouer comme à la maison, ce qui est non-négligeable.
Chris Doublevé à Los Angeles pour Lucarne Opposée



